Un effort communautaire des plus impressionnants
Le Petit Chamonix célèbre le succès de sa campagne de financementLes personnes qui espèrent la relance de la station Val-Neigette, à Rimouski, trouveront de quoi s’inspirer dans le parcours du centre de sports d’hiver Le Petit Chamonix de Matapédia, qui célébrait le succès d’une campagne de financement de 152 800 $ visant à assurer sa pérennité, samedi.
Qui plus est, la station assure de l’emploi saisonnier à 10 personnes et aura aussi une bonne raison de fêter l’année prochaine un moment clé de son existence de plusieurs décennies.
Trésor
Le Petit Chamonix, c’est le petit trésor trop bien caché de la partie Est de la Vallée de la Matapédia. Ce sont les pistes de ski que l’on aperçoit l’été à sa droite, quand on se dirige vers la Gaspésie ou le Nouveau-Brunswick pour les vacances estivales, ou à sa gauche, au retour, à ce carrefour très achalandé qu’est Matapédia.
Sa cheffe d’orchestre est une femme des plus énergiques, Mélissa Anctil, directrice des opérations, patrouilleuse, locatrice d’équipement, gestionnaire de l’école de glisse, animatrice, barmaid à ses heures, parfois opératrice de remonte-pente, mère de cinq enfants et… vite sur ses patins! Ou plutôt sur sa planche!
Mais elle ne fait pas de patates frites, car la cantine du chalet est sous la responsabilités de la concession du restaurant Chez Casimir!
Le Journal Le Soir s’est rendu à la journée de festivités soulignant le succès de la plus récente campagne de financement de la station qui a réuni 150 personnes, samedi, et son représentant en est revenu très impressionné.
60 ans
« Nous allons célébrer nos 60 années d’existence consécutives l’année prochaine. Ce que des gens ont pu interpréter comme une interruption des activités était due à un manque de neige qui a causé un retard dans le début de la saison, l’an dernier. Le Petit Chamonix est en bonne santé. C’est un organisme à but non lucratif (OBNL). Les infrastructures appartiennent à la Municipalité, mais nous sommes gérés par un conseil d’administration. Le maintien de nos opérations est le fruit d’une belle concertation dans notre secteur. La Municipalité contribue au financement pour 65 000 $ tous les ans. Nous avons aussi l’appui des municipalités environnantes et de la MRC, par l’entremise de différents plans de commandite. Les députés Sylvain Roy et Kristina Michaud nous accordent aussi leur soutien », explique Mélissa Anctil.
« Essentiellement, dans le projet qu’on vient de mener à bien, la MRC d’Avignon a investi 32 000 $. Le projet était de 152 800 $ précisément. Le Fonds d’aide au développement du milieu de Desjardins a contribué pour 20 000 $; la Municipalité de Matapédia pour 35 000 $. On a aussi organisé une campagne de financement avec la plateforme La Ruche. Notre premier objectif était de 15 000 $. Comme le projet vise notamment à permettre aux jeunes de pouvoir skier dans un environnement favorable à leur sécurité et à leur développement, on était éligible au Fonds Mille et Un pour la jeunesse. En obtenant une première tranche de 15 000 $, le Fonds doublait la mise. On a donc recueilli plus de 30 000 $ dans ce volet », précise madame Anctil.
Le garder vivant
Quand l’auteur de ces lignes fait valoir à cette dernière son admiration face à cet effort concerté, elle ajoute : « Nous avons été impressionnés nous aussi de la manière dont les citoyens ont répondu rapidement aux objectifs de la campagne de La Ruche. Nous sommes vraiment reconnaissants et vraiment surpris envers le public et les individus et organismes qui nous soutiennent. Ça démontre à quel point le centre Le Petit Chamonix est important pour tout le monde et doit être gardé vivant. Je veux remercier aussi la Municipalité de Matapédia et tous les contributeurs mentionnés précédemment. Je veux remercier le conseil d’administration et toute notre équipe. On a une grande équipe et c’est grâce à tout le monde que le projet a été rendu possible et que Le Petit Chamonix est en vie depuis bientôt 60 ans. »
La station, qui propose aussi des activités de motoneige, de patinage et de glissade, attire une clientèle régionale. « On a beaucoup de familles et de jeunes de Matapédia même, mais on a aussi des habitués du Nouveau-Brunswick, de Sainte-Florence, des Plateaux, de Carleton-sur-Mer, Maria et Nouvelle et même jusqu’à New Richmond et Caplan. »
Sécurité et efficacité
Parlant du projet, il a surtout permis d’améliorer la fiabilité et la sécurité dans les deux remontées mécaniques de type arbalète. Parmi tous les travaux exécutés, on a acquis et installé un panneau de détection qui est connecté aux deux remontées. Ce panneau permet la télédétection des fautes sur les remontées mécaniques lorsqu’il y a des pannes. On sait alors exactement où est le problème et on intervient donc plus rapidement, épargnant du temps de remontée. On a aussi installé un variateur de vitesse sur la remontée numéro un, qui contribue à un rendement plus sécuritaire et plus confortable. On a également fabriqué et rénové des cabines de surveillance et le principal bâtiment des remonte-pentes. Ainsi, quand quelqu’un tombe, l’intervention est plus rapide.
La montagne
La montagne a une hauteur de 150 mètres. Elle propose 14 pistes de ski alpin et de planche à neige, dont quatre sont éclairées. Un sentier de motoneige passe à proximité. Un sentier de raquette est accessible. La tarification est très accessible. Il y a un service de location d’équipement, un bar et une aire de restauration, situés dans un chalet chaleureux, dont la principale caractéristique est un foyer central. Le Petit Chamonix est ouvert de 9 h 30 à 15 h 30, les samedis et dimanches, et à des dates prédéterminées pour le ski de soirée, dont la prochaine est prévue pour le 11 mars à 19 h.
Il y a une centaine d’abonnés de saison. Quelque 60 billets de remontée quotidiens sont vendus en moyenne, par jour.
Dimension humaine
Le Petit Chamonix, c’est une montagne à dimension humaine et ça fait partie de son charme. Il y a un sentiment d’appartenance évident et ses habitués sont accueillants pour la visite.
« C’est définitivement un des points forts de notre station : il y a une ambiance familiale, accueillante et festive qu’on ne voit pas ailleurs. Cent-cinquante mètres de dénivelé, ce n’est peut-être pas la grosse affaire, mais c’est extrêmement sociable et sécuritaire, ici. Le foyer central qui nous accueille à l’intérieur du chalet est le symbole de toute cette chaleur. Les gens se connaissent et quand ils ne se connaissent pas, ils font connaissance. Le ski ou la planche font partie de leurs vies et ils partagent cet amour. L’ambiance qui est là est vraiment extraordinaire. Je me sens comme à la maison. Personnellement, je fais de la planche depuis environ 15 ans. J’ai toujours voulu travailler sans le domaine, mais en ayant des choses diverses à accomplir simultanément. J’aime ça être polyvalente. Avant de travailler ici, j’ai travaillé au Mont-Miller à Murdochville. Quand je me suis installée dans la Baie-des-Chaleurs, il était hors de question que j’arrête de faire de la planche », résume Mélissa Anctil.