Les candidats à la mairie prennent position en immigration
Les deux candidats à la mairie de Rimouski en vue des élections de dimanche prochain, Virginie Proulx et Guy Caron, répondent au 12e et dernier questionnaire exclusif préparé spécifiquement par le journal le soir dans le cadre de la campagne électorale.
Le sujet du jour : l’immigration. Suivant le principe d’alternance par souci d’équité, c’est au tour de monsieur Caron d’avoir le premier droit de réponse.
1-Jusqu’à quel point pensez-vous que l’arrivée d’immigrants à Rimouski est un plus pour notre communauté?
Guy Caron : « En premier lieu, la diversité rend une ville et une communauté plus attractives. Il est beaucoup plus facile d’attirer de nouveaux arrivants dans une communauté où l’on a déjà démontré une capacité d’intégration harmonieuse et qui se constitue en mosaïque, où la culture québécoise s’enrichit des éléments culturels qui viennent s’y greffer. »
« La pénurie de main-d’œuvre rend aussi essentiel le besoin d’attirer de nouveaux arrivants qui pourront combler les postes disponibles. Mais comme toutes les régions du Québec, voire du Canada, sont aux prises avec le même problème, il nous faut nous assurer que Rimouski est accueillante et attractive pour les nouveaux arrivants. »
Virginie Proulx : « Je suis convaincue que l’arrivée de personnes immigrantes est positive pour notre communauté. D’abord, sur le plan humain, nous avons beaucoup à gagner à nous ouvrir à de nouvelles idées, de nouvelles façons de faire, de nouvelles cultures qui nous font grandir comme ville. L’apport des personnes immigrantes est à différents niveaux, et c’est notre devoir de bien les accueillir pour une intégration réussie dans notre communauté Mon expertise en attractivité me permet de dire que le vieillissement de la population et la pénurie de main-d’œuvre ne font que commencer, qu’on en a encore pour plusieurs années, et que nous devons absolument accueillir davantage de personnes immigrantes pour la réussite de nos entreprises (commercial, industriel, recherche etc.), mais aussi pour maintenir et améliorer l’accès à des services de qualité à Rimouski (santé, éducation, installations sportives, services municipaux, etc.). »
2-Que pourrait ou devrait faire Rimouski pour favoriser l’afflux et l’intégration de nouveaux arrivants?
G.C. : « La première chose à faire est d’augmenter l’offre de logements, de contrer la pénurie avec laquelle nous sommes aux prises. Le manque de logements disponibles entraîne une augmentation du coût des loyers et du prix des domiciles, qui rend difficile la rétention des nouveaux arrivants. »
« En outre, la Ville doit travailler de près avec Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent dont le mandat est justement de faciliter l’intégration des immigrants et des réfugiés. Elle doit travailler de plus près avec les institutions d’enseignement comme l’UQAR, l’Institut maritime (IMQ) et le Cégep dans le but de développer des mécanismes pour garder les diplômé.es de l’extérieur du Bas-Saint-Laurent dans la région. »
V. P. : « Les demandes d’immigration passent par le gouvernement fédéral d’abord et le processus est encore trop lent et trop complexe. Ceci ralentit malheureusement et de façon considérable l’arrivée de personnes immigrantes ici, elles qui pourraient pourtant contribuer dès maintenant à notre vie sociale et économique. On doit continuer les représentations auprès des paliers supérieurs pour accélérer le processus d’immigration en région. De plus, le manque criant de logements n’aide en rien l’attractivité de notre région. Les subventions nécessaires au logement social sont également dépendantes du gouvernement fédéral. Nous devons donc réclamer davantage pour notre ville, si on veut pouvoir accueillir plus d’immigrants. Rimouski a aussi été désignée ville d’accueil pour les réfugiés. »
« On doit donc assumer à mon avis notre rôle de capitale régionale, et en faire davantage pour faciliter l’intégration dans notre communauté. Actuellement, des organismes comme AIBSL (Accueil et intégration Bas Saint-Laurent) jouent un rôle important dans ce domaine. À mon avis, la ville pourrait renforcer l’appui et les liens avec ces organismes. Chaque personne qui s’intègre bien est un plus pour nous tous. J’ai d’ailleurs mentionné mon souhait de développer éventuellement une maison des nouveaux arrivants, qui pourrait jouer un rôle d’intégration et de socialisation des personnes immigrantes. »
3-Que pensez-vous des enjeux concernant la reconnaissance des acquis académiques des nouveaux arrivants?
G.C. : « Tout à fait d’accord et je suis d’avis que la pénurie de main-d’œuvre change les façons de faire des employeurs qui acceptent de plus en plus de flexibilité dans les habiletés recherchées. Ainsi une expérience pertinente est souvent acceptée à la place d’un certain diplôme. Les employeurs mettent aussi plus d’emphase sur leur propre formation pour aider à qualifier leur main d’œuvre pour les tâches à accomplir. »
« Il reste encore des obstacles, particulièrement en ce qui a trait aux barrières d’accès des ordres professionnels, mais il s’agit d’un enjeu dont le gouvernement du Québec est responsable. »
V.P. : « Comme c’est un enjeu qui relève du palier provincial exclusivement, la Ville est dépendante des choix qui seront faits par le palier supérieur. Dans ce domaine, notre rôle pourrait être d’améliorer l’accès à l’information, en offrant, en collaboration avec des organismes partenaires, un service d’information et d’accompagnement à l’emploi pour les nouveaux arrivants et les employeurs, en s’assurant d’une coordination optimale entre leurs compétences, les besoins du marché du travail et également les attentes de ces nouveaux arrivants. »