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Nouvelle de 17 h

Des idées audacieuses pour un projet d’envergure

Place des Anciens combattants
Une passerelle pour traverser le boulevard René-Lepage depuis l’avenue de la Cathédrale fait partie des projets proposés par monsieur Francoeur. Ceci est un exemple qui nous provient de Hollande. (Photo: Unsplash photos)

Le journal le soir revient sur un dossier majeur qu’il traite déjà depuis quelques jours : la remise en valeur du centre-ville de Rimouski, qui passe notamment par l’attribution et la conception d’une nouvelle vocation pour la Place des Anciens combattants.

Celle-ci ne porte plus son nom depuis que le monument des Braves a été déménagé dans un endroit qui lui convient mieux, dans un autre parc situé également sur la rue Saint-Germain, mais plus à l’Ouest, en 2017. De plus, on y voit plus d’asphalte que de verdure. Un vaste stationnement y accueille jusqu’à quelque 150 voitures, qu’il faudra forcément placer dans un autre endroit.

La remise en valeur du centre-ville passe par trois éléments : 1-la démolition de la vieille partie du centre commercial la Grande Place et la construction de la phase III de Groupe Sélection (résidence de six étages pour retraités avec espaces commerciaux, 2-la restauration et la réouverture de la cathédrale; 3-La nouvelle vocation de la Place des anciens combattants.

Le Journal Le Soir a dévoilé cette semaine que le dernier projet déposé à la Ville pour la Place remonte à il y a deux ans. Le maire, Guy Caron, a convenu qu’il devrait être révisé. Des observateurs estiment que le lieu, son environnement et son importance pour l’histoire de Rimouski méritent un projet plus innovant que celui présenté par Pratte Paysages Plus en 2019, un exercice qui a coûté 17 000 $. Le projet a été soumis à deux consultations, dont la dernière en novembre, pour tomber ensuite dans l’oubli en raison de la crise sanitaire.

Un citoyen impliqué et intéressé à la politique municipale ayant une expérience de travail en marketing, Michel Francoeur, a conçu bénévolement un projet qui semble correspondre aux besoins et aux critiques énoncés jusqu’ici. Il l’a présenté à un employé de la Ville au moment de la consultation, mais dit n’avoir reçu aucun suivi. Ses idées sont pourtant prometteuses et la Ville y trouvera une bonne source d’inspiration.

D’une idée à l’autre

Dans un document de quatre pages dont nos lecteurs pourront prendre connaissance ci-dessous, monsieur Francoeur y va de nombreuses suggestions et remarques constructives. Nous avons tenté d’en retenir l’essentiel. Monsieur Francoeur les commentera par la suite.

Détournement

La première suggestion qui nous frappe est celle-ci : « Il faut également bloquer et faire bifurquer la circulation automobile de la rue Saint-Germain Ouest via le boulevard René-Lepage, pour la portion située entre l’avenue de la Cathédrale et la rue des Marins (NDLR : tout juste à côté du bureau d’information touristique). » Plusieurs arguments, comme la tendance générale actuelle à ralentir la vitesse de la circulation et la plus value touristique, viennent appuyer cette idée. On créerait un espace entièrement piétonnier, de l’avenue de la Cathédrale à la rue des Marins.

Passerelle

Une autre idée qui pourrait plaire à beaucoup de gens est celle d’aménager une passerelle qui permettrait aux piétons et cyclistes de passer par-dessus le boulevard René-Lepage pour joindre la promenade de la mer.

Stationnement

Monsieur Francoeur est par ailleurs favorable à un projet de stationnement étagé, une solution préconisée par plusieurs, pour combler les quelque 150 espaces de stationnement qui devront disparaître de la Place des Anciens combattants. « L‘aménagement d’un stationnement étagé derrière le Musée régional qui serait enclavé entre la Salle Desjardins-TELUS et l’Institut maritime. Et quand je parle de stationnement étagé, je crois qu’il est possible de faire quelque chose d’intéressant esthétiquement (architecture et mur végétalisé). »

Le grand stationnement de la Place des Anciens combattants. (Photo: Pierre Michaud-archives)

Fil conducteur

« Un architecte et un urbaniste à la retraite ont observé qu’il n’y avait pas de fil conducteur, aucune ligne directrice dans le plan présenté l’automne dernier (en 2019). Selon eux, la Ville essaie de faire plaisir à tout le monde et ça devient un « melting pot ». Je n’ai aucunement la prétention d’être un architecte, mais je crois avoir trouvé une ligne directrice pour le projet. Ce sont les quatre éléments (feu, air, eau, terre). »

