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Nouvelle de 19 h

Les élus rimouskois font face à une nouvelle opposition

« La rue du Fleuve est saturée »
Le porte-parole des citoyens concernés, Yannick Januel, est intervenu devant le conseil municipal, lundi. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Le nouveau conseil municipal de Rimouski fait face à une première vague d’opposition citoyenne, alors que des citoyens du district de Pointe-au-Père rejettent un projet de construction domiciliaire.

Les élus ont reporté à leur demande, lundi dernier, l’adoption d’un projet d’une résolution qui aurait permis d’autoriser la construction d’habitations jumelées dans la zone H-1519, qui se trouve entre la rue du Fleuve et le boulevard Sainte-Anne, face à la station de télévision TVA Est du Québec.

Selon un des résidents touchés joint par le journal le soir, Frédéric Laroche, les citoyens concernés ne refusent pas la construction de nouvelles habitations unifamiliales dans leur secteur, mais sont contre le volet « jumelés » du projet. Tout simplement parce qu’il implique deux fois plus de ménages par immeuble construit.

Ce dossier s’ajoute à celui, plus complexe, du projet de résidence pour personnes âgées de Groupe FARI, qui complique aussi la vie du nouveau conseil.

Relativement simple

« C’est un dossier qui, dans le fond, est relativement simple. Nos terrains sont situés sur le bord du fleuve et il y avait depuis longtemps une bande de terrain inoccupée entre nos résidences et le boulevard. On l’a toujours su qu’il y avait un terrain vague, là, qui était susceptible d’accueillir des habitations. Ces terrains appartenaient à la succession d’une famille du coin qui l’a vendu à la Ville il y a environ quatre ans. C’est sûr que ça fait un peu l’affaire de tout le monde de ne rien avoir derrière chez soi, sauf que c’est correct s’il y a un projet. On surveillait quelles étaient les intentions de la Ville, jusqu’à ce qu’on apprenne qu’elle projette de permettre la construction de jumelés à cet endroit », relate monsieur Laroche.

Les terrains sont situés entre le boulevard et le fleuve. (Photo: Google Maps)

« C’est là que le bât blesse. On a fait des représentations auprès de la Ville pour lui dire que nous sommes sur une vieille rue, avec de vieilles normes. Ça commence à être saturé en termes de circulation, notamment. Entre mai et octobre, on cohabite avec les motorisés, les vélos qui empruntent la route verte, les enfants qui jouent dans la rue, les résidents qui aiment prendre l’air et ça devient dangereux. On l’avait expliqué à la Ville. Il pourrait arriver des choses regrettables. On le voit, on demeure là. La cohabitation devient de plus en plus difficile, simplement parce qu’il y a juste trop de monde », ajoute-t-il.

Rendez-vous manqué

« Il y a eu un rendez-vous manqué quand la Ville a refait les égouts de toute la rue du Fleuve il y a quelques années. Elle n’a pas utilisé la servitude qu’elle avait sur tous les terrains. On aurait réglé le problème. Elle aurait pu monter un projet intégré et en profiter pour élargir la rue et améliorer les infrastructures et la signalisation », constate ce citoyen.

« Le problème qu’on voit, c’est qu’on ne parle pas de 20 familles, mais de 40 et plus, avec des jumelés. On ne se battra pas. Ce n’est pas qu’on ne veut pas avoir de voisins, c’est logique, on le savait. Ça fait partie de la vie. Ce n’est pas un cas de « pas dans ma cour ». On n’est pas comme ça. On veut même aider à régler des problèmes, car la pente fait que de l’eau descend sur nos propriétés. Personnellement, mes pompes démarrent aux 30 secondes, le printemps venu. Mais si la Ville propose des jumelés, il n’y aura pas d’acceptation sociale. Ça ne pourra juste pas se faire », affirme Frédéric Laroche.

La salle du conseil était bondée, lundi. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

« Les citoyens sont en train de se mobiliser. Ça commence à couvrir très large, même pour les résidents en haut de la côte. »

Mobilisation de plus en plus importante

« Les citoyens sont en train de se mobiliser. Ça commence à couvrir très large, même pour les résidents en haut de la côte. Au départ, on était cinq ou six ménages, mais là, on pense que ça va toucher une vingtaine de familles. La Ville veut faire une espèce de fer à cheval avec un rond-point. On lui demande de nous vendre à chacun une petite partie de terrain en arrière, sinon les nouvelles maisons seraient vraiment proches de celles qui sont déjà là. Et on lui demande un projet qui serait plus harmonieux, avec des projets unifamiliaux, mais de moins grande envergure. Il faut s’assurer en premier lieu d’avoir un nombre limité de véhicules qui circulent dans le secteur », signale enfin ce résident de Pointe-au-Père.

Le journal a joint la conseillère du district, Julie Carré, nouvellement élue, qui commente en ces termes: « C’est un dossier à plusieurs facettes et c’est important qu’on prenne le temps d’écouter les citoyens et de bien comprendre leurs préoccupations. Le dossier a été reporté à la prochaine assemblée du conseil pour nous donner le temps de bien l’évaluer. »

Julie Carré (Photo: archives)
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