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Nouvelle de 19 h

Encore trop de surconsommation d’alcool

(Photo: Facebook-Éduc’alcool)

Malgré une amélioration par rapport aux données d’il y a cinq ans, l’organisme Éduc’alcool estime qu’il y a encore du travail concernant la surconsommation d’alcool.

Éduc’alcool a dévoilé jeudi dernier les résultats d’une enquête sur la relation des Québécois avec l’alcool mené tous les cinq ans par CROP.  Les résultats démontrent que moins de consommateurs dépassent les niveaux de consommation à faible risque qu’en 2017.

Selon les données recueillies, les Québécois consomment en moyenne 2,3 verres par occasion et 4,5 verres par semaine. Ils sont de plus en plus conscients des risques et des conséquences sur le fœtus de la consommation d’alcool durant la grossesse.

Toutefois, le pourcentage de Québécois qui ont l’impression que la consommation d’alcool, même modérée, est nuisible à la santé est en hausse. Ils sont aussi plus nombreux à croire que la consommation régulière d’une ou de deux boissons alcooliques par jour rend alcoolique.

« La consommation recommandée est de deux consommations par jour, mais il y a des gens qui pensent que c’est correct de toutes les prendre le même soir. Des gens pensent qu’ils n’ont pas de problème de consommation en prenant 6 à 8 consommations le vendredi soir. Ils sont dans l’erreur. Ils s’exposent à des problèmes de santé à moyen et à long terme », commente le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy, en entrevue au Journal Le Soir.

Fréquence de consommation en baisse

Bien que le pourcentage de consommateurs demeure stable à 85 %, la fréquence de consommation a légèrement diminué. Les Québécois sont plus nombreux à savoir qu’un verre de bière (12 oz), un verre de vin (5 oz) et un verre de spiritueux (1 ½ oz) contiennent la même quantité d’alcool.

« Bien qu’il reste encore beaucoup de progrès à accomplir et que les problèmes ne se soient pas tous réglés comme par magie, nous ne pouvons que souligner notre satisfaction devant l’augmentation du pourcentage de consommateurs qui respectent les limites de consommation recommandées. Les efforts de rigueur que nous avons faits pour bien renseigner les Québécois en nous rapprochant de leurs préoccupations durant la pandémie ont fait monter la crédibilité d’Éduc’alcool à un sommet jamais vu auparavant. Cela nous impose aussi des responsabilités additionnelles en tant qu’organisme de référence », commente M. Sacy.

Les impacts de la pandémie

Des Québécois affirment qu’ils ont augmenté leur consommation notamment en raison de l’ennui ou pour réduire le stress relié à la COVID-19 et d’autres disent qu’ils l’ont diminué à cause du manque d’interactions sociales. La pandémie a, en effet, affecté les Québécois dans leur relation avec l’alcool, même si on ne peut prévoir si son effet se prolongera dans le temps.

« L’ambiance actuelle où les extrêmes deviennent la norme exerce une pression sociale très forte vers une certaine rectitude : la polarisation des opinions et les conflits de valeurs incitent les gens à répondre parfois en fonction de ce qu’ils perçoivent qu’il est préférable de dire plutôt qu’à dire ce qu’ils pensent réellement », a expliqué le vice-président de CROP, Dominic Bourdages, qui a dirigé cette étude.

Le pourcentage de Québécois qui ont l’impression que la consommation d’alcool, même modérée, est nuisible à la santé est en hausse.

Les impacts du confinement

Par ailleurs, le confinement aura aussi grandement modifié les habitudes de consommation des différents médias. À titre d’exemple, l’écoute captive de la radio en voiture le matin et lors du retour à la maison n’est en rien équivalente à un hypothétique remplacement par l’écoute à la maison où l’attention est partagée entre plusieurs stimuli. La notoriété d’un slogan, principalement communiqué à travers ces médias auprès des anglophones, peut donc expliquer sa légère baisse.

Au cours des derniers mois, CROP a observé que les Québécois ont eu tendance se replier sur eux-mêmes et à s’intéresser essentiellement à la manière dont ils pourraient passer à travers la pandémie. Aussi, il est possible qu’ils aient porté moins attention aux messages des organisations avec lesquelles ils n’avaient pas de relation directe immédiate et davantage à celles qui répondaient à leurs préoccupations.

M. Bourdages note aussi un changement d’habitudes de consommation des médias. Netflix est en augmentation importante depuis quelques années déjà au détriment des médias de masse et du web sur lesquels Éduc’alcool communique son message, car il vise la notoriété.

Crédibilité d’Éduc’alcool en hausse

La crédibilité d’Éduc’alcool continue de monter bien qu’elle était déjà à un niveau très élevé. Avec un taux de crédibilité de 95 % (55 % des Québécois le trouvent même très crédible), l’organisme s’impose comme la référence en matière de consommation d’alcool. Pour la première fois, Éduc’alcool est le premier organisme cité lorsqu’on demande aux Québécois qui commandite les messages sur la modération dans la consommation.

Cela est donc une excellente nouvelle pour Éduc’alcool dont les interventions constantes et rigoureuses sur la consommation durant la pandémie expliquent la hausse – déjà stratosphérique (95 %) – de la crédibilité de l’organisme que 55 % jugent désormais très crédible.

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