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Prière au parlement: une pratique dépassée

Selon le député fédéral de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques
Maxime Blanchette-Joncas se lève en Chambre pour faire un discours. (Pĥoto: © HOC-CDC Credit: Bernard Thibodeau, House of Commons Photo Services)

Le Bloc Québécois demande à la Chambre des communes de voter pour abolir la prière marquant quotidiennement le début des travaux parlementaires par souci de respect de la laïcité des institutions publiques.

« Beaucoup de Québécois ignorent que la Chambre des communes prononce toujours une prière avant chaque séance. En 2022, il serait temps que les élus fédéraux remplacent cette pratique contraire au principe de laïcité par un moment de réflexion. La laïcité est une valeur progressiste et inclusive. Pour que toutes les croyances ou les non-croyances au sein de la population soient respectées, l’État doit n’en afficher aucune. Le Bloc Québécois demande donc à tous les partis de montrer l’exemple en abolissant la prière », a déclaré le député de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.

Chaque jour, à l’ouverture des travaux, le président de la Chambre prononce cette prière: « Dieu tout-puissant, nous te remercions des nombreuses grâces que tu as accordées au Canada et à ses citoyens, dont la liberté, les possibilités d’épanouissement et la paix. Nous te prions pour notre souveraine, la reine Elizabeth, et le gouverneur général. Guide-nous dans nos délibérations à titre de députés et aide-nous à bien prendre conscience de nos devoirs et responsabilités (…) ».

Séparer la religion de l’État

Le Bloc Québécois demandera le vote sur la motion suivante : « Que, étant donné que la Chambre respecte les croyances et les non croyances de l’ensemble des parlementaires ainsi que de la population, et qu’elle a un attachement au principe de séparation de la religion et de l’État, à la diversité des opinions et à la liberté de conscience,  tout en respectant la laïcité et la neutralité religieuse de l’État et par souci d’inclusion, la lecture de la prière à l’ouverture d’une séance soit abolie et remplacée par un moment de réflexion ».

Le Bloc Québécois avait déjà demandé le consentement unanime de la Chambre pour abolir la prière, le 12 juin 2019. Des libéraux et des conservateurs s’y étaient alors opposés.

Depuis longtemps

D’autres parlements ont mis fin à la prière inaugurant leurs travaux. L’Assemblée nationale du Québec l’a fait en 1976, rejoignant Terre-Neuve-et-Labrador, qui n’a jamais adhéré à cette pratique. En octobre 2021, l’Assemblée législative de Nouvelle-Écosse abolissait à l’unanimité sa prière, par souci que « chaque personne, peu importe la couleur de sa peau, son genre, qui elle aime, sa langue et sa manière de prier, se sente accueillie par le gouvernement ».

« Le Bloc Québécois souhaiterait qu’ici aussi, l’abolition de la prière se fasse à l’unanimité. J’appelle tous mes collègues à envoyer ce message inclusif aux citoyens et citoyennes qui ne sont pas nécessairement de confession chrétienne, qui n’adhèrent pas nécessairement à ses traditions et croyances, et qui parfois même, s’en estiment écartés. Ensemble, faisons le choix de la laïcité et de la modernité », a conclu monsieur Blanchette-Joncas.

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