Le ministre Dubé cite une initiative locale en exemple
Le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Chrisian Dubé, a profité de sa visite à Rimouski, ce matin, pour vanter une initiative locale qui a permis d’éviter que 9 000 personnes se rendent dans une salle d’urgence de la région.
Monsieur Dubé, dont c’était une très rare visite à Rimouski, était présent pour lancer les travaux –par ailleurs déjà amorcés- de construction du pavillon d’enseignement de la médecine. Cet édifice est désormais rattaché à l’hôpital régional.
« J’aimerais souligner un événement, un projet, qui est arrivé à Rimouski sur la façon dont on gère les patients orphelins (NDLR : qui n’ont pas de médecin de famille), qui sont en attente d’un médecin de famille. La raison pour laquelle je veux en parler, c’est parce que le sujet de la prise en charge des patients a été sur l’agenda de tout le monde, particulièrement ces dernières semaines. Il y a environ un an, on avait des discussions sur ce projet-pilote mis en place à Rimouski, pour un guichet d’accès pour les parents orphelins. Ce projet partait d’un grand principe, celui voulant que certains patients qui n’ont pas de médecin de famille ont quand même besoin d’être vus rapidement. Ce qu’on a mis en place ici est vraiment intéressant », disait monsieur Dubé en conférence de presse à l’UQAR, ce matin.
9 000 appels redirigés
« On a tenté de faire le triage des besoins des patients et vous savez qu’un de nos plus grands problème, à part la prise en charge par les médecins, c’est l’achalandage dans les urgences. En résumé, ce projet qui n’en est plus un, mais qui est devenu la réalité, a fait qu’au fur et à mesure, des infirmières et des adjoints administratifs ont pu prendre les appels des gens. Une douzaine de groupes de médecine familiale ont pu voir leurs besoins réévalués dans un triage en amont, pour être capables d’éviter des visites aux urgences. Ce sont ainsi près de 9 000 appels qui ont pu être redirigés au cours de la dernière année », a indiqué le ministre.
« Ça, pour moi, c’est majeur. Imaginez si on était capable de faire ça à l’échelle du Québec, d’éviter un tel nombre de personnes dans les urgences! Ces personnes se retrouveront ainsi mieux traitées dans un GMF, dans une pharmacie ou par une infirmière spécialisée. C’est exactement ce que vise le projet de loi que nous avons déposé la semaine dernière. Ici, à Rimouski, grâce au travail de toute une équipe, nous avons des résultats concrets. Je ne pouvais pas m’empêcher de venir ici sans en parler. Je vais justement rencontrer aujourd’hui les infirmières et les gens qui font ce travail. C’est« l’fun » de temps en temps de voir que les régions peuvent en montrer aux grands centres et je suis très heureux de pouvoir venir voir comment se déroule cette expérience-là, qui s’est développée ici, à Rimouski », a déclaré Christian Dubé.
Équivalent au Québec
« Pour vous dire à quel point ce projet-pilote est inspirant, je vais vous fournir deux statistiques qui sont majeures, pour moi. Il y a environ 15 000 patients orphelins au Bas-Saint-Laurent. Quand on regarde le ratio pour le projet développé ici, il y a donc 15 000 personnes qui ont appelé au moins une fois. Du nombre, environ 60%, donc 9 000 personnes, ne se sont pas retrouvées à l’urgence. Quand on fait le ratio, pour le Québec, on pourrait éviter entre 700 000 et 800 000 visites à l’urgence, quand le triage se fait en amont. C’est majeur et c’est pour ça que non seulement on regarde ce qui se fait ici, mais aussi, on peut le déployer le plus rapidement possible ailleurs », estime monsieur Dubé.
« On est déjà avancé au Lac-Saint-Jean et en Montérégie. Pour en revenir au projet de loi, ce qu’on demande aux omnipraticiens, c’est de nous réserver une partie de leur horaire pour qu’on puisse accepter les personnes qui n’ont pas de médecin de famille. Pour ces 800 000 personnes-là, ça nous prend de la place. Si on est capable de les envoyer en GMF, c’est un avantage. Ici, ça fonctionne bien », a noté Christian Dubé.
École de médecine
Pour en revenir au pavillon d’enseignement de la médecine, il nécessite un investissement de 26 M$ plus 16 M$ pour moderniser l’aile D de l’hôpital. La présidente et directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent, Isabelle Malo, a exprimé une grande fierté de voir les travaux lancés officiellement.
« Permettez-moi de vous exprimer toute ma grande fierté de constater l’évolution en accéléré de ce projet, si cher aux membres de la communauté du CISSS du Bas-Saint-Laurent, qui prend vie avec l’amorce des travaux de construction. Je veux remercier le gouvernement du Québec pour son engagement et la confiance mise en nous, les partenaires de ce projet extraordinaire. C’est tout un défi de soutenir la délocalisation en région d’un programme de doctorat en médecine qui offre des environnements d’apprentissage de qualité, répondant à des standards de haut niveau, à la fine pointe de la technologie. Et que l’on souhaite surtout adapté à la réalité et aux besoins de nos milieux en région », a souligné madame Malo.
Visite à Matane
Par ailleurs, le ministre Dubé s’est aussi rendu à Matane aujourd’hui.
« À la suite des demandes répétées du député Pascal Bérubé, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, s’est finalement rendu à Matane aujourd’hui », indique une note du bureau de monsieur Bérubé.
Il a fait une tournée surprise de l’hôpital de Matane et a rencontré le député Pascal Bérubé à son bureau de comté pour faire le point sur quelques dossiers. Parmi les sujets abordés, on retrouve la situation des infirmières aux hôpitaux de Matane et d’Amqui; l’implantation d’un service d’hémodialyse à Matane; l’horaire de faction des travailleurs paramédicaux de Matane, la situation du laboratoire de l’hôpital de Mont-Joli et les frais de remboursements pour des soins à l’extérieur de la région.