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Nouvelle de 18 h

« Pourquoi faut-il toujours en arriver là? »

Une « victoire » mitigée pour les personnes en situation de pauvreté
Une quarantaine de personnes ont pris part à une manifestation ce midi. (Photo: journallesoir.ca)

L’intervention du député Harold LeBel en faveur des personnes à faible revenu permet d’obtenir un taux de financement équitable pour l’assistance au transport, mais le coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette , Michel Dubé, ne saute pas de joie.

Pour des raisons qui s’expliquent mal, il y avait une disparité entre les taux de compensation au kilométrage des personnes bénévoles qui transportent des aînés et des personnes en situation de pauvreté. Le taux était de 52 cents, mais de seulement 46,5 cents du kilomètre pour le transport des prestataires d’aide sociale. Le député LeBel vient d’annoncer que Québec confirme qu’il apportera un ajustement équitable pour tous à 54 cents du km.

Bien beau, mais…

Pour Michel Dubé, qui estime qu’une quarantaine de personnes ont participé à une manifestation ce matin, c’est bien beau, mais il a encore fallu que ce soient les personnes bénéficiaires de l’aide sociale qui se retrouvent prises en otage pour qu’une iniquité soit corrigée.

« Pour obtenir satisfaction, il aura fallu que le Centre d’action bénévole (CAB) menace de couper le service, avant que le gouvernement ne comprenne l’injustice qui touchait encore une fois les personnes les plus vulnérables. Le CAB n’a pas fait ça de gaieté de cœur et ce n’est pas lui que je blâme. Ce n’est pas normal que ce soient les personnes assistées sociales qui soient prises en otages et cela se produit souvent, pour d’autres services essentiels. On dirait que le gouvernement ne met pas en place les conditions qui éviteraient que ça se produise. Pourtant, c’est la même chose pour la denturologie que pour le transport, pour les services d’optométristes et l’accès aux soins en général. »

« Quand c’est payé par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), les personnes assistées sociales se retrouvent prises en otages, parce que les pourvoyeurs de services finissent par en venir à utiliser ce moyen de pression », fait valoir monsieur Dubé

MIchel Dubé (Photo: journallesoir.ca)

Transport collectif

Le thème de la manifestation de ce matin était le droit au transport et pas seulement en ce qui a trait au transport d’accompagnement, mais aussi au transport collectif. À Rimouski, on attend une nouvelle offre de service pour l’automne. Le comité des usagers demande une tarification modulée dite « sociale » pour les personnes à faible revenu.

« Ça fait cinq ans qu’on nous promet de nouveaux tracés. C’est une vieille promesse de campagne électorale de 2017. Je comprends difficilement pourquoi c’est aussi long à mettre en place. J’ai hâte de voir les nouveaux tracés, mais j’espère qu’on aura aussi la latitude d’apporter des améliorations une fois le tout amorcé, que ce soit en constante amélioration. Il faudra éviter que la Ville s’assoie sur ses lauriers, en pensant que tout aura été fait », met en garde Michel Dubé.

Rassurer

« Je rassure tout de suite les gens concernés : le CAB discute présentement avec le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent pour maintenir les transports, puisque le CISSS se montre ouvert à combler le manque à gagner, le temps que le règlement entre officiellement en vigueur. Je salue d’ailleurs la collaboration entre ces deux organisations pour éviter une rupture de service », déclare le député de Rimouski.

Monsieur LeBel ajoute : « Si le dénouement est heureux, je n’arrive toujours pas à comprendre comment le ministère de la Solidarité sociale a pu laisser perdurer une telle iniquité, jusqu’à menacer l’offre de service. J’ai écrit le 4 avril dernier au ministre responsable, Jean Boulet, lui soulignant l’urgence de la situation. Je ne peux m’expliquer pourquoi il a fallu attendre le 20 avril pour modifier la directive et encore moins pourquoi le CAB de Rimouski-Neigette n’en a été mis au courant que le 28. N’eût été nos interventions et notre insistance, aux organismes communautaires et à moi, dès le 1er mai, des gens vulnérables se seraient retrouvés pris au dépourvu pour des rendez-vous médicaux ou chez le dentiste. »

« Les ministères ne se parlent pas », a aussi confié monsieur LeBel à l’auteur de ces lignes.

Harold LeBel et Michel Dubé. (Photo: journallesoir.ca)

Trois fois le même combat

« La victoire d’aujourd’hui ne constitue qu’une étape vers une amélioration de la mobilité pour les gens à revenus modestes, puisque les centres d’action bénévole réclament à juste titre que le dédommagement prévu pour les fonctionnaires prévale pour les transports bénévoles de personne. En 10 ans, le CAB de Rimouski-Neigette a dû mener ce combat trois fois. »

« Il faut que ça cesse et qu’on règle cette question une fois pour toutes. Avec la forte inflation que nous connaissons, provoquée en partie par la hausse du coût du carburant, le gouvernement doit se montrer proactif et accélérer l’adoption de solutions pour améliorer le transport, que ce soit en commun ou interurbain. Des moyens existent. Il n’a qu’à écouter les groupes communautaires. Ils pourront lui en indiquer plusieurs », réitère Harold LeBel.

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