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Consensus autour du salaire minimum à 18 $

La présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, Nancy Legendre (Photo journallesoir.ca- Pierre Michaud)

Un nouveau consensus voit le jour au sein du mouvement syndical et communautaire québécois qui revendique le salaire minimum à 18 $ l’heure afin d’assurer qu’une personne seule travaillant 35 heures par semaine puisse se sortir de la pauvreté.

C’est la raison d’être de la coalition Minimum 18 $, lancée ce matin, qui demande au gouvernement de François Legault de tenir compte des réalités économiques actuelles lors de l’annonce relative à la prochaine hausse du salaire minimum, attendue dans les jours à venir.

« Cette mise à jour devenait nécessaire en fonction de la hausse du coût de la vie des dernières années. Malgré le fait qu’elle a rendu désuète la revendication antérieure de 15 $ l’heure, elle révèle le statut encore plus inapproprié du salaire minimum actuel de 13,50 $, soutiennent les membres de la coalition », signale un communiqué d’Action populaire Rimouski-Neigette, membre de cette coalition.

Dans la région du Bas-St-Laurent, la coalition regroupe les représentants du Regroupement contre l’appauvrissement (instance locale du Collectif pour un Québec sans pauvreté) ainsi que les syndicats membres de la Fédération des Travailleurs du Québec (FTQ), la Confédération des Syndicats Nationaux (CSN) et le Syndicat de la Fonction Publique et parapublique du Québec (SFPQ). Des représentantes et des représentants ont tenu un point de presse ce matin afin d’annoncer la création de la coalition Minimum 18$ et de présenter la revendication.

Responsabilité

« Il n’y a aucune raison, ni économique et encore moins morale, à ce qu’une personne travaillant à temps plein au Québec soit contrainte de vivre dans la pauvreté », a fait valoir Michel Dubé, délégué de la région au Collectif pour un Québec sans pauvreté et coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette. « Il est de la responsabilité de notre gouvernement de veiller à ce que tous les Québécois et toutes les Québécoises puissent, par leur travail, vivre dignement », ajoute-t-il.

Emplois sous-payés

« La pandémie aura révélé le rôle essentiel du personnel des résidences pour aîné-es, de la chaîne alimentaire et du commerce au détail, ont-ils déclaré. Or, une large proportion de ces personnes, majoritairement des femmes, doivent cumuler des emplois sous-payés, mais demeurent tout de même incapables de joindre les deux bouts pour faire vivre leur famille. En n’intervenant pas directement par l’entremise de la hausse du salaire minimum, le gouvernement cautionne cette marginalisation économique, cette exclusion sociale de centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, tout comme celle de leurs enfants », indique Pauline Bélanger secrétaire-trésorière du Conseil central de la CSN au Bas-St-Laurent.

Plaidoyer

La vigueur actuelle de la reprise économique et les problèmes, omniprésents, de pénurie et de rareté de main-d’œuvre favorisent considérablement une telle hausse du salaire minimum, plaident les organisations syndicales et communautaires.

Elles soulignent que les secteurs de la restauration et du commerce de détail, bien que ne représentant que 17 % de l’emploi total au Québec, cumulent pourtant à eux seuls 44 000 postes vacants, soit 23 % des emplois qui sont à combler à l’heure actuelle. « Or, la moyenne des salaires offerts pour ces postes est de 15,07 $ l’heure, bien en deçà de la moyenne de 21,80 $ pour l’ensemble des postes vacants – et largement inférieure à la moyenne des salaires de l’emploi au Québec, qui se situe à 28,52 $ », renchérit Roger Harvey, représentant de la FTQ.

Besoins de base

Pour effectuer la mise à jour de leur revendication relative au salaire minimum, les membres de la coalition prennent en considération différentes données, notamment la mesure à faible revenu à 60 % de la médiane des revenus (MFR-60), un indicateur beaucoup plus englobant que la mesure du panier de consommation (MPC), qui ne tient compte que des besoins de base (à savoir se nourrir, se loger, se vêtir et se déplacer).À plus d’une reprise, les organisations membres de la coalition ont soulevé leurs préoccupations auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale quant au côté arbitraire de sa cible, soit un salaire minimum établi à 50 % du salaire moyen.

D’autres organisations syndicales et communautaires seront appelées à joindre la coalition au cours des prochains jours.

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