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Le pionnier des crabiers prend sa retraite

René Landry lors d’un rare moment de répit à bord du Denis-René. (Photo: courtoisie)

Le pionnier des crabiers et fondateur de l’Association des pêcheurs de crabe de la Zone 17, René Landry, de Rimouski, n’ira pas en mer pour la première fois depuis une cinquantaine d’années, le printemps prochain.

Pas pour le travail, en tout cas.

Il a contribué à la fondation de son association en 1993, mais il a commencé à pêcher bien avant.

Monsieur Landry, un personnage sympathique et coloré que les Rimouskois ont appris à connaître comme personne-ressource sur la pêche du crabe, saison après saison, reçoit des hommages bien mérités ces jours-ci. L’auteur de ces lignes fait partie de ceux qui l’ont rencontré régulièrement à ce sujet. Monsieur Landry savait se montrer chaleureux sous des dehors timides. Il savait également se montrer tout aussi connaissant que divertissant!

René Landry prend donc sa retraite, mais il se veut toujours un partisan d’une gestion serrée de la ressource afin d’en assurer la pérennité. Il a joué un rôle important à ce sujet, contribuant à alimenter les gestionnaires publics et chercheurs en informations de toutes sortes. « On a eu pas mal toujours de bonnes saisons. Il faut s’assurer avec les biologistes qu’il reste du crabe. On a établi des règles », mentionne-t-il dans un reportage de notre collègue Martin Blanchette, de TVA Est du Québec.

En entrevue au Journal Le Soir, l’ex-directeur général de l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de Rimouski, Serge Demers, confirme toute l’importance de la contribution des pêcheurs de crabe, dont René Landry, à la chaîne d’information permettant d’évaluer les stocks de ressources comme la morue et le crabe.

Ceci n’est pas une histoire de pêche! (Photo: courtoisie)

Proche collaborateur

« Bien sûr, je me souviens de monsieur Landry. J’ai appris qu’il prenait sa retraite. Il a travaillé beaucoup avec les biologistes des Pêches. Les pêcheurs sont des contributeurs importants. Ils ont même souvent des observateurs avec eux, à bord de leur bateau. Ils participent à l’évaluation des quotas. Ils rapportent des détails sur, par exemple, les secteurs où il y a plus de ressource à telle ou telle période, etc. Sans jeu de mots, ils sont sur le terrain pour rapporter des informations très importantes. On peut parler d’une contribution majeure à l’estimation des stocks. Ça fait partie de la démarche scientifique. Je pense que monsieur Landry était un proche collaborateur de Pêches et Océans Canada pour tout ce qui touche la ressource », commente monsieur Demers.

Ce dernier est de ceux qui, dans la capitale du Bas-Saint-Laurent, ont fait leur part pour faire rayonner la valeur de la recherche scientifique effectuée dans le secteur maritime, pour Rimouski.

Serge Demers (Photo: UQAR)

10 cents le crabe

À propos du marché, monsieur Landry ne voit pas le jour où les prix du crabe, en carapace ou dépecé, vont cesser de monter. Il rappelle que 20% du crabe pêché dans la région reste au Québec alors que 80% sont exportés. « La pêche, c’est plus qu’un métier. Il faut être organisé. Au départ, le crabe était le pire ennemi des pêcheurs et il est devenu leur gros gagne-pain », obverse monsieur Landry.

Il fait remarquer que sur le quai de Rimouski, à une certaine époque, le crustacé se vendait 10 cents le crabe, ou trois pour 25 cents.

Au début de novembre dernier le prix moyen au Québec pour le crabe des neiges en 2021 a atteint 9,00$ la livre. Un prix supérieur à la moyenne des cinq dernières années de 4,59 $, et plus élevé que les 3,76 $ la livre de 2020.

Caricature

Par ailleurs, le Journal Le Soir a obtenu cet après-midi  l’autorisation de partager avec ses lecteurs une caricature de monsieur Landry signée Christian Girard, réalisée en avril 2005. Celui-ci a été caricaturiste des hebdomadaires Le Progrès Écho et Le Rimouskois pendant plus de 30 ans. Lors d’une mise à l’encan au profit de la Fondation du Centre hospitalier de Rimouski il y a une quinzaine d’années, monsieur Landry a versé un don pour devenir propriétaire symbolique de ladite caricature.

(Illustration: courtoisie, Christian Girard)

Christian Girard est aussi sculpteur. Il a réalisé le monument « L’Esprit des lieux » avec le sculpteur gaspésien Claude Rioux, qui met en vedette l’ermite de l’île Saint-Barnabé, Toussaint Cartier. On la retrouve sur les terrains de la Ville de Rimouski, près du bureau d’information touristique, au centre-ville de Rimouski.

Christian Girard est ici troisième à partir de la gauche. On reconnaît aussi notamment Claude Rioux, l’ancien maire, Marc Parent, et le communicateur Armand Dubé. (Photo: archives, Ville de Rimouski)
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