Que pensent les candidats à la mairie du développement touristique ?
Les candidats à la mairie de Rimouski, Virginie Proulx et Guy Caron, se prêtent une nouvelle fois au jeu des questions exclusives proposées par le journal le soir. Ils débattent cette fois de tourisme.
Suivant la règle d’alternance, c’est maintenant à madame Proulx d’avoir le privilège de fournir sa réponse en premier.
1-Si vous aviez à développer, comme maire(sse) de Rimouski, un projet touristique à fort potentiel, quel serait-il?
Virginie Proulx : « Je développerais en priorité l’écotourisme. Nous avons tout pour développer ce créneau porteur, qui concorde bien avec nos valeurs et notre territoire, et qui mise sur le développement durable. Ça veut dire mettre l’accent sur la valorisation et la protection de nos paysages, de notre culture et de notre nature. Ça veut dire développer les commerces de proximité et d’encourager les visiteurs à se déplacer à pied ou à vélo, et c’est de cette façon qu’ils iront davantage dans nos commerces. Ça veut aussi dire déployer plus d’activités culturelles et d’art urbain. Que l’on sente la proximité de la mer et que l’on puisse l’apprécier. »
« Comme mairesse, je souhaite donc adopter une approche globale en tourisme et m’assurer de favoriser son développement aux quatre coins de la Ville. En priorité: (1) développer le fort potentiel du centre-ville de Rimouski qui pourrait devenir une expérience culturelle, sportive, commerciale et culinaire unique pour les touristes de passage comme pour les citoyens de Rimouski ; (2) doter le quai de Rimouski-Est d’une vision et d’un projet porteur ; (3) faciliter des déplacements sécuritaires avec l’affluence attendue autour de la nouvelle Distillerie St-Laurent à Pointe-au-Père ; (4) développer de façon harmonieuse le potentiel récréotouristique du Bic en valorisant le havre (marina) ainsi que le transport actif entre le village et le parc national du Bic ; encourager la relance de la station de ski Val-Neigette en assumant un leadership dans ce dossier, qui pourrait éventuellement venir diversifier les sources de revenus pour la Ville. »
Guy Caron : « J’en ai déjà fait l’annonce, mais de s’assurer que la mise en valeur du centre-ville soit effectuée en lui donnant cette identité de « Quartier de la culture » sera un élément crucial de la mise en marché touristique de Rimouski. Promouvoir l’offre culturelle disponible autour d’un ou deux blocs permettra non seulement aux touristes, mais aussi aux Rimouskois.es, d’accéder à un pôle attractif important et vivant. »
2- Croyez-vous que ce soit une bonne idée de prolonger la période des terrasses urbaines et/ou d’y inclure d’une manière ou d’une autre des restaurants et bars de la portion Ouest de la rue Saint-Germain? Précisez.
V.P. « Je pense que bonifier le concept de rue piétonne en plein coeur de l’été avec ses terrasses et son animation est une très bonne idée. On pourrait rendre le projet encore plus accessible à plus de gens, en intégrant par exemple des activités familiales ou artistiques gratuites. Il faut aider les commerçants à faire évoluer cet événement qui donne envie aux gens de se déplacer à pied à Rimouski. En animant la Place des Anciens combattants, on peut encourager le déplacement à pied entre la portion Est et Ouest de la rue Saint-Germain. On doit miser sur l’expérience des visiteurs, tout en considérant la population et les commerçants locaux. La prochaine étape logique pourrait donc être de prolonger le concept vers la rue Saint-Germain Ouest, en proposant à cette section un concept personnalisé. Également, l’idée d’une version hivernale, plus modeste, pourrait aussi être envisagée avec lumières, terrasses chauffées et cuisson extérieure. »
G.C. : « La popularité des terrasses urbaines est indéniable. La portion Ouest de la rue Saint-Germain a tenté de se donner un tel événement pendant l’hiver il y a quelques années, mais ça ne s’est pas pérennisé. À mon sens, les deux portions ont des identités assez différentes pour empêcher qu’une même formule soit appliquée simultanément. Mais lorsqu’un tel événement sera proposé et agréé par une grande proportion des gens d’affaires, il sera important que la Ville soit au rendez-vous pour soutenir cette initiative. »
3- Quels sont vos plans pour mieux mettre en valeur l’île Saint-Barnabé, la baie de Rimouski et la pratique des sports nautiques au centre-ville?
V.P. : « On doit développer l’accès à la baie de Rimouski pour les sports nautiques de plein-air, particulièrement pour le kayak, la planche à pagaie et le « kite surf ». Ce sont trois sports qui sont en hausse de popularité et qui concordent très bien avec notre milieu. De plus, les Rimouskoises et les Rimouskois pourront en profiter, en plus des touristes. On devrait miser sur nos forces, et celle-ci en est une : une baie protégée en plein centre-ville. »
« On pourrait aussi développer des activités culturelles en lien avec la baie de Rimouski, avec des spectacles sur le brise-lames, par exemple. On doit rapprocher notre ville et son accès à la mer, pour que tout le monde puisse en profiter. Ça augmenterait notre attractivité mais aussi le sentiment d’appartenance et l’attachement à Rimouski. Pour ce qui est de l’Île St-Barnabé, elle offre un potentiel immense. Il faudrait améliorer et diversifier l’offre actuelle en regardant par exemple la possibilité d’inclure des excursions en kayak depuis le centre-ville. Je suis certaine qu’en collaborant avec le milieu, on pourrait en faire une offre plus intéressante, à la fois pour les citoyens et les touristes. »
G.C. : « Pour être franc, il sera difficile d’envisager un développement significatif au cours des deux prochaines années en raison de la réfection du pont de la rivière Rimouski qui compliquera la fréquentation touristique de la rivière et de la baie. Mais par la suite, Rimouski doit être conséquente avec sa volonté de s’identifier au fleuve et tirer avantage des occasions que sa location offre. »
« Il ne faudra cependant pas répéter l’erreur du Rocher-Blanc, où la Ville a, avec justesse, rendu l’accessibilité à la grève, attirant les Rimouskois.es et touristes, mais en prévoyant peu d’infrastructures pour accueillir ce grand nombre de nouveaux visiteurs. »