Fermer la rue et gagner une grande esplanade
Le maire Caron ne dit pas nonAvec le déblocage du dossier de la cathédrale de Rimouski, la Ville pourrait amorcer bientôt le projet de la nouvelle vocation de la Place des Anciens combattants.
Le maire, Guy Caron, a toujours dit, en campagne électorale comme une fois élu, que la réflexion sur l’avenir de la Place des Anciens combattants allait s’amorcer une fois que l’on saurait ce qu’il adviendra de la cathédrale. Depuis ce matin, ce dossier est débloqué après sept ans de fermeture. La Fabrique et l’Archevêché travaillent main dans la main pour trouver l’argent nécessaire aux réparations urgentes de la cathédrale. On peut penser qu’ils feront de même pour les travaux majeurs. On n’a pas l’air d’avoir besoin de la Ville pour progresser.
Idées avancées
Parmi les idées avancées par des citoyens au cours des dernières semaines, alors que le Journal Le Soir creusait le dossier de la Place des Anciens combattants, une apparaît facilement et rapidement réalisable sur un plan technique, à condition d’avoir la volonté politique de le faire : la fermeture des 230 mètres de la rue Saint-Germain qui séparent l’intersection de l’avenue de la Cathédrale de celle de la rue des Marins. Pour y arriver, il s’agirait de détourner la circulation du boulevard Saint-Germain vers un feu de circulation et un terre-plein permettant de virer à gauche sur la rue des Marins. Il est déjà possible de le faire lorsqu’on arrive de l’Ouest. Les visiteurs auraient ainsi accès au Bureau d’information touristique.
De plus, comme le maire est favorable à un projet de stationnement étagé derrière le musée, on y gagnerait un espace additionnel environ du tiers qui transformerait la Place des Anciens combattants une grande esplanade, tout en faisant disparaître les voitures du paysage. Il y a d’autres voies d’accès pour les automobiles que celle de la rue Saint-Germain, tant pour se rendre à l’Institut maritime qu’au Musée, à la Salle de spectacle ou à la cathédrale.
Un projet plus imposant
Interrogé après l’assemblée ordinaire du conseil municipal, hier soir, monsieur Caron rappelle qu’il souhaite avoir une bonne vision d’ensemble avant de prendre des décisions.
« Je n’ai pas entendu parler de cette proposition. Je ne l’ai pas vue déposée quelque part non plus. Si la suggestion était présentée formellement, on en prendrait acte et on en discuterait. Présentement, ça ne fait pas partie du cadre de discussions », a commencé par dire le maire.
« Ne trouvez-vous pas que ce serait un excellent point de départ à votre projet de quartier de la culture? », s’est permis d’insister le représentant du Journal Le Soir.
« Le quartier de la culture est un projet plus ambitieux, mais ce n’est pas quelque chose, de toute façon, qui va pouvoir se faire à la pièce. Il faut une vision d’ensemble. C’est peut-être une idée valable, mais elle doit être inscrite dans un plan d’ensemble. On ne commencera pas à prendre des décisions sur certains aspects du centre-ville en fonction d’avoir, peut-être, un quartier de la culture. Ça nous prend un plan directeur, éventuellement. Ce sera un projet assez imposant. Il faudra regarder l’ensemble de la situation. La proposition que vous avancez est intéressante, mais elle est difficile à considérer sans l’ensemble. Il faut que le grand projet soit défini », a répondu le maire rimouskois.
Difficile d’être contre
L’idée a aussi été avancée au président des Terrasses Cogeco, Tommy Lemieux Cloutier. Lors des Terrasses, on ferme à la circulation automobile la partie de la rue Saint-Germain Est située entre les avenues de la Cathédrale et Belzile. L’idée de fermer aussi la rue Saint-Germain sur les 230 mètres qui séparent l’avenue de la cathédrale de la rue des Marins lui sourit.
« Vous savez, moi, je ne peux qu’être en faveur de la piétonnisation des rues urbaines. Je pense que quand on peut faire des rues piétonnes dans une ville, il faut le faire autant que possible, mais il faut le faire en s’assurant que l’accès est maintenu pour les différents commerçants. De l’avenue de la Cathédrale à la rue des Marins, devant la salle de spectacle, si c’est faisable, on doit y songer. D’autant plus que toute la Place des Anciens combattants pourrait ainsi être repensée, avec une ou des scènes, des aires de repos, du mobilier urbain, des espaces de travail collaboratif, ce pourrait être un lieu public très populaire. Il y a des idées prometteuses dans l’air. J’ai vu à Montréal des aires communes du genre qui sont très intéressantes », mentionne monsieur Lemieux Cloutier.
Sur la vidéo ci-dessous, une réalisation du Rimouskois Sébastien Lepage, on peut parcourir la rue Saint-Germain depuis les airs et imaginer ce que pourrait donner un éventuel réaménagement du centre-ville.