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Une marche régionale pour la paix envisagée

Le CIBLES dénonce toutes les guerres
(Photo: Unsplash Photos)

Le Carrefour international bas-laurentien pour l’engagement social (CIBLES) envisage d’organiser dans la région une grande marche en faveur de la paix dans le monde, en marge de la guerre que mène la Russie à l’Ukraine.

C’est ce qu’indique la coordonnatrice générale du CIBLES, Sarah Charland Faucher, lorsqu’interrogée sur la position de cet organisme dans le dossier ukrainien.

« Je considère qu’il y a de nombreux intervenants très compétents pour expliquer le conflit au grand public, dans les médias conventionnels et les médias sociaux. Cependant, je peux vous orienter vers les déclarations du collectif dont nous faisons partie, Échec à la guerre. Je soutiens entièrement ses positions », exprime madame Charland Faucher.

Puissance apocalyptique

Voici par ailleurs quelques recommandations et conclusions de ce collectif pour en arriver à une désescalade des tensions internationales:

« L’humanité ne peut pas se permettre d’envisager un affrontement militaire entre les grandes puissances de ce monde, étant donné la puissance apocalyptique des armes nucléaires dont elles sont dotées. C’est pour cela que l’on doit s’opposer au développement d’une nouvelle guerre froide entre les États-Unis et l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord), d’une part, et la Chine et la Russie, d’autre part. »

Confrontation risquée

« Il n’y aura pas de solution diplomatique à la crise actuelle sans que ses protagonistes acceptent de faire de compromis. Dans ce cas-ci, la balle est d’abord dans le camp des États-Unis, qui doivent reconnaître que l’expansion sans limites de l’OTAN jusqu’aux portes de la Russie ne sera jamais acceptable pour cette dernière. Ne rien céder là-dessus ne peut mener qu’à une confrontation encore plus dangereuse. »

« Un statut de neutralité pour l’Ukraine ou, tout au moins, un moratoire de longue durée sur l’accession de l’Ukraine et la Géorgie à l’OTAN – sans travailler pendant ce temps à y créer une inféodation militaire de fait à l’OTAN – pourrait être une voie de sortie. En ce qui concerne le conflit qui perdure dans l’Est ukrainien, une réelle mise en œuvre des accords de Minsk II s’impose, notamment par une réforme constitutionnelle en faveur d’un système fédéral prévoyant une large autonomie pour Donetsk et Lougansk. »

Escalade

« Les États-Unis et la Russie devraient aussi entamer de sérieuses négociations de limitation des armements, notamment en ce qui concerne les missiles à portée intermédiaires et les antimissiles balistiques. L’escalade des moyens d’intimidation doit cesser. Les budgets astronomiques qui y sont consacrés doivent être réaffectés à la lutte contre le réchauffement climatique et à la satisfaction des autres besoins fondamentaux de l’humanité. »

« S’il veut vraiment favoriser la voie diplomatique, le Canada doit cesser d’appuyer l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et mettre fin à tous ses déploiements militaires en Ukraine et en Europe de l’Est. Il doit aussi rompre avec la rhétorique de guerre froide dans laquelle il s’est engagé, renoncer à la politique nucléaire de l’OTAN et réellement œuvrer pour le désarmement nucléaire en signant immédiatement et s’engageant à ratifier le TIAN (Traité sur l’interdiction des armes nucléaires). »

Autant aux États-Unis qu’en Europe et ici, il nous faut des mouvements citoyens puissants pour forcer nos gouvernements à s’engager dans cette voie avant qu’il ne soit trop tard.

Solidarité variable

Ce n’est malheureusement pas la seule guerre en cours sur la planète, présentement, rappelle Sarah Charland Faucher.

«J’aimerais attirer l’attention sur le fait que plusieurs guerres ont cours actuellement et que ce sont les populations civiles, qu’elles soient russes, yéménites, palestiniennes, maliennes, qui en souffrent le plus et qu’aucun peuple ne vaut plus qu’un autre. Je suis très soulagée que la population réagisse aussi fortement en solidarité avec l’Ukraine, mais il est important de mettre en lumière que notre solidarité pourrait être aussi forte envers tous les peuples qui souffrent d’une guerre. »

« Cette solidarité variable et très influencée par les intérêts des élites politiques qui ont tout à gagner de faire passer les Russes pour des barbares, mais ne lèvent pas un doigt contre l’Arabie saoudite qui cause actuellement la pire crise humanitaire au monde au Yemen, avec des armes faites au Québec (NDLR : un fait vérifié en 2019, notamment pour des produits aéronautiques). Nous réfléchissons donc à proposer une marche dimanche prochain, pas seulement contre l’invasion de l’Ukraine, mais contre toute résolution de conflits par les armes. »

Pour appuyer les Ukrainiens

Par ailleurs, les députés du Bloc Québécois, dont les élus régionaux Kristina Michaud (Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia) et Maxime Blanchette Joncas, estiment qu’il y a plusieurs moyens d’appuyer et accueillir éventuelle des Ukrainiens dans ce conflit, qui bénéficient d’un large soutien de la communauté internationale.

Le Bloc Québécois propose d’abord au gouvernement fédéral de faciliter le processus d’attribution ou de prolongation de visas aux Ukrainiens fuyant le conflit armé déclenché par la Russie. Aussi, « Dans un esprit de collaboration et de solidarité, le parti suggère au gouvernement deux actions qui peuvent être entreprises immédiatement par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), pour faciliter le séjour ou la venue au pays de milliers d’Ukrainiens. »

« Il s’agit premièrement de prolonger tous les permis et visas temporaires, et deuxièmement, de lever l’obligation d’obtenir un visa de touriste. Les Ukrainiens fuyant le conflit ont besoin d’un appui immédiat. Il est de notre devoir d’agir au plus vite. Le gouvernement peut compter sur notre appui en ce sens », soulignent madame Michaud et monsieur Blanchette-Joncas.

Prolongation de six mois

Le Bloc Québécois propose donc formellement au gouvernement fédéral d’accorder, d’une part, une prolongation de six mois à tous les permis et visas temporaires déjà émis à des citoyens ukrainiens et d’autre part, de lever, pour la durée du conflit, l’obligation d’obtenir un visa de touriste pour les personnes de citoyenneté ukrainienne.

Le Bloc Québécois réaffirme également son appui à toute mesure visant à accorder la priorité de traitement aux résidents de l’Ukraine ; à ajouter de nouveaux canaux de communication avec l’IRCC et à traiter en urgence les demandes de passeports et de documents de voyage pour les ressortissants canadiens.

« Il est de notre devoir de nous assurer que les Ukrainiens puissent jouir, chez eux, de la liberté et de la paix auxquelles ils aspirent, tant que cela puisse être possible, mais dans l’intervalle, nous devons faciliter la venue de ceux et celles qui voudront rejoindre des membres de leur famille établis ici au Québec ou qui sont contraints de fuir leur pays et doivent être accueillis », concluent les deux élus.

Soutien

Les personnes touchées par la crise en Ukraine qui auraient besoin de soutien ou d’accompagnement pour elles-mêmes ou leur famille sont invitées à communiquer avec les bureaux de circonscription des élus fédéraux.

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