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Nouvelle de 19 h

Pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement

Le ministre André Lamontagne est entouré du producteur agricole Paul Caplette et du président général de l’Union des producteurs agricoles, Martin Caron. (Photo courtoisie)

Le Québec devient un leader en Amérique du Nord dans la transition vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement en devenant la première province canadienne à proposer une rétribution aux producteurs agricoles qui prendront des mesures favorisant la protection de l’environnement.

On parle par exemple de plantations de haies brise-vent, de diminution de l’utilisation des pesticides, d’un changement dans les rotations des cultures favorisant la biodiversité ou de la protection des cours d’eau. « Selon les superficies touchées, le producteur recevra un montant d’un minimum de 1 500 $ et d’un maximum de 50 000 $ sur trois ans, dont 40 % dans un délai de deux semaines suivant leur inscription au programme. Un autre 20% sera décerné à la fin de chaque année. On veut soutenir les efforts de nos producteurs », explique le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, lors d’une entrevue exclusive réalisée par le Journal Le Soir ce vendredi.

Le ministre souligne qu’un changement de pratique n’implique pas nécessairement d’investissement monétaire, mais du temps et possiblement une diminution de rendements. « Le déploiement de la rétribution des pratiques agroenvironnementales est une mesure phare contenue dans le Plan d’agriculture durable (PAD) 2020-2030. Elle sera appuyée par une enveloppe de 14 M$ par année jusqu’en 2025. Nous sommes la première province canadienne à instaurer une rétribution pour les producteurs agricoles soucieux de l’environnement. Ça se fait dans certains pays d’Europe et dans quelques états américains. L’annonce est très bien reçue par les producteurs dont la très grande majorité est consciente de l’importance de protéger l’environnement. J’ai visité plusieurs fermes qui travaillent fort pour préserver leur environnement », indique le ministre Lamontagne.

Un partage des risques

Cette initiative résolument avant-gardiste concrétise l’intention du gouvernement de partager les risques liés à l’implantation de pratiques agroenvironnementales avec les producteurs agricoles. Elle vise non seulement à reconnaître, mais à récompenser les gains significatifs des entreprises agricoles qui adoptent les meilleures pratiques. Ainsi, la rétribution est un engagement ferme de l’État à l’égard des producteurs agricoles mobilisés en matière d’agroenvironnement. Cette mesure aidera le gouvernement à atteindre les objectifs élevés qu’il s’est fixés avec le PAD. Elle permettra de réduire l’usage des pesticides, d’améliorer la santé des sols, de maximiser la gestion des matières fertilisantes, d’optimiser la gestion de l’eau et d’améliorer la biodiversité.

Un virage vert

« Les producteurs agricoles québécois ont pris un virage vert depuis plusieurs années. Le gouvernement veut reconnaître davantage la qualité de leurs pratiques et récompenser le développement d’une activité agricole durable et respectueuse de l’environnement, mais aussi d’une agriculture qui tient compte de la santé des personnes et des besoins des consommateurs. Le Plan d’agriculture durable témoigne de l’importance de ces enjeux pour le gouvernement. Le déploiement de la Rétribution des pratiques agroenvironnementales représente une avancée historique. Cette pièce maîtresse contribuera à faire en sorte que l’agriculture du Québec se démarque par ses méthodes culturales ainsi que par la qualité et la sécurité de ses produits alimentaires », déclare le ministre André Lamontagne.

Inscriptions jusqu’au 30 avril

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a développé la rétribution des pratiques agroenvironnementales et en a confié l’administration à La Financière agricole du Québec (FADQ). L’inscription se déroulera du 7 mars au 30 avril et s’effectuera par l’intermédiaire d’un formulaire électronique facile à remplir pour le client et accessible dans son dossier en ligne de la FADQ. En s’inscrivant, les entreprises participantes s’engagent à appliquer au moins une pratique admissible au cours des trois prochaines années de culture. La somme totale versée pourra atteindre jusqu’à 50 000 $ par entreprise. Un premier versement pourra être fait dès l’inscription au printemps.

La Financière agricole gère le programme

« La Financière agricole du Québec est heureuse de la confiance témoignée par le gouvernement du Québec pour agir à titre d’administrateur de cette importante initiative. Cette responsabilité constitue une reconnaissance du savoir-faire de notre personnel et confirme notre rôle de partenaire majeur auprès des entreprises agricoles. Les entreprises pourront faire leur demande à compter du 7 mars. Comme à l’habitude, nos équipes se rendent disponibles pour les accompagner dans leur démarche », mentionne le président-directeur général de l’organisme, Ernest Desrosiers.

« Les agriculteurs sont depuis toujours des acteurs de changement en matière d’agroenvironnement. La rétribution des pratiques agroenvironnementales, sur laquelle misent déjà plusieurs pays, comblera désormais une partie des coûts entièrement assumés jusqu’à maintenant par les entreprises agricoles du Québec. C’est donc une bonne nouvelle, d’autant plus que cette reconnaissance concrète est réclamée depuis plusieurs années et qu’elle aura certainement une incidence concrète sur le virage écologique souhaité », souligne le président général de l’union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron.

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