Candidats interpellés sur l’usine d’asphalte dans Sacré-Cœur
Des citoyens du district Sacré-Cœur demandent aux candidats au poste de conseiller dans ce quartier et aux candidats à la mairie, Virginie Proulx et Guy Caron, de prendre position sur l’éventuel déménagement de l’usine de pavage Sintra, présentement située sur le boulevard Saint-Germain.
La maison de l’un d’entre eux, Yvan Chouinard, est située directement devant l’usine. Il y habite depuis 1995, mais constate que les problèmes de circulation des camions lourds, de pollution de l’environnement et de pollution par le bruit ont pris de l’ampleur au cours des deux ou trois dernières années, alors que la demande en production d’asphalte a fait un bond important, pour des travaux routiers du ministère des Transports et de la Ville de Rimouski, notamment lors de l’été 2020.
« Je ne parle pas seulement en mon nom, mais au nom de tous mes voisins. Ma résidence n’est pas la seule affectée. J’ai posé la question lors du débat de la Chambre de commerce la semaine dernière. Ils ont dit qu’ils appuieraient tout comité ou regroupement de citoyens qui s’impliquerait dans ce dossier. Je ne peux pas dire que j’ai été satisfait. On va revenir là-dessus. On cherche des engagements plus précis. Notre but ultime, c’est principalement de demander le déménagement de l’usine de Sintra dans le parc industriel », indique monsieur Chouinard.
Bruit et pollution
« Le bruit, la pollution, des questions d’environnement et de santé sont le cœur du problème. Il y a des émanations de la production d’asphalte qui s’en vont vers la partie résidentielle et vers la ville. Les camions détériorent la route. Leur circulation sur la montée des Saules est problématique. C’est dangereux quand ils descendent vers la mer. Les activités de Sintra polluent la nappe phréatique, ce qui affecte des chalets qui sont en bas, car ils ont tous des puits artésiens. Ce sont les principaux problèmes qu’on observe. La production se fait souvent en contravention avec la réglementation de la Ville en ce qui a trait au bruit. Encore ce matin, ils ont commencé la production à 5 h 30-6 h. Ce ne devrait pas être avant 7 h. J’ai fait des plaintes et je crois que des amendes ont été imposées, mais les activités se poursuivent sans en tenir compte », affirme monsieur Chouinard.
« C’est devenu plus grave ces dernières années. L’usine a vu sa capacité de production être augmentée. On semble avoir construit une espèce de silo et d’autres infrastructures. L’usine roule plus intensément que jamais. Et elle pollue plus que jamais, aussi », renchérit monsieur Chouinard.
Appui d’un candidat
Selon Yvan Chouinard, l’un des trois candidats au poste de conseiller du district Sacré-Cœur, Louis Deschênes, a confirmé son appui à son groupe de citoyens.
« Je suis préoccupé par la sécurité routière dans les quartiers et plus particulièrement sur le boulevard Saint-Germain et la Montée des Saules où se retrouve une zone scolaire, et aussi la rue Lausanne où de très nombreux camions lourdement chargés circulent à vitesse élevée alors qu’il y a peu ou pas de présence policière pour assurer le contrôle routier ou répondre aux demandes des citoyens », indique-t-il dans un texte du journal publié en fin de semaine.
« Le conseiller sortant, Sébastien Bolduc, nous a répondu un peu vaguement. On en comprend que la Ville est dans l’incapacité de demander un déménagement en raison de droits acquis. Je suis plus ou moins d’accord, parce qu’on peut se demander si ces droits acquis permettent d’augmenter la production et de la démarrer à 5 h 30 du matin. Est-ce qu’un droit acquis permet de bâtir un édifice de 25 logements sur le terrain d’une résidence secondaire? C’est un peu la même chose. »
Réglementation
« Un engagement acceptable serait de proposer de faire le tour de la question, qu’un spécialiste fasse le tour de toute la réglementation sur la capacité de production, le fonctionnement de l’usine, son impact sur l’environnement, etc. L’idée est que la réglementation n’est pas claire et n’est pas connue, ce qui limite nos moyens d’action, car nous n’avons pas de réponses à nos questions. Je ne suis pas sûr que la Ville est à jour en ce qui a trait à ses connaissances à ce sujet. L’usine a demandé de stocker des résidus de béton bitumineux qui causent beaucoup de pollution. Ça, c’est hors de question pour nous. Ce serait de la « cochonnerie » entreposée ici qui proviendrait de n’importe où, qui viendrait polluer encore davantage. Ça percolerait dans la nappe phréatique. Un asphalte qui serait demeuré au même endroit pendant 10 ans est certainement plein de toutes sortes de matières polluantes. En plus, ça entraînerait une augmentation significative du trafic de camions », déplore monsieur Chouinard.
« On est dans une ville, dans un quartier résidentiel, on n’est pas dans le fond du bois! Ça fait que c’est bruyant, c’est polluant, que ça brise la chaussée et que c’est pratiquement dangereux », conclut-il.
Ci-dessous, une vidéo tournée par monsieur Chouinard qui démontre que la production démarre aux petites heures du matin.