Un spécialiste de la restauration veut ressusciter la « Mine de ketchup » de Padoue
Un homme d’affaires de 28 ans ayant l’expérience de la restauration, Guillaume Paradis, planche ces temps-ci sur un projet d’affaires qui fera jaser pour son originalité et son potentiel de rayonnement.
L’entrepreneur entend réaliser un rêve en lançant une entreprise qui portera la marque de son lieu de naissance, Padoue, dans La Mitis. Il entend ranimer la « Mine de ketchup » qui a bercé l’imaginaire de son enfance et faire renaître un projet d’économie sociale qui s’est malheureusement éteint il y a sept ou huit ans.
Il y a une dizaine d’années, un projet d’entrepreneuriat étudiant est devenu un projet communautaire qui a transformé un mythe en réalité. On produisait effectivement du ketchup à Padoue, en s’inspirant d’une légende locale qui remonte au début du XXe siècle ou presque. « À force de travailler dans une mine d’ocre rouge qui s’avérait un moteur économique local important, les mineurs étaient toujours tachés de rouge. De là est partie une légende disant que ces mineurs travaillaient dans une mine de ketchup », rappelle monsieur Paradis.
L’ocre rouge servait alors et sert toujours de colorant.
« Après avoir quitté Rimouski à l’âge de 17 ou 18 ans pour travailler dans le domaine de la restauration à Montréal, où j’ai géré un restaurant, je pratique le retour aux sources et je suis revenu dans mon village natal, l’an dernier. J’ai décidé de relancer le projet de transformation alimentaire de la Mine de ketchup. Nous espérons produire et vendre nos premiers produits, ketchup, salsa et autres types de sauces, à compter de l’été 2022. Il s’agira de produits régionaux sans agents de conservation qui charmeront les consommateurs par leurs goûts et leurs valeurs nutritionnelles. Située au cœur d’un petit village du Bas-Saint-Laurent, notre entreprise desservira sa région dans plusieurs marchés, tels que les grandes surfaces, les collectes de fonds, les marchés indépendants et les marchés de spécialités. »
Valeurs
Le projet s’inscrit très bien dans la vague d’autosuffisance alimentaire et de valorisation de l’agriculture locale. Guillaume Paradis entend d’ailleurs faire affaire avec des producteurs de la région.
« Au-delà de ces bons produits, nous retrouverons une entreprise avec des fondations solides basées sur des valeurs justes, familiales et environnementales. Une entreprise de la Mitis qui se démarquera pour son implication sur le plan environnemental et pour sa participation à l’économie circulaire de sa région », ajoute monsieur Paradis.
« Le premier projet se voulait très original en mettant en exergue la légende de la mine de ketchup, des mineurs qui revenaient à la maison couverts d’ocre rouge. On en a toujours entendu parler quand on était plus jeune. Ça remonte à longtemps. Ce que j’ai mis en branle, par rapport à la Mine de ketchup comme projet communautaire, c’est un projet différent, un projet privé. Mis à part la partie projet étudiant, le ketchup n’avait jamais été vraiment fabriqué au village. C’était par un sous-traitant. Là, on est en train de bâtir, pour vrai, une usine de transformation alimentaire qui sera située au 177, rue Laflamme, à Padoue. On part sur la base de la légende et de la réalisation du projet communautaire pour un faire une thématique, autour de laquelle on érige notre entreprise. C’est un clin d’œil à ma communauté. L’usine sera en construction d’ici la fin de l’année pour être prête l’été prochain. Les travaux débuteront très bientôt », explique aussi monsieur Paradis.
Celui-ci préfère ne pas dévoiler l’ampleur de son investissement dans le projet, mais il entend créer entre deux et cinq emplois au cours de la première année. « Pour un village de 240 personnes, c’est certain que c’est un investissement très important. Je n’ai pas vu de projet de cette ampleur à Padoue, dans les dernières années. C’est un projet dans lequel on voudra impliquer également toute la communauté. On veut que les gens se sentent fiers et attachés au projet, parce que c’est une légende qui fait partie de notre identité. »
À noter que les derniers essais sont faits pour ce qui est de la recette de base du fameux ketchup.
Préfet emballé
Le préfet de la MRC de La Mitis, Bruno Paradis, qui, en passant, n’est parent que de loin avec le promoteur, est emballé par ce projet. Il a eu l’occasion, comme bien peu de gens, de goûter à la recette, une gracieuseté du maire de Padoue, Gilles Laflamme.
« C’est superbe, ce projet. Un projet comme ça, j’en prendrais des tonnes dans toutes nos communautés, demain matin. En plus, c’est un projet qui va procurer de la fierté à des gens d’une belle petite municipalité tissée serrée et qui se base sur une légende qui est bien connue. Je dis wow! À l’époque de la première Mine de ketchup, j’en achetais beaucoup. Je vais recommencer à me fournir localement. Je suis vraiment très heureux pour les gens de Padoue qui ont parfois été dénigrés, à tort, avec leur légende de mine de ketchup. La famille de Guillaume Paradis, c’est une famille de la place qui a l’entrepreneuriat dans le sang. Je ne doute pas que ce sera un succès. Le projet s’inscrit tout à fait dans la vague d’autonomie alimentaire, de circuit court, de marché public. J’invite tous les gens de la région à se procurer les produits de la Mine de ketchup de Padoue quand ils seront disponibles. Ils verront qu’on n’aura rien à envier à Heinz », lance celui qui est aussi maire sortant de Price.
Guillaume Paradis recherche des producteurs maraîchers de la région pour assurer son approvisionnement et on peut le joindre par courriel à [email protected] .
Ci-joint, une vidéo très intéressante qui avait été produite dans le cadre du projet d’économie sociale de la première mouture de la Mine de ketchup.