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Les besoins régionaux sont chiffrés à 20 M$

Des organismes communautaires au bord du point de rupture
L’isolement s’est accentué avec la crise sanitaire et entraîne des besoins socio-communautaires accrus. (Photo: Unsplash photo)

Soixante-quinze organismes communautaires autonomes du Bas-Saint-Laurent prennent part à une vague de grèves, de fermetures et d’interruptions des activités qui se déroule de manière rotative dans tout le Québec depuis lundi et jusqu’à demain.

Ils participent à la campagne nationale « Engagez-vous pour le communautaire » sur le thème « Carton rouge pour la CAQ! » et joignent ainsi leurs voix à plus de 1 400 organismes d’action communautaire autonome qui se mobilisent dans ce mouvement se voulant sans précédent.

Grand rassemblement

Plus de 150 personnes provenant d’une cinquantaine d’organismes communautaires bas-laurentiens sont attendues à un rassemblement régional suivi d’une manifestation qui aura lieu dans les rues du centre-ville de Rimouski ce jeudi 24 février. Prise de paroles, lancement d’une capsule vidéo, action symbolique à la chandelle et slogans sont au menu de ce rassemblement.

« Le 24 février, les organismes communautaires du Bas-Saint-Laurent seront mobilisés simultanément avec ceux de quatre autres régions du Québec, soit la Capitale nationale, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, Chaudière-Appalaches et la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Cette mobilisation survient alors que le milieu communautaire dénonce l’incapacité du gouvernement à honorer sa promesse d’améliorer le financement des organismes communautaires et de leur octroyer une meilleure reconnaissance. »

Pris pour acquis

« Malgré que le gouvernement reconnaisse lui-même le rôle essentiel des organismes d’action communautaire autonome, nous sommes toujours en attente de mesures structurantes pour améliorer note situation. Nous sommes toujours en attente de voir des investissements significatifs pour soutenir adéquatement la mission des organismes communautaires et qui soient dignes de nos compétences. Nous sommes fatigué.e.s d’être pris pour acquis par le gouvernement de la CAQ et sommes fâché.e.s du traitement qui nous est réservé », s’exclame Émilie Saint-Pierre, coordonnatrice à la TROC du Bas-Saint-Laurent.

« Au Québec, nous avons cette richesse et cette chance d’avoir des organismes communautaires autonomes qui viennent en aide à des milliers de personnes, en leur offrant de l’accompagnement, en brisant leur isolement, en leur offrant des espaces de reprise de pouvoir sur leur vie, en leur offrant un lieu d’appartenance ou encore un lieu pour défendre leurs droits », mentionne un communiqué de la TROC.

Au front

« Mais qu’est-ce qu’on attend pour honorer dignement tout le travail fait par les organismes communautaires ? » se questionne madame Saint-Pierre. « Complexité et épuisement ne font pas bon ménage. Pendant la pandémie, les organismes ont été au front pour contrer les conséquences sociales de la crise sanitaire sur les communautés. Ils ont tout donné et ont contribué à soutenir un filet social autour des personnes en situation de vulnérabilité, de précarité et d’isolement social. Le manque criant de financement nuit au recrutement et à la rétention du personnel, en plus de contraindre de plus en plus deux d’organismes à réduire, et parfois même, à abolir certains de leurs services ou certaines de leurs activités. »

Besoins chiffrés à 20 M$

« La situation est devenue intolérable et très compliquée. Les organismes communautaires doivent conjuguer avec des besoins croissants et de plus en plus complexes de la part de la population. Ils doivent conjuguer avec une pénurie de main-d’œuvre, et un sous-financement chronique. Après deux ans de pandémie, les travailleuses et travailleurs du communautaire ont tenu une partie du filet social à bout de bras. Elles et ils sont épuisé.e.s et peinent à voir la lumière au bout du tunnel. Il y a urgence d’agir alors que de vives inquiétudes planent actuellement au sein de notre mouvement », poursuit Émilie Saint-Pierre.

 « Nous réclamons des investissements supplémentaires récurrents et indexés de 460 M$ pour financer adéquatement la réalisation des missions des 4000 organismes communautaires autonomes du Québec. Au Bas-Saint-Laurent, ces besoins se chiffrent à 20 M$ de plus annuellement pour soutenir la mission de 170 organismes communautaires autonomes. Malheureusement, les inégalités et diverses formes d’injustices se sont aggravées au fil des décennies en conséquence d’un désinvestissement de l’État dans sa mission sociale. »

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