Nouvelle de 17 h > Phénomène observé trois fois
Nouvelle de 17 h

Phénomène observé trois fois

Y-a-t-il des gangs de rues à Rimouski?
Une résidente de Saint-Germain dit avoir vu des espadrilles suspendues à des fils électriques dans trois endroits du centre-ville. (Photo: Unsplash photos)

Une Rimouskoise du district Saint-Germain qui a joint le Journal Le Soir s’inquiète de voir apparaître au centre-ville un phénomène qui est associé à la présence potentielle de gangs de rues.

Il s’agit du « shoe tossing », qui consiste à lancer une paire de souliers –la plupart du temps des espadrilles- en l’air, afin qu’elle se prenne dans un fil électrique suspendu et y demeure. La dame a pensé à contacter le Journal Le Soir en prenant connaissance de nos articles publiés sur les problèmes de délinquance au parc Ernest-Lepage.

« À trois reprises, j’en ai vu ces derniers mois et à trois reprises, j’ai appelé la police. Une fois, c’était sur la rue Sainte-Thérèse, près de l’épicerie Alina. La policière qui m’a répondue a dit « merci d’avoir appelé. C’est vrai qu’il y a peut-être des problèmes de drogue dans ce coin-là. » Je lui ai demandé ce que font les policiers dans ce temps-là et elle m’a dit qu’ils appellent Hydro-Québec qui va les retirer. Je sais que cela veut dire que des gangs de rues marquent leur territoire.  La seconde fois, c’était sur la rue de l’Évêché, entre les avenues Saint-Louis et Rouleau, du côté Nord. J’ai encore une fois appelé la Sûreté du Québec. Cette fois là le policier m’a répondu simplement « que voulez-vous qu’on y fasse » », relate la résidente de la rue de l’Évêché qui nous a fourni son identité, mais refuse qu’elle soit dévoilée.

Faire enlever

« J’ai persisté à lui dire « il faudrait peut-être les retirer! Vous savez ce que ça veut dire? » Il me dit que non, mais je me demande s’il était sérieux. Je lui ai expliqué que ce sont des gangs de rues qui marquent ainsi leur territoire. Je lui ai rappelé ce que la première policière m’avait dit. Il m’a répondu qu’il s’en occuperait et effectivement, ça n’a pas été long avant que les souliers soient enlevés. La troisième et dernière fois, c’était sur la rue Saint-Pierre, au coin de la rue Lepage. Le policier qui m’a répondu a pratiquement ri de moi et j’étais pas mal fâchée. Il m’a juste dit « Les jeunes font ça; mon frère a fait ça quand il était jeune ». Je lui ai répondu qu’il n’était probablement pas au courant des activités de son frère. D’après moi, il ne s’en est pas occupé. Il m’a dit « en tout cas, ok on s’en occupera », les souliers sont demeurés où ils étaient pendant environ un mois », se souvient la dame.

« Je peux comprendre que ce ne soit pas une preuve, mais c’est menaçant. Ils délimitent leur territoire et c’est un avertissement à d’autres. Et ce sont tous des endroits qui sont près de chez-moi. Je pensais que c’était un quartier bien calme; ça a bien l’air que ce n’est qu’un symbole et qu’il n’y a pas de gangs de rues à Rimouski, mais il faut quand même faire des vérifications. Moi, ce qui m’a surprise, c’est la réaction de deux des trois policiers; un qui ne sait pas et l’autre qui m’a envoyée promener. Il y a déjà assez de problèmes comme ça à Rimouski! Je veux alerter ceux qui ne le savent pas de ce que ça veut dire. Je continue de dire à mon entourage de le dire aux policiers quand ils voient des souliers accrochés. À Montréal, quand j’y habitais, on nous disait d’appeler la police quand on voyait ça », indique cette citoyenne.

« Je veux alerter ceux qui ne le savent pas, de ce que ça veut dire. »

Peut-être autre chose

Selon le site « Où trouver à Montréal? », la présence de souliers sur les fils électriques peut signifier le marquage d’un territoire pour la vente de stupéfiants et la présence de gangs de rues, mais aussi une célébration de fin d’études, l’humiliation d’un rival ou d’un adversaire dans les sports ou les combats de rues ou l’expression d’une forme d’art qui s’apparente aux graffitis.

Y-en-a-t-il ou pas?

Y-aurait-il des gangs de rues à Rimouski? Un travailleur social à qui nous avons posé la question la semaine dernière, dans le contexte de la délinquance au parc Ernest-Lepage, croit que non. Le conseiller du district de Saint-Robert, Jocelyn Pelletier, qui travaille en éducation et a à cœur le succès des jeunes, est du même avis : « Vous savez comme moi qu’il n’y a rien d’impossible. On ne peut jurer de rien, mais à ma connaissance, ce n’est pas le cas. »

Le sergent Stéphane Tremblay de la Sûreté du Québec signale que rien n’indique qu’il y aurait des gangs de rues à Rimouski et que la présence de souliers sur des fils électriques peux avoir toutes sortes de significations.

Monsieur Pelletier confirme d’ailleurs que la Ville s’apprête à poser des gestes significatifs pour combattre la délinquance au parc Ernest-Lepage, situé dans son district.

Facebook Twitter Reddit