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Économie

Bell coupe trois postes

Les bureaux de Rouge FM et Énergie sont situés au 287, rue Pierre-Saindon, à Rimouski. (Photo: Google Maps Streetview)

La communauté médiatique locale et régionale déplore la perte de trois emplois au sein des médias de la multinationale Bell à Rimouski et Amqui.

La radio CKMN FM 96,5 a lancé la nouvelle ce matin.

« L’entreprise a annoncé mercredi des coupes de postes dans les stations Rouge et ÉNERGIE à Rimouski (NDLR: qui desservent aussi Amqui). Étienne Gagné, journaliste à la salle des nouvelles, a été licencié. De leur côté, le directeur du produit, François Lafond et le producteur, Bruno Toussaint, ont reçu des offres pour partir à la retraite », a dévoilé le collègue Francis Belzile.

Ce dernier ajoute que deux postes de journalistes auraient aussi été supprimés à Drummondville et en Abitibi-Témiscamingue.

Hommes d’expérience

Pour François Lafond, c’est la fin d’une aventure qui avait débuté en 1993 à Rimouski. Bruno Toussaint est dans le décor des médias régionaux depuis quelque 40 ans. On l’a connu à l’époque de CFLP radio 1000.

Bruno Toussaint. (Photo: Facebook-Bruno Toussaint)

Un appel chez Rouge FM Rimouski a aussi permis d’apprendre que Frédéric Lévesque, embauché en juin 2019, n’en est plus le directeur général. Un administrateur par intérim, Daniel Tremblay, a été interpellé par le journal, mais n’avait pas retourné notre appel au moment d’écrire ces lignes.

François Lafond (Photo: Facebook-François Lafond)
Étienne Gagné (Photo: Radio Énergie)

Loi réclamée

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a fortement réagi à la nouvelle.

« Chaque suppression de poste fragilise le droit du public à l’information. La population a besoin d’avoir accès à du journalisme de qualité et encore plus en 2021 avec toute la désinformation propagée sur les réseaux sociaux. Ces coupures démontrent une nouvelle fois la nécessité de légiférer pour forcer les superpuissances numériques à payer pour le contenu qu’ils piquent aux médias traditionnels en ne leur versant que des miettes. Le gouvernement fédéral doit agir tel qu’il l’a promis. Et que personne ne se leurre : l’apparence d’ouverture de certains géants du Web ne suffira pas. Ça prend rapidement une loi », insiste Michaël Nguyen, le président de la FPJQ.

La FPJQ Est-du-Québec dénonce avec encore plus de vigueur la perte d’un journaliste.

« La section régionale de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) déplore la décision de Bell Média d’abolir l’un des trois postes de journalistes affecté principalement à la station Rouge-FM d’Amqui. Les employés ont appris hier qu’il n’y aura désormais que deux journalistes pour couvrir trois MRC et 43 municipalités s’étirant sur 175 kilomètres, le tout sur trois antennes différentes. La FPJQ Est-du-Québec est d’avis que le seuil minimum d’un journaliste par station doit être rétabli », disent les administrateurs de la section régionale, Johanne Fournier et Michel-Félix Tremblay.

Droit du public à l’information

« De plus, nous avons appris que le poste coupé est celui dont le mandat était de couvrir l’actualité de la Matapédia. La MRC se retrouve désormais orpheline de journaliste pour sa seule station de radio. Chaque suppression de poste fragilise le droit du public à l’information. La population a besoin d’avoir accès à du journalisme de qualité et encore plus en 2021 avec toute la désinformation propagée sur les réseaux sociaux », poursuivent-ils.

Une histoire qui se répète

La FPJQ régionale rappelle qu’en 2017, Bell Média avait déjà supprimé un poste de journaliste dans ses stations régionales du Bas-Saint-Laurent.

« Il s’agissait d’un journaliste basé à Amqui. L’entreprise avait alors décidé de réaffecter une des trois ressources de Rimouski à la couverture, à distance, de la Matapédia, ce qui constituait déjà une perte importante pour la région. Précisons que les stations Énergie de Rimouski, ainsi que celles de Rouge-FM à Rimouski et Amqui ont déjà compté une salle de nouvelles composée de cinq journalistes. Ils ne sont que deux depuis hier. Cela signifie que 60% de l’effectif journalistique de ces stations a disparu en quelques années à peine », ajoute-t-on.

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