Une annonce aux dimensions historiques
La nouvelle de l’obtention d’un campus d’enseignement de la médecine vétérinaire à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) revêt un caractère historique important.
C’est ce qu’ont fait valoir entre autres la demi-douzaine d’intervenants qui ont participé à cette annonce, ce matin.
La ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann et le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, ont confirmé ce matin un projet de décentralisation vers l’Université du Québec à Rimouski du programme de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.
Ce programme est offert actuellement uniquement sur le campus de Saint-Hyacinthe. Une première cohorte de 25 personnes sera lancée dès l’automne 2024 et permettra un gain de 26 % d’étudiantes et d’étudiants par rapport aux cohortes actuelles. Elle augmentera donc la population active sur le campus de Rimouski et contribuera à la vitalité du Bas-Saint-Laurent, alors qu’il y a pénurie de vétérinaires en région.
Première nationale
En s’associant à l’Université de Montréal, l’UQAR s’associe à la seule université québécoise à posséder un programme de médecine vétérinaire. Mais il y a beaucoup plus important.
« Délocaliser un programme de formation vétérinaire en région, ça ne s’est jamais encore fait au Canada, mais nous n’avons aucun doute sur le succès du projet pour au moins deux raisons. La première, c’est que l’Université de Montréal a fait ses preuves au début des années 2000, en délocalisant en Mauricie la formation de cohortes de médecins, en partenariat avec l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). C’était, ça aussi, une première expérience du genre au Canada. Ça a fait des petits, car toutes les universités du Québec qui ont de la médecine offrent maintenant des programmes décentralisés en région », indique la doyenne de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, Christine Theoret.
Qualité des relations
« La seconde raison, c’est la qualité des relations qui ont été développées avec les acteurs locaux du Bas-Saint-Laurent et l’UQAR, au premier plan. Le potentiel de synergie est remarquable. J’y vois de nombreuses possibilités de collaboration, la promesse de nouveaux projets, toujours en enseignement, mais aussi en recherche. Ce projet nous procure une immense fierté. On le prépare depuis des années et il comporte des enjeux vitaux », ajoute madame Theoret.
Très grande importance
« C’est une annonce d’une très grande importance pour Rimouski. On accueille chaque année des milliers d’étudiantes et d’étudiants qui contribuent directement à la qualité et à l’attractivité de la ville. La réputation de nos institutions scolaires, la diversité des programmes d’études et le milieu de vie rimouskois nous permettent de nous démarquer comme ville étudiante, à l’échelle de la province. L’arrivée du programme de médecine vétérinaire à l’UQAR s’ajoute à l’éventail des programmes spécialisés à Rimouski. Les étudiantes et étudiants du Bas-Saint-Laurent pourront maintenant poursuivre leurs études dans la région et avoir accès à un enseignement de qualité en médecine vétérinaire », dit le maire de Rimouski, Guy Caron.
Enthousiasme
« Avec les nombreuses industries bioalimentaires de la région, je suis convaincu que ce programme permettra de former davantage de professionnels dont on aura besoin durant les prochaines années. C’est grâce à des projets comme celui-ci que nous continuerons à encourager les jeunes à poursuivre des études supérieures. C’est avec un fort enthousiasme que nous attendons d’accueillir celles et ceux qui composeront la première cohorte d’étudiants en 2024. Je félicite l’UQAR et l’Université de Montréal », ajoute monsieur Caron.
Caractère unique
« L’Université de Montréal a la seule faculté de médecine vétérinaire au Québec et c’est la seule qui soit francophone en Amérique du Nord. Je suis convaincue que ce projet est très pertinent et répondra aux besoins du marché du travail, mais aussi, on va dynamiser l’enseignement supérieur dans la région de Rimouski. La décentralisation de la médecine vétérinaire à Rimouski va nécessiter un bâtiment adapté à son domaine. L’UQAR va réaménager ses installations, en plus de construire un nouveau bâtiment. Ce projet figure au plan québécois des infrastructures. On ne peut pas préciser immédiatement des précisions sur le coût du bâtiment, parce qu’on ne le connaîtra qu’après la phase de planification », déclare la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann.
Des estimations de 40 M$ ont cependant été déjà avancées.
Selon madame Mc Cann, un projet comme celui-ci démontre la volonté du gouvernement du Québec d’occuper son territoire. « Je veux réitérer un point important, c’est la préoccupation de l’occupation du territoire québécois. C’est une préoccupation de tous les instants de notre gouvernement. Nous agissons sur tous les fronts à la fois. On s’assure que nos régions demeurent occupées et contribuent activement à la vitalité du Québec. »
Un projet exceptionnel
Sur les 25 vétérinaires formés, 13 seront retenus pour faire de la pratique sur de grands animaux, dont ceux de ferme, pour répondre ainsi à un besoin criant chez les producteurs agricoles.
« La première fois que j’ai entendu parler de ce projet, en janvier 2020, de ce possible partenariat permettant une décentralisation avec l’Université de Montréal, j’ai su que ce serait un projet exceptionnel. Je suis fier de participer à cette annonce qui confirme que le projet va de l’avant. On va commencer à accueillir les étudiants en 2024. La moitié, en réalité un peu plus, soit 13 des 25 étudiants formés le seront pour les grands animaux. C’est une excellente nouvelle et je veux saluer le travail accompli par madame Théoret et de toute son équipe, ainsi que celui de l’ancien recteur de l’UQAR, monsieur (Jean-Pierre) Ouellet et aujourd’hui, celui de monsieur (François) Deschênes qui a embarqué dans le projet à grands pas », souligne le ministre Lamontagne.
Ensemble
La qualité des relations entre les différentes parties concernées contribue à faciliter sa réalisation, remarque notamment le recteur de l’UQAR, François Deschênes.
« Ensemble, on va former les futurs vétérinaires; on va contribuer à combler le manque de relève actuel; ensemble, aussi, on va intéresser de futurs diplômés à la pratique en région. Merci au gouvernement du Québec de considérer les enjeux des régions et de nous soutenir dans les projets qu’on élabore pour y faire face. Merci à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal d’avoir choisi l’UQAR comme partenaire pour cette aventure. Nous avons une qualité de partenariat qui est extraordinaire. On dirait que nous travaillons comme des amis de longue date. C’est très facile de collaborer et c’est très apprécié » affirme monsieur Deschênes.