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Des personnes pauvres privées d’un appui essentiel

Harold LeBel et Michel Dubé (Photos: courtoisie)

L’organisme Action Populaire Rimouski-Neigette joint sa voix à celle du député de Rimouski Harold Lebel pour dénoncer une décision du gouvernement Legault qui apparaît inéquitable.

L’organisme et le député demandent au ministre Jean Boulet (Emploi et Solidarité sociale) de corriger sa politique de remboursement des frais de déplacement à l’égard des prestataires d’aide sociale. « Monsieur Boulet doit répondre favorablement à la demande d’ajustement déposée par le Centre d’action bénévole et ce, le plus rapidement possible », indique-t-on.

L’organisme a été informé que le Centre d’action bénévole (CAB) de Rimouski mettra fin à son entente avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale à compter du 1er mai. Cette entente permettait au bénéficiaire des programmes d’aide sociale d’avoir accès au service d’accompagnement-transport offert par le Centre d’action bénévole. Ce service permet aux citoyens d’avoir un service de transport sécuritaire pour se rendre à des rendez-vous médicaux.

Plus qu’un taxi

« Le service offert par le Centre d’action bénévole, c’est plus qu’un simple « taxi». Le service permet d’assurer la sécurité des usagers. Il y a un processus rigoureux au Centre d’action bénévole. Ce n’est pas n’importe qui, qui peut être bénévole. Avec la fin de l’entente, malheureusement, les prestataires d’aide sociale devront trouver des moyens alternatifs de se rendre à leurs rendez-vous », commente Michel Dubé, coordonnateur d’Action Populaire Rimouski-Neigette. Ce dernier se dit inquiet et fâché de la situation.

« Il y a une iniquité flagrante à l’intérieur du gouvernement du Québec quant aux différentes politiques de remboursement des frais de déplacement. »

Voici quelques exemples fournis par Action populaire Rimouski-Neigette

-Fonctionnaires de l’État québécois : 0,545$ /Km;

-Entente CISSS (Centre de Santé et Services sociaux)-CAB pour les ainés: 0,52,5$/Km;

-Entente MTESS (Travail, Emploi, Solidarité sociale)-CAB pour l’aide sociale : 0,465$/Km;

-Prestataire d’aide sociale qui utilise son véhicule : 0,145$/Km.

S’y rendre

L’organisme demande au gouvernement Legault d’uniformiser ces différentes politiques. « C’est la même pompe à essence pour tout le monde. Déjà, avoir accès à un service médical dans une région comme la Bas-Saint-Laurent peut être restreint, il faut toujours bien que la personne puisse s’y rendre », ajoute Dubé.

Manifestation en vue

Selon son organisme, la situation actuelle s’ajoute aux différents problèmes rencontrés par les prestataires d’aide sociale pour se déplacer, comme leur exclusion des services de transports collectifs. Action Populaire Rimouski-Neigette prévoit organiser une manifestation pour le droit à la mobilité dans les prochaines semaines.

Nouvelle iniquité

Le député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, s’indigne carrément « d’une nouvelle iniquité qui frappera bientôt de plein fouet les bénéficiaires d’aide sociale de sa circonscription, d’ailleurs au Bas-Saint-Laurent et probablement d’un peu partout au Québec. »

Le député fait remarquer que malgré la hausse vertigineuse du prix de l’essence, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a refusé de majorer de 0,465 $ à 0,52 $ le dédommagement au kilomètre consenti aux bénévoles qui accompagnent les prestataires d’aide sociale, à des rendez-vous médicaux, par exemple. « Devant cette situation, le Centre d’action bénévole Rimouski-Neigette se voit contraint d’annuler tout transport pour cette clientèle à compter du 30 avril prochain. »

Question absurde

« Pourtant, dans tout type de transport bénévole qui relève d’un cas dans le réseau de santé et de services sociaux, le même gouvernement accorde 0,52 $ du kilomètre. Coûte-t-il moins cher de transporter un bénéficiaire d’aide sociale à l’hôpital qu’un aîné, par exemple? Je ne croyais jamais que nous aurions à nous poser une question aussi absurde », s’étonne monsieur LeBel.

« Notre Centre d’action bénévole a pris cette décision crève-cœur avec beaucoup de déchirements. Compte tenu de sa situation financière, il ne peut pas assumer ce manque à gagner inexplicable. J’ai écrit cette semaine au ministre responsable de ce dossier, Jean Boulet. Étant donné les effets majeurs appréhendés sur la santé et la sécurité des bénéficiaires et l’échéance très serrée, je m’attends à ce qu’il corrige immédiatement cet illogisme », tranche le député.

« Les personnes recevant de l’aide sociale ont aussi droit à la dignité et au respect. L’inflation qui nous frappe tous affecte encore plus ces gens dans une situation particulièrement précaire. J’ai beau me dire que le gouvernement, c’est une grosse machine, mais je vois mal comment il peut justifier pareille disparité. Il doit faire ce qu’il faut pour éviter que ces concitoyens se retrouvent démunis encore davantage, dans moins d’un mois », insiste Harold LeBel.

Ci-dessous, la lettre acheminée au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet.

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