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Nouvelle de 18 h

Une bataille juridique qui a coûté 700 000 $

Les Métis du Soleil Levant n’entendent pas en rester là
Le grand chef de la nation du Soleil Levant, Benoit Lavoie. (Photo: courtoisie)

Les dirigeants de la Nation métisse du Soleil Levant, qui compte des membres partout dans l’Est du Québec, poursuivent leurs revendications depuis 11 ans pour faire reconnaître leurs droits autochtones.

Le Grand chef de la Nation, Benoit Lavoie, confie au journal qu’il n’entend pas baisser les bras malgré des tactiques visiblement dilatoires utilisées par les procureurs des États du Québec et du Canada.

« C’est simple : on essaie de nous épuiser financièrement afin que nous abandonnions nos démarches. Depuis 2011, nous en sommes à presque 700 000 $, mais nous n’avons pas l’intention de nous arrêter, car les faits nous donnent raison », explique monsieur Lavoie.

« Nous commençons l’année 2022 devant un fait déconcertant, mais que nous surmonterons comme tous les autres coups bas des gouvernances contre notre Nation autochtone. Le 9 décembre dernier, les avocates Julie Laborde et Annabelle Racine, procureurs pour le directeur des Poursuites pénales du Canada ont déposé une requête en rejet sommaire des revendications constitutionnelles de l’intimé, dans le dossier Parent. Cela vient rendre caduque une entente convenue il y a un an, le 29 janvier 2021, avec le procureur fédéral précédent, Me Denis Lavoie et le juge au dossier, afin de présenter des preuves ADN sous la supervision d’un expert. Après cette entente, Me Denis Lavoie c’est retiré du dossier et a été remplacé par les deux avocates mentionnées ci-haut », précise aussi monsieur Lavoie.

Un autre 20 000 $ de frais

« C’est une requête en rejet qui va coûter plus de 20 000 $ en frais de défense pour la Nation. C’est une procédure que l’on qualifie de burlesque. Depuis 2010 les procureurs du Canada et du Québec se déshonorent de requête en requête pour nous ruiner financièrement, pour nous empêcher de nous défendre selon les cadres de la Constitution. Nous nous défendons avec un seul procureur. En fait, nous n’avons pas d’argent pour en engager un de plus. Les couronnes canadienne et québécoise, avec l’argent public, ne se privent pas en s’y mettant à quatre procureurs contre un seul. Ces procureurs ne respectent rien », renchérit le chef.

« Je dis : génocide »

« En octobre 2016, les procureurs ont reconnu Réjean Martel comme expert généalogiste devant le Tribunal. Alors pourquoi une requête en irrecevabilité doit être débattue encore une fois les 1er et le 2 mars 2022, devant le même tribunal et pour les mêmes motifs? Je dis : génocide. L’histoire se répète, nous sommes invisibles pour les Couronnes, tels les premiers recensements auxquels nous n’avons pas été considérés, alors que nous étions dès l’arrivée des hommes blancs étiquetés comme des animaux », ajoute monsieur Lavoie.

Ne pas se décourager

« Il n’y a qu’une seule réponse envers ces « pirates » : il ne faut pas se décourager malgré qu’on veuille nous faire perdre notre temps, nous ruiner, faire peur à nos membres pour qu’ils nous abandonnent, nous décourager pour que nous aussi, nous abandonnions. Nos preuves manuscrites sont déposées et colossales, nos preuves d’ADN sont indéniables. Par ADN, nous sommes descendants de 11 matriarches amérindiennes ayant vécu en Amérique depuis plus de 20 000 ans, voire de 30 000 ans. Ces matriarches ont encore aujourd’hui des descendants ayant le chromosome X en intégralité de leurs mères amérindiennes », soutient le Grand chef.

« Magouille »

Ce dernier spécifie que tous les tests ADN sur les Métis choisis au hasard sont concluants. « Nous sommes tous apparentés aux femmes descendantes des matriarches autochtones pures. Oui, trente-deux de ces personnes ont en elles le chromosome X des 11 matriarches Amérindiennes. Si quelqu’un prétend que nos preuves ADN ne sont pas suffisantes, alors toutes les personnes ayant été placées dans les pénitenciers du Canada selon des preuves ADN devraient en ressortir libres sur le champ. Selon la requête présentée le 9 décembre, les nouveaux procureurs au dossier semblent encore se plaindre du temps alloué pour présenter lesdites preuves demandées par la Couronne. La magouille recommence, les nouveaux avocats se plaignent et nous font perdre notre temps alors que la magistrature semble s’en moquer », tranche monsieur Lavoie.

« Chers membres, il ne faut surtout pas abandonner. Les procureurs veulent foutre la division pour mieux régner. Ce sont des mercenaires sans foi, n’y honneur près à tout pour arriver à leurs fins. Le combat est Constitutionnel et nous allons mettre toutes nos énergies et notre volonté pour prendre enfin notre place comme Nation. Alors je vous demande instamment de vous enregistrer comme membre et ainsi donner le signal que vous êtes prêts à ce que nous soyons fiers d’être reconnus, car l’union fait la force et la persévérance fait la différence », a aussi écrit Benoît Lavoie aux membres de la Nation.

Le journal est allé aux réactions, mais les réponses attendues ne sont pas venues pour le moment. Le journal assurera un suivi du dossier.

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