Les syndiqués de la SQDC veulent être traités comme ceux de la SAQ
Les employés de la Société québécoise du cannabis (SQDC) de Rimouski, comme ceux d’ailleurs au Québec, poursuivent leurs moyens de pression dans le cadre du renouvellement de leur convention collective échue depuis le 24 décembre dernier.
Ils ont tenu une grève de midi à 16 h aujourd’hui, « en réponse aux suspensions (d’employés) sans salaires des derniers jours et de l’offre de 0% d’augmentation salariale proposée par le patronat », indique un message du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) acheminé au Journal Le Soir.
Les syndiqués de la Société québécoise du cannabis (SQDC) basent leurs revendications sur une comparaison entre leur travail et le travail des employés de la Société des alcools du Québec (SAQ). Ils estiment qu’ils devraient avoir les mêmes conditions d’emploi.
On compte 26 succursales de la SQDC au Québec et 300 employés.
Quatre heures d’arrêt de travail
Pour une seconde fois depuis le déclenchement de leurs moyens de pression, le 28 avril, des employés de la SQDC de Rimouski ont manifesté devant le 1-110 rue Saint-Germain Ouest cet après-midi. Le Journal au vice-président régional du Syndicat (local 5454) et conseiller de la Société à Rimouski, Paul Lafourcade.
« Je suis rentré au travail à la SQDC en 2019, un peu moins d’un an après la légalisation du cannabis. À Rimouski, nous sommes une douzaine d’employés. Nous attendons donc le renouvellement de notre convention collective depuis cinq mois. Nous demandons un traitement comparable à celui des employés de la SAQ. Sur le plan des salaires, entre autres, nous voulons obtenir au moins ce qu’on offre à la SAQ. À la SQDC, on embauche à 17 $ l’heure, tandis qu’à la SAQ, un conseiller gagne 23 $ l’heure. C’est 21 $ l’heure pour un travail en entrepôt », précise-t-il.
En culottes courtes
Le service a été fourni malgré l’arrêt de travail des conseillers avec la présence d’un gestionnaire qui s’est retrouvé seul pour répondre à la clientèle.
« Il y a des succursales au Québec qui ont été fermées parce qu’il n’y avait pas de gestionnaire sur place. Nous poursuivons les moyens de pression conformément à un vote majoritaire à 90%. Aujourd’hui, la grève avait un lien avec un moyen de pression que nous avons employons. On s’habille en civil au travail depuis plusieurs semaines et comme l’été est arrivé, certains ont décidé de porter des culottes courtes. Ils ont été retournés chez eux par l’employeur, sans salaire, pour se changer. S’ils refusaient, ils étaient suspendus. Il y a eu plus de 100 suspensions au Québec. Ça a été perçu comme très anti syndical comme geste. »
« À Rimouski, cependant, on s’est présentés en culottes courtes, mais on a tous accepté de retourner à la maison se changer pour des raisons économiques. Personne, de notre côté, ne peut se permettre des pertes de salaire. On aura quand même appliqué notre moyen de pression. La moyenne d’âge est d’environ 25 ans. Notre employé le plus âgé a 45 ans », explique aussi monsieur Lafourcade.
Rivalité syndicale
L’auteur de ces lignes a tendu une perche à une connaissance travaillant à la Société des alcools du Québec pour obtenir des précisions sur le syndicat des employés de cette autre société d’État, à Rimouski. Accueil plutôt froid d’une personne habituellement plus réceptive.
On ne semble pas apprécier les comparaisons avec les employés de la SQDC, chez ceux de la SAQ. La tâche de ces derniers comporterait plus d’efforts physiques, notamment.
Or, les employés de la SAQ sont représentés par la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP), affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), tandis que le SCFP est affilié à la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ).
Les deux syndicats ont cependant réussi à travailler ensemble au début de la crise sanitaire, alors qu’ils déploraient le maintien de l’ouverture des succursales de la SAQ et de la SQDC malgré les risques de propagation du virus.
En complément d’information, voici les statistiques officielles sur la consommation de cannabis en 2021.