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Québec interpellé par les organismes communautaires

Journée d’action « Coup de sifflet pour la CAQ ! »
(Photo: courtoisie)

Dans le cadre de la campagne nationale « Engagez-vous pour le communautaire » et de la journée d’action « Coup de sifflet pour la CAQ ! » qui a lieu ce 25 octobre, plus de 70 organismes communautaires autonomes du Bas-Saint-Laurent prennent part à une fermeture symbolique de leur organisme d’une durée minimale de huit minutes et qui se déroule à relais.

« Avec le cumul du relais, solidairement et collectivement, ils auront été fermés pour la journée afin de faire entendre leurs revendications et de faire pression sur le gouvernement pour qu’il respecte ses engagements à leur égard. En fin de journée, des représentant.e.s d’organismes passeront le relais aux quatre député.e.s de la région et à la ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent. Un kit d’intervention, comprenant une lettre expliquant leurs revendications, des pancartes et un sifflet, leur sera remis afin qu’ils et elles portent leurs demandes à l’Assemblée nationale. Le sifflet sera entre leurs mains », explique un communiqué de la Table régionale des organismes communautaires (TROC).

Une richesse à préserver

« Depuis plus de 50 ans, le mouvement de l’action communautaire autonome contribue concrètement à ce que la société québécoise soit plus juste, plus égalitaire, plus inclusive et plus verte. Les 60 000 employé.e.s et les 425 000 bénévoles qui œuvrent quotidiennement au sein des 4000 organismes communautaires autonomes du Québec font une différence plus que significative dans le quotidien de leurs communautés. Les organismes sont des lieux de participation et d’implication sociale et citoyenne. Ils donnent une voix, ils répondent à des besoins, ils donnent des services, et ils sont des lieux d’appartenance et d’échanges pour trouver des solutions collectives à des problèmes individuels et sociaux. Ils se mobilisent et vont à la racine des problèmes pour transformer la société », ajoute-t-on.

« Pendant la pandémie, nous avons pu apprécier leur capacité d’action, de résilience et d’adaptation. Depuis un an et demi, ils sont au front pour contrer les conséquences de la crise sanitaire sur les communautés. Ils ont contribué et ils continuent de soutenir un filet social autour des personnes en situation de vulnérabilité, de précarité et d’isolement social. Malgré le fait que les organismes communautaires soient des acteurs clés, force est de constater que la reconnaissance du gouvernement tarde à se réaliser avec des actions concrètes : comme le rehaussement significatif du financement à la mission globale des 4000 organismes, et le lancement du Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire (PAGAC), normalement prévu au printemps 2021 », poursuit la TROC.

« Les organismes d’action communautaire autonome constituent une richesse inestimable pour le Québec ! On doit mieux les soutenir, préserver leur autonomie et leurs spécificités et mettre en lumière tout leur apport, plutôt que de les tenir pour acquis et de les financer à moindre coût. Les organismes communautaires autonomes sont essentiels à l’année, pas juste en temps de crise » signale Émilie Saint-Pierre, coordonnatrice à la Table régionale des organismes communautaires du Bas-Saint-Laurent (TROC).

Promesses brisées, communautaire fermé

La TROC rappelle que lors des dernières élections provinciales, la CAQ s’était engagée à accorder un meilleur soutien et une meilleure reconnaissance aux organismes communautaires. « Depuis beaucoup trop d’années, les organismes communautaires endurent des conditions de travail peu compétitives, un sous-financement qui est devenu chronique et un manque de reconnaissance. À force de soutenir le filet social à bout de bras, et avec des ressources insuffisantes, les organismes communautaires sont à bout de souffle. »

« Malgré les enjeux de ressources humaines et malgré la fatigue, les organismes communautaires ont tout donné depuis le début de la pandémie. Le gouvernement de la CAQ n’a pas tenu ses promesses au printemps dernier et la patience des organismes a assez duré. C’est assez ingrat de la part du gouvernement de nous avoir donné des miettes de rehaussement du financement lors du dernier budget du Québec. Et c’est insultant de ne pas avoir livré le PAGAC, avec des mesures structurantes pour améliorer la situation des organismes, alors que ce plan d’action était très attendu » s’indigne Émilie Saint-Pierre.

À travers la campagne « Engagez-vous pour le communautaire », les organismes revendiquent depuis de nombreuses années un financement adéquat permettant la réalisation de leur mission (rehaussement annuel de 460 M$ à la mission globale des 4000 organismes et l’indexation annuelle de leur financement sur la base des coûts de fonctionnement estimés à 3,25%.), le respect de leur autonomie et un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux, afin d’atteindre une meilleure justice sociale au Québec.

Ces trois revendications se veulent complémentaires et s’avèrent d’autant plus nécessaires dans un contexte « où la population continue de subir les conséquences des mesures d’austérité et de la crise sanitaire, qui ont accentué les inégalités et fragilisé le filet social. Il est temps que le gouvernement livre le Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire (PAGAC) qu’il avait promis. »

« Le gouvernement reconnaît lui-même le rôle essentiel des organismes d’action communautaire autonome sans toutefois leur accorder ce dont ils ont expressément besoin, soit des mesures concrètes et du financement récurrent digne de leurs compétences et de leur mission. En cette dernière année de mandat, il est minuit moins une pour le gouvernement de François Legault. Il est grand temps qu’il agisse avec des mesures concrètes et structurantes pour notre mouvement ! La reconnaissance c’est davantage que des mots d’encouragement et des belles paroles ! Notre expertise mérite d’être reconnue à sa juste valeur », conclut madame Saint-Pierre.

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