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Nouvelle de 18 h

Les Ateliers Saint-Louis peuvent être restaurés

Le Comité de sauvegarde commente les carnets de santé
Les Ateliers Saint-Louis, sur la rue de l’Évêché. (Photo: Pierre Michaud, archives)

Le Comité pour la sauvegarde des Ateliers Saint-Louis réagit au dévoilement par la Ville de Rimouski, avant-hier, des carnets de santé réalisés sur l’édifice des Ateliers Saint-Louis.

Sans détour, le Comité soutient que ces documents témoignent de la faisabilité d’un projet de réhabilitation, « étant donné que les éléments essentiels du bâtiment sont dans un état satisfaisant, surtout lorsqu’on considère que ce dernier n’est plus chauffé depuis plusieurs années. » L’édifice, qui est aussi une ancienne école, est situé dans un endroit très achalandé, face au Cégep de Rimouski, au coin de la rue de l’Évêché et de l’avenue Saint-Louis.

Le Comité rappelle que le mandat de la firme Stantec était : « évaluer les capacités structurales des composantes du bâtiment situé au 203-207, avenue Saint-Louis, à Rimouski », « évaluer des concepts de renforcement (…) pour l’intégration de nouveaux usages » et « [faire] une estimation budgétaire des coûts ».

La conclusion du Comité sur ces carnets de santé se décline ainsi : « Sur la base des informations rendues publiques dans les carnets de santé de l’édifice des Ateliers Saint-Louis, que nous considérons comme très positives, le Comité de sauvegarde des Ateliers Saint-Louis confirme qu’il poursuivra ses démarches pour sauvegarder et réhabiliter cet édifice patrimonial du centre-ville de Rimouski et réitère son offre de collaboration à la Ville de Rimouski pour le développement d’un projet ayant ces objectifs. »

Le Comité a présenté un projet en septembre.

Points saillants de l’étude :

Voici les points saillants de l’étude, selon le résumé qu’en fait le Comité :

-« L’absence de signes majeurs de désordre structural dans l’enveloppe extérieure et dans les finis intérieurs au droit des éléments porteurs permet de croire que le système de fondation peut continuer à reprendre les charges mortes et vives auxquelles il a été exposé au fil des années. »

-« Il serait prudent de prévoir des réparations localisées des éléments de maçonnerie structurale dans le cadre d’un projet de réhabilitation de l’immeuble. Selon nos relevés et à titre d’approximation, il pourrait être présumé qu’environ 30 % des ouvertures nécessiteront des travaux de réparation. »

-« Notre analyse a fait ressortir qu’une fois de plus, le système de mur extérieur en maçonnerie massive ne serait pas un facteur limitant quant aux capacités des planchers qu’il supporte. Des charges vives de 4,8 kPa sur tous les planchers pourraient y être imposées de façon sécuritaire. »

Brique et mortier sains

-« À l’exception des murs de l’entretoit, nos sondages sur les murs de briques des étages ont cependant tous révélé la présence de briques et mortier sains. Il serait donc acceptable de considérer le massif de mur structural en général comme sain. Par ailleurs, dans le cadre d’un projet de réhabilitation, nous recommandons que les éléments de briques et mortier soient analysés afin de valider de façon plus précise la conformité des murs. »

-« L’état du bois et de l’acier est de façon générale excellent. Toutefois, le plancher de l’entretoit comporte plusieurs éléments pourris en raison des nombreuses infiltrations d’eau. »

-« La charpente est capable de supporter, en plus des charges permanentes, les charges vives normalement requises par le code pour un édifice à bureaux. Ces charges vives sont respectivement de 4.8 kPa au RDC et 2.4 kPa aux étages supérieurs. »

