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Nouvelle de 18 h

Le député LeBel soulève des questions importantes sur les coûts du Lab-école

La facture a presque doublé en quatre ans
Une esquisse du projet de Lab-école de Rimouski. (Photo: capture d’écran-Ville de Rimouski)

Le député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, réagit vivement à la hausse anticipée du coût du projet de Lab-école à Rimouski.

Selon une nouvelle diffusée par TVA Est du Québec dans les dernières heures, le coût du projet serait passé, depuis 2017, de 18 M$ à quelque 34 M$, si on se fie au résultat des soumissions ouvertes le 17 septembre, à la suite d’un appel d’offres. Technipro de Rimouski serait l’entrepreneur retenu, car sa soumission est jugée conforme aux exigences de l’appel d’offres. Sa soumission était de 33,95 M$, comparativement aux 39,8 M$ de Construction Binet et aux 39,9 M$ de Marcel Charest et fils, également conformes.

L’école devrait compter 25 classes et 420 élèves. Son ouverture était prévue pour 2022, mais l’échéancier a été révisé pour 2023. D’autres projets de Lab-école ont été mis sur la glace dans d’autres villes, selon TVA. Le Centre de services scolaire des Phares a déposé une demande de financement au ministère de l’Éducation, mais comme il y a dépassement de coûts, l’autorisation du Conseil du trésor sera nécessaire.

Monsieur LeBel craint que le gouvernement ne se serve de cet argument pour retarder le projet ou qu’il le fasse payer cher aux contribuables. Il s’interroge, d’abord, sur l’impact de cette nouvelle sur les enfants et les parents concernés : « Quelle réponse devons-nous donner aux parents et aux élèves de Rimouski? Verront-ils s’ériger leur nouvelle école d’ici 2023? Le gouvernement réalise-t-il l’urgence de la situation, étant donné que les locaux existants ne suffisent plus? »

Rêvé ou calculé?

« Quelqu’un doit avoir rêvé sans calculer… Des 18 M$ prévus au départ, cette école nouveau genre nous en coûtera près du double, 34 M$, si on se fie à la proposition du plus bas soumissionnaire. La pandémie peut avoir le dos large, mais pas à ce point! Le gouvernement doit absolument nous donner l’heure juste pour la suite de ce dossier important pour les gens d’ici », estime monsieur LeBel.

Ce dernier rappelle que le projet de Lab-école n’est pas le seul à nécessiter un lourd investissement. Celui de la Maison des aînés, dont la construction a débuté dans le même quartier, s’élèvera à 29,5 M$, soit 410 000 $ par lit.

Explosion des coûts

« Dès que la Coalition Avenir Québec (CAQ) a prononcé cette promesse électorale, plusieurs avaient appréhendé l’explosion probable des coûts, qu’il s’agissait d’une solution onéreuse et qu’il fallait miser surtout sur le maintien à domicile. Maintenant, le gouvernement doit réaliser le projet qu’il a annoncé, c’est une question de respect. Je souhaite me tromper, mais pour livrer sa promesse, il faut s’attendre à ce qu’il impose un redressement budgétaire qui pourrait faire mal », anticipe le député de Rimouski.

Harold LeBel (Photo courtoisie)

Prévoyant le dépassement des projections pour la nouvelle école, le député LeBel précise qu’il a préparé, hier, avant de connaître la teneur du reportage de TVA, une question au feuilleton, justement sur ces deux projets.

« Compte tenu de la situation que je viens d’énoncer à propos du Lab-école et des besoins criants de nouveaux locaux pour les écoliers du primaire dans ce quartier, le gouvernement Legault peut-il réitérer son engagement d’ouvrir l’établissement en 2023? Peut-il aussi garantir aux contribuables qu’il réussira à en contenir la facture? », soulève Harold LeBel. On peut prendre connaissance de son communiqué et de sa question au feuilleton en cliquant le dossier ci-dessous.

Invité à commenter la situation, le président de Construction Technipro, Marc Pigeon, s’est limité à dire qu’il attendait de voir la réponse du Conseil du trésor avant de réagir.

Peut-être avant la fin de l’année

Du côté du Centre de services scolaire des Phares, la conseillère en communication Zoé Lévesque-Ross note : « On avait en tête un prix de 26 M$. Si le prix était autour de ça, le ministère de l’Éducation nous donnait son approbation et on pouvait démarrer les travaux à la fin septembre ou au début d’octobre. Maintenant, le prix est à 34 M$, donc, on attend une réponse, aussi, mais elle pourrait prendre plus de temps à venir. Si elle venait à temps pour la mi-octobre ou en novembre, on pourrait quand même commencer le projet avant la fin de l’année. »

Ironiquement, le journal le soir a reçu aujourd’hui même une invitation pour rencontrer les concepteurs du Lab-école, l’athlète Pierre Lavoie, le communicateur Ricardo Larrivée et l’architecte Pierre Thibault… à Québec, lundi.

Préoccupé

Le maire de Rimouski, Marc Parent, est préoccupé de voir un projet d’une telle envergure menacé de retard, surtout que l’entrepreneur éventuellement retenu, Technipro, est de Rimouski.

« J’espère sincèrement que le projet va aller de l’avant quand même. D’un, c’est une compagnie de Rimouski qui serait retenue; de deux, il y a un besoin criant en matière de places à l’école, spécialement dans ce quartier. Le gouvernement du Québec va devoir rajuster le tir sur les coûts de ses projets d’envergure, au même titre que les municipalités et villes. On réalise des estimations de coûts qui datent de plusieurs mois, mais la réalité a tellement changé qu’il y a des dépassements de coûts partout. C’est important de pouvoir livrer la marchandise quand même. »

Le maire Marc Parent est préoccupé. (Photo: archives)
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