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Économie

« Rien pour sortir de la pauvreté »

Le salaire minimum haussé de 75 cents l’heure
(Photo: Unsplash photos)

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, annonce aujourd’hui une hausse du taux général du salaire minimum de 0,75 $ l’heure, le faisant passer à 14,25 $ l’heure.

La hausse du taux général du salaire minimum proposée bénéficierait à 301 100 personnes au Québec.

Le gouvernement caquiste estime que cette augmentation de 5,56 % permettrait d’atteindre, pour la période 2022-2023, la cible d’un ratio de 50 % entre le taux général du salaire minimum et le salaire horaire moyen. « Compte tenu des prévisions d’inflation, le pouvoir d’achat des salariés visés serait haussé de 2,96 points de pourcentage. »

Ainsi, à compter du 1er mai 2022 :

  • le taux général du salaire minimum passerait à 14,25 $ l’heure (+0,75 $);
  • le salaire minimum payable aux salariés rémunérés au pourboire serait de 11,40 $ l’heure (+0,60 $);
  • le salaire minimum payable à un salarié affecté exclusivement, durant une période de paie, à la cueillette de framboises ou de fraises serait respectivement de 4,23 $ (+0,22 $) et de 1,13 $ (+0,06 $) du kilogramme.

« Hausse conséquente »

 « La crise sanitaire engendre d’importants défis pour les entreprises ainsi que pour les travailleuses et les travailleurs du Québec. Dans ce contexte, j’annonce aujourd’hui une hausse importante et conséquente du salaire minimum. D’une part, nous souhaitons que les salariés les plus vulnérables de la société soient mieux rémunérés, de manière à augmenter leur pouvoir d’achat et à diminuer la pauvreté. D’autre part, nous nous assurons que cette hausse respecte la capacité financière de payer des entreprises sans nuire à leur compétitivité », déclare le ministre.

Le ministre Jean Boulet. (Photo Facebook-Jean Boulet-Pat Lachance)

« Loin d’être suffisant »

« C’est loin d’être suffisant. Je vous rappelle que la revendication des mouvements communautaires et syndicaux n’est sont même plus de demander un salaire horaire à 15 $, mais bien un salaire horaire à 18 $. Cette annonce nous lance comme message que le gouvernement tolère que des centaines de milliers de Québécois continuent d’être dans la pauvreté, même s’ils occupent un emploi, pour les prochains mois. Ce n’est pas vrai que cette hausse va venir palier aux augmentations du coût de la vie. Ce n’est rien pour sortir de la pauvreté », commente Michel Dubé, d’Action populaire Rimouski-Neigette.

Dans la région du Bas-Saint-Laurent, la Coalition Minimum 18 regroupe les représentants du Regroupement contre l’appauvrissement (instance locale du Collectif pour un Québec sans pauvreté) ainsi que les syndicats membres de la Fédération des Travailleurs du Québec (FTQ), de la Confédération des Syndicats Nationaux (CSN) et du Syndicat de la Fonction Publique et parapublique du Québec (SFPQ). 

Michel Dubé (Photo: archives)

La Coalition signale que les secteurs de la restauration et du commerce de détail, bien que ne représentant que 17 % de l’emploi total au Québec, cumulent pourtant à eux seuls 44 000 postes vacants, soit 23 % des emplois qui sont à combler à l’heure actuelle. 

Les différents taux de salaire minimum sont déterminés par voie de règlement. Le Règlement modifiant le Règlement sur les normes du travail sera publié à la Gazette officielle du Québec le 19 janvier 2022, pour une période de consultation publique de 45 jours.

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