Ces quatre éléments, fait remarquer monsieur Francoeur, ont un lien direct avec l’espace priorisé pour implanter une place publique au centre-ville (le fleuve, le vent, les couchers de soleil et l’incendie de 1950 (feu) et l’ile et la baie (terre))

Michel Francoeur
Michel Francoeur (Photo: archives)

Ligne d’eau

L’élément central de la place publique serait une « ligne d’eau », soit une fontaine non conventionnelle qui pourrait être illuminée.  « Je suis convaincu que l’élément central de cette place publique devrait être « la ligne d’eau » dans le concept proposé. Cette ligne d’eau qui serait caractérisée par plusieurs jets, le jour, pourrait devenir une ligne « de feu » par un éclairage flamboyant au coucher du soleil », imagine monsieur Francoeur.

Un exemple de combinaison eau-lumière. (Photo: Unsplash photos)

Vélo et marche

Tout comme le conseiller de Saint-Germain, Philippe Cousineau-Morin, Michel Francoeur considère, dans le document résumant son projet, qu’une place importante doit être accordée au transport actif, un concept de plus en plus partagé par la majorité, en s’assurant « qu’une piste cyclable, un axe du Sud vers le Nord de la ville, converge vers la place publique. »

Virage à gauche

Monsieur Francoeur y va ici de quelques réflexions additionnelles sur sa présentation. Il marque un point important au sujet du contournement sur le boulevard, entre l’avenue de la Cathédrale et la rue des Marins, une distance de 230 mètres. Un tel scénario a déjà été entendu, mais depuis l’avenue Rouleau, ce qui semblait trop long.

« Disons qu’on ajoute un terre-plein et une voie/aménagement sécuritaire pour un virage à gauche, il y a aurait plusieurs avantage. Si tu es un touriste et que tu viens de l’Est, ce serait beaucoup plus pratique d’arriver ainsi directement au Bureau d’information touristique qui se trouve tout juste sur la rue des Marins. Si tu passes tout droit, tu te rends au feu de circulation de l’avenue Rouleau. C’est plus long et tu risques de t’égarer si tu n’es pas familier avec le secteur. »

Si on contournait la rue Saint-Germain par le boulevard René-Lepage, entre l’avenue de la Cathédrale et la rue des Marins, la distance à franchir serait d’environ 230 mètres. (Photo: Google Maps)

« Les Rimouskois sont dus pour qu’on leur présente un plan. On n’est pas fou. On sait que ça peut prendre cinq, 10 ou 15 ans, mais on veut quelque chose de cohérent pour ce site. »

Stationnement

« Au sujet du stationnement étagé, le plus important, c’est l’esthétisme. De nos jours, avec toutes sortes de nouvelles techniques, un espace de ce genre peut être végétalisé et avoir de l’allure. L’idée générale est de cacher ce qui n’est pas beau. Présentement, c’est illogique de constater que l’endroit qui donne la plus belle vue sur l’île et sur la baie de Rimouski, c’est un stationnement! »

Coordonner le tout

Le citoyen Francoeur imagine également qu’on pourrait coordonner le tout. C’est-à-dire que le projet de restauration de la cathédrale et le projet de construction de Groupe Sélection sur le site de la vieille partie de la Grande Place pourraient comprendre des éléments de la thématique de la nouvelle Place des Anciens combattants.

« On a un bon point d’ancrage avec ce que Groupe Sélection a annoncé cette semaine. Je comprends Guy Caron de vouloir y aller par étapes et de vouloir passer maintenant au dossier de la cathédrale, qui pourrait se régler rapidement et sans l’intervention de la Ville. Je propose de procéder par étapes. Je commencerais par le stationnement. Pour prendre un peu d’avance, la Ville pourrait conclure des partenariats avec les institutions qui se trouvent autour et qui auront besoin de ces espaces (Institut maritime, Hôpital, Musée). La Ville a elle-même besoin de ces espaces pour la Salle de spectacle. »

« Les Rimouskois sont dus »

« Les Rimouskois sont dus pour qu’on leur présente un plan. On n’est pas fou. On sait que ça peut prendre cinq, 10 ou 15 ans, mais on veut quelque chose de cohérent pour ce site. On s’est souvent fait présenter des affaires faites à la va-vite par la Ville, on répare ci, on répare ça, mais il ne s’est jamais rien concrétisé de tel. On est capable d’être imaginatif et de faire quelque chose de significatif avec une bonne durée de vie et une empreinte marquante. Soyons audacieux! », constate enfin monsieur Francoeur.

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