Matériau facile

-« Le bois de charpente est sain de façon générale, mais partout où il y a eu des infiltrations d’eau, le bois est de partiellement dégradé à complètement dégradé. Les éléments pourris devraient faire l’objet d’un renfort ou d’un remplacement pour considérer la structure de toit comme complètement sécuritaire. Comme le bois est un matériau facile à travailler, les pièces endommagées peuvent être facilement renforcées. »

-« Nous présumons que les charges vives de 4.8 kPa (RDC et au sous-sol) et 2.4 kPa (tous les autres étages) seront adéquates pour le réaménagement prévu. Nous considérons dans ce scénario qu’une réhabilitation sismique n’est pas requise puisqu’aucune modification au SRFL ou ajout significatif de poids n’est prévu. »

-« Avec les informations recueillies, nous estimons cependant qu’une somme d’au moins 500 000$ serait requise en réparations structurales afin de réhabiliter minimalement l’ensemble de la charpente pour un usage normal. Ce montant doit être interprété avec précaution et devra surtout être remis en contexte lorsque le projet global de mise aux normes sera connu. »

État du bâtiment

Dans l’étude de la firme Luc Babin Consultant inc., le Comité relève que « les enjeux du dossier consistent à évaluer l’étendue des dommages qui affectent les aménagements extérieurs, l’extérieur de l’enveloppe du bâtiment et toutes les composantes à l’intérieur du bâtiment dans le but de produire une opinion quant à l’état de désuétude et de vétusté du bâtiment. »

« Le rapport conclut que l’ensemble des composantes intérieures sont endommagées et que le chauffage est non-fonctionnel. Il propose plusieurs interventions sur l’enveloppe du bâtiment.  Concernant la structure, il indique que « si des augmentations des charges vives sont nécessaires, les planchers et la charpente du bâtiment devront être renforcés » », retient le Comité.

Éléments non essentiels

« De façon générale, les éléments identifiés comme vétustes dans le rapport de la firme Luc Babin Consultant Inc. sont des éléments qui, pour la grande majorité, seront retirés et ce, peu importe le projet. Ce sont des éléments non essentiels (ex.: revêtements de murs, plafonds, plinthes, portes,…), qui seront remplacés et qui n’ont aucun impact sur la structure même du bâtiment. Quant aux recommandations de monsieur Babin concernant la structure, elles trouvent leur réponse dans l’étude Stantec, qui établit que les planchers et les murs peuvent supporter les charges correspondant à de nombreux usages », remarque enfin le Comité.

Celui-ci compte notamment en ses rangs l’étudiant en architecture qui a sonné l’alarme pour la sauvegarde du bâtiment il y a deux ans et demi, Charles Ruest, et l’auteur, photographe et cinéaste Jacques Bérubé.

Charles Ruest devant l’édifice des Ateliers Saint-Louis, face au Cégep. (Photo: courtoisie )

Possibilité de sauvegarde ?

« Est-ce que les carnets de santé permettent de croire qu’on peut sauver l’immeuble ? », a justement demandé le collègue Denis Leduc, de Radio-Canada, au maire Guy Caron, lundi. Sa réponse laisse présager qu’il n’est pas pressé d’en arriver à une conclusion.

« Je ne sauterai pas aux conclusions présentement. Je pense que c’est une discussion qu’on aura éventuellement. Pour prévoir de ce qu’il va advenir des Ateliers Saint-Louis, il nous faudra avoir toute l’information afin d’avoir un débat productif au sein du conseil. Des carnets de santé ne sont jamais faciles à analyser. On les rend publics aujourd’hui, mais ça ne veut pas dire qu’on aura une opinion qui viendra demain, après-demain, la semaine prochaine ou le mois prochain. Je vais commencer par laisser le soin aux gens de prendre des carnets de santé et permettre au débat d’avancer. On pourra regarder plusieurs possibilités par la suite avec nos partenaires, dont ceux du secteur patrimonial. À ce point-ci, on n’a pas de conclusions, mais on a un beau document dont les gens peuvent prendre connaissance », a répondu monsieur Caron.

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