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Nouvelle de 18 h

Purdel s’apprête à vivre la fin d’une époque

Sous un nouveau nom, elle va passer de 400 à 600 employés
Olivier Pastor (Photo: courtoisie)

La Coopérative agroalimentaire et commerciale Purdel, un pilier de l’économie régionale, est à un tournant de sa longue histoire de près de 100 ans.

C’est ce qui ressort entre autres d’une entrevue exclusive accordée par le directeur général de la Coop Purdel, Olivier Pastor, au Journal Le Soir. Alors que le contexte économique semble incertain, Purdel poursuit une croissance fulgurante. Après les vacances qui viennent, les premières semaines vers la rentrée entraîneront l’entreprise vers la fin d’une époque.

« Nous avons environ 390 employés présentement, un sommet des 15 dernières années. Quand j’ai commencé, il y a 13 ans, nous étions 125; puis encore environ 140, il y a trois ans, puis enfin de 140 à 390 dans les trois dernières années. C’est une croissance assez forte! Nous sommes aujourd’hui une entreprise très diversifiée. Nous avons des employés tant dans la production porcine, comme à Saint-Eugène-de-Ladrière, que dans le commerce de détail, à Rimouski, notamment. Nous en sommes à 19 places d’affaires relevant de la Coop Purdel », confie monsieur Pastor.

Malgré la pénurie

Tout ça dans un contexte de pénurie de main d’œuvre.

« Bien sûr, nous nous assurons de conserver nos employés en les traitant comme il se doit et nous avons aussi eu la chance de faire l’acquisition de certaines entités existantes qui avaient déjà leur personnel. Cela reste un défi très important. On ne peut pas se payer le luxe d’en perdre. Quand on a de bons employés, on les garde. On offre les meilleures conditions possibles », constate Olivier Pastor.

Grande mutation Purdel tient à éclaircir le portrait de la fusion qui se prépare, qui n’a rien à voir, rappelons-le, avec la fusion des coopératives de consommateurs de Rimouski et de Trois-Pistoles annoncée il y a un mois.

« La Coopérative existe depuis 1928 et elle appartient à 650 membres producteurs agricoles et dénombre aussi 7 000 membres auxiliaires (part de 30 $ pour monsieur et madame tout le monde). Le milieu coopératif est en pleine mutation. Il y avait presque une centaine de coopératives agricoles au Québec et il en reste huit majeures. Il y a eu beaucoup de consolidations. Nous-mêmes, nous avons consolidé avec des coops de La Matapédia et de la Baie-des-Chaleurs qui ont joint les rangs de Purdel. Et enfin, le 10 mars dernier, il y a eu une assemblée générale extraordinaire en virtuel. Le matin, c’était celle de Purdel et l’après-midi. C’était celle d’Agriscar (Ouest du Bas-Saint-Laurent, de Saint-Alexandre à Saint-Simon). La proposition de fusion a été acceptée », rappelle-t-il.

Le siège social va demeurer au Bic

« Le premier novembre, la fusion va se concrétiser et une nouvelle entreprise verra le jour. Nous allons changer de nom pour devenir Unoria Coopérative, qui signifie unis pour nourrir. Le siège social va demeurer au Bic. Nous allons passer de 650 membres propriétaires à 1050 et il y a aura un impact important sur le plan du personnel, car nous passerons d’environ 400 employés à environ 600 employés. Dans les entreprises privées de la région rimouskoise, je crois que cela nous situe parmi les employeurs les plus importants », commente monsieur Pastor.

Sollio, ça vous dit quelque chose?

Les changements chez Purdel s’accompagnent de changements au sein de ce qu’on appelait auparavant la Coopérative fédérée, soit la bannière de services partagés par les coopératives. « Sollio, c’est un peu comme notre fédération si on comparait aux caisses Desjardins. Purdel en fait partie. Chaque coopérative est autonome et aussi copropriétaire de Sollio. Le conseil est composé de représentants des coopératives. C’est notre regroupement de coopératives et notre grossiste en même temps. Sollio a trois divisions : alimentation, quincailleries et agriculture. Sollio est maintenant affichée devant la meunerie du Bic », précise Olivier Pastor.

Même si beaucoup de gens sont attachés au nom de Purdel, il faut tourner la page vers une nouvelle entreprise, notamment par respect pour son nouvel associé. « On a trouvé un nom qui plaît aux deux organisations. »

Projets

Le directeur général et la Coopérative ont d’autres projets, mais la priorité actuelle est la mise en œuvre de la nouvelle entité. « On va compléter la fusion, prendre quelques mois pour refaire nos organigrammes, reconstituer nos équipes, ajuster nos pratiques d’affaires. Puis on regardera nos projets parce que oui, on en a encore sur la table, des projets », lance le directeur général de Purdel.

Dépanneur de la rivière Hâtée

Monsieur Pastor confirme la fermeture du dépanneur libre-service de l’ancienne bannière Sonic, à la rivière Hâtée, au Bic, à Rimouski, le 30 juin. On ne laissera cependant pas le bâtiment et le terrain à l’abandon.

« Les réservoirs de la station d’essence sont en fin de vie. Cela représente des investissements considérables et investir dans des réservoirs comme ceux-là, dans une période de déclin des énergies fossiles, n’apparaît pas judicieux. Nous sommes propriétaires de deux autres stations à proximité, soit l’une dans Sacré-Cœur et l’autre à l’entrée Est du Bic. Nous sommes désolés pour la clientèle, mais leurs avantages seront transférés au Shell du Bic, comme le réservoir de propane. Pour le site du Sonic, nous allons y aller par étapes. Nous avons des responsabilités concernant l’environnement. Par la suite, s’il faut réhabiliter le sol, nous le ferons. Enfin, si nous pouvons envisager un projet de remplacement plus environnemental sur le site, nous allons impliquer la communauté autour. Nous aimerions consulter les citoyens, en faire un projet avec eux. On attend toutes les idées intéressantes pour faire quelque chose de plus vert et aucune décision n’est prise », conclut-il.

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