Prix de l’essence: une réponse décevante
Le député LeBel déçu de la réponse du ministreLe député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, réfute les explications du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, quant au prix de l’essence que paient les Rimouskois, généralement plus élevé que ce qu’on retrouve chez leurs voisins.
« Le 7 décembre dernier, j’ai posé deux questions à monsieur Julien concernant cette iniquité qui affecte directement notre économie. J’ai demandé au ministre s’il la reconnaissait et comment il comptait agir pour la régler. Le moins qu’on puisse dire, c’est que sa réponse m’a laissé perplexe! », commente le député de Rimouski.
Plus de détaillants = plus cher
Citant un rapport de la Régie de l’énergie datant de 2020, voici l’extrait de la réponse du ministre contenant ses explications : « […] le Bas-Saint-Laurent est l’une des régions où l’on compte un pourcentage de détaillants plus élevé que les volumes d’essence vendus, par rapport à l’ensemble du Québec. On en déduit ainsi que chaque détaillant vend beaucoup moins d’essence qu’ailleurs au Québec, et donc que chaque litre d’essence doit générer plus de revenus pour amortir les coûts fixes. On y apprend également, en page 17, que le nombre de détaillants a diminué de 6,71 % de 2016 à 2019, ce qui a certainement eu pour effet de réduire la concurrence. »
Pile je gagne…
« Je suis plutôt mal le raisonnement du ministre. Dans un premier temps, il y a plus de postes d’essence qui se partagent le marché, donc ils doivent vendre le litre plus cher… mais dans le même paragraphe, le nombre de détaillants a diminué en trois ans, donc ils vendent le litre plus cher. C’est comme le jeu « Pile, je gagnes, face, tu perds » », illustre monsieur LeBel.
« En plus, un peu plus loin, il ajoute que le prix d’acquisition des produits pétroliers est plus élevé dans la MRC de Rimouski-Neigette que dans celle des Basques. Je me trompe ou c’est précisément pour ce genre de situation que le gouvernement québécois a instauré un rabais de taxe chez nous, sous la gouverne de Claude Béchard alors ministre de l’Énergie et aux Ressources naturelles, et qui subsiste aujourd’hui », rappelle le député de Rimouski.
Pas de solution
« Donc, à la première partie de ma question, je comprends que Jonatan Julien ne reconnaît pas que Rimouski-Neigette subit une iniquité quant au prix payé pour l’essence, et ce, même si c’est moins cher à peu près partout à une cinquantaine de kilomètres à la ronde. Ça lui permet en même temps de ne pas soumettre de proposition de solution à cette situation intolérable. C’est plutôt commode pour lui… mais pas pour nous », déplore Harold LeBel.
Agir sur le portefeuille
Le ministre conclut sa réponse ainsi : « J’aimerais rappeler au collègue de Rimouski que le gouvernement du Québec ne peut malheureusement pas intervenir dans le marché globalisé des produits pétroliers. Nous avons plutôt choisi d’agir sur le portefeuille des Québécois pour qu’ils aient une meilleure capacité d’absorber les fluctuations des coûts de la vie. »
« Je ne sais pas comment le ministre peut affirmer que le portefeuille des Québécois peut actuellement absorber les fluctuations du coût de la vie. Un petit tour à l’épicerie ou au comptoir de Moisson Rimouski-Neigette serait peut-être formateur », estime monsieur LeBel.
On peut prendre connaissance de la réponse du ministre dans son intégralité, dans le document ci-dessous.