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Nouvelle de 18 h

Ne pas crier victoire

Territoires protégés
Trois territoires du Bas-Saint-Laurent sont soumis comme aires protégées. (Photo: YouTube-SNAP)

Le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL) réagit à la décision du gouvernement du Québec d’annoncer son intention de mettre en réserve de nouveaux territoires à des fins d’aire protégée.

Sur les 11 territoires annoncés aujourd’hui par le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, trois se trouvent dans la région du Bas-Saint-Laurent : la réserve Duchénier, la rivière Causapscal et la rivière Cascapédia.

Le Conseil régional de l’environnement affirme que « s’il s’agit sans contredit d’un pas dans la bonne direction, le travail n’est toutefois pas encore terminé. »

« Le CREBSL salue cette annonce, car il travaille depuis plus d’une décennie dans cette démarche avec l’aide de nombreux partenaires régionaux et nationaux. L’organisation est prête à poursuivre le travail afin que ces territoires bénéficient enfin d’un statut légal de protection », déclare Patrick Morin, directeur adjoint du CREBSL. 

Six territoires sur sept 

Le CREBSL rappelle que trois des sept territoires d’intérêt de la région (Chic-Chocs, rivière Assemetquagan et rivière Patapédia) ont été désignés à titre de réserves de territoire à des fins d’aire protégée (RTFAP) en décembre 2020. L’annonce d’aujourd’hui ajoute trois nouveaux territoires (réserve Duchénier, rivière Causapscal et rivière Cascapédia), ce qui nous rapproche de l’objectif régional. Il reste donc un seul territoire sans aucune annonce de protection: le lac de l’Est.

« Le CREBSL comprend que le territoire d’intérêt proposé pour le lac de l’Est inclut une zone à fort potentiel éolien et que des appels d’offres sont en cours. Bien qu’il aurait préféré que le lac de l’Est soit inclus dans l’annonce d’aujourd’hui, ce qui aurait été possible, le CREBSL mise sur le fait que les promoteurs sont bien au fait de ce territoire d’intérêt et qu’ils éviteront d’y positionner des éoliennes dans leurs projets à déposer cet été. Les acteurs soutenant la démarche depuis 10 ans doivent persévérer, avec le soutien du CREBSL, afin que ce dernier jalon vienne compléter l’épine dorsale du réseau régional d’aires protégées », souligne le Conseil.

Une sortie sur la réserve Duchénier. (Photo: YouTube-SNAP)

Des conditions gagnantes

Le Conseil précise que les sept territoires d’intérêt pour la création d’aires protégées du Bas-Saint-Laurent ont fait l’objet d’un consensus régional en 2013 à la suite d’importantes consultations publiques.

« L’industrie forestière régionale s’était alors montrée bon joueur en acceptant une suspension temporaire des coupes forestières sur ces territoires, ce qui cadrait également avec les normes de leur certification FSC. De plus, la fin du régime des hydrocarbures annoncée récemment par le gouvernement provincial dans un geste historique a rendu possible l’annonce des trois territoires retenus aujourd’hui. Pour toutes ces raisons, cette annonce survient dans un contexte favorable à la création d’aires protégées dans la région. »

Loin d’être terminé

Le CREBSL tient à mentionner qu’il reste des étapes importantes à franchir dans le processus de création des aires protégées : « Il est primordial qu’un statut légal de protection soit accordé rapidement aux six territoires retenus. Pour ce faire, le gouvernement doit enclencher le processus menant à cette désignation légale le plus tôt possible. Ce sera alors l’occasion pour le CREBSL, les intervenants régionaux et locaux de se faire entendre, notamment sur la délimitation finale des aires protégées. Dans un contexte de changements climatiques et de crise de la biodiversité, le gouvernement doit montrer sa réelle volonté d’agir en attribuant rapidement un titre d’aire protégée à ces territoires. »

Voyez-les!


En avril dernier, le CREBSL et la SNAP Québec ont lancé la campagne « Les sept merveilles du Bas-Saint-Laurent » dans laquelle les sept territoires d’intérêts de la région sont mis en valeur dans de magnifiques capsules védéo.

Exploitation interdite

Le ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Benoit Charrette, a annoncé aujourd’hui qu’il a l’intention de mettre en réserve trois territoires dans la région du Bas-Saint-Laurent dans le but d’y créer des aires protégées. En conséquence, toute nouvelle activité industrielle d’exploitation des ressources naturelles s’y verrait interdite.

Le territoire de la Rivière-Causapscal est situé dans la MRC de la Matapédia alors que le projet Duchénier se situe dans les MRC de Rimouski-Neigette et les Basques. Le territoire de la Rivière-Cascapédia, pour sa part, se situe à cheval entre le Bas-Saint-Laurent et la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, dans les MRC de la Matanie, de la Matapédia et Bonaventure.

Superficie

Ensemble, ils représentent une superficie de plus de 500 km2 et ont été sélectionnés en tenant compte des travaux de concertation régionale et autochtone réalisés par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

« La concrétisation de la présente annonce permettrait de bonifier le réseau d’aires protégées au Québec, plus particulièrement au sud de la province. La mise en réserve de ces trois territoires permettrait de protéger des écosystèmes représentatifs des ensembles physiographiques du Plateau intermédiaire du Bas-Saint-Laurent, de la Dépression dunaire, du Plateau de la rivière Nouvelle et du Plateau de la petite rivière Cascapédia », décrit un communiqué du gouvernement du Québec.

Plus précisément, la mise en réserve de ces territoires permettra la protection des tourbières qui assurent la qualité de l’eau de la rivière Causapscal, des lacs de la réserve faunique Duchénier et du saumon de la rivière Cascapédia.

Soulignons que le ministre Charette a dévoilé, le 17 juin dernier, son intention de mettre ainsi en réserve 11 nouveaux territoires de l’Abitibi-Témiscamingue, du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, de la Chaudière-Appalaches, de la Côte-Nord et de l’Outaouais totalisant près de 2 000 km2.

L’un des meilleurs outils

« La création d’aires protégées est encore l’un des meilleurs outils pour favoriser la conservation de la nature à long terme ainsi que l’adaptation des espèces et des écosystèmes aux changements climatiques. L’atteinte de la cible de 17 % d’aires protégées en milieu terrestre et d’eau douce en décembre 2020 ne constituait pas la fin de nos efforts en ce sens. Je suis fier des annonces récentes, qui nous permettent de bien positionner le Québec à l’égard des futures cibles internationales d’aires protégées qui seront définies plus tard cette année et, plus généralement, à l’égard de la perte de biodiversité », a commenté  le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

« Je tiens à souligner tout le travail et l’implication des différentes parties prenantes afin d’en arriver à ces projets d’aires protégées. Nous sommes à même de constater que lorsqu’il s’agit de la protection de la biodiversité, il est possible de trouver des consensus », a ajouté Pierre Dufour, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Territoires représentatifs

« La région du Bas-Saint-Laurent est très prisée des touristes québécois et internationaux, notamment, pour la richesse de ses milieux naturels. Pour cette raison et pour beaucoup d’autres,il est très important de protéger l’intégrité des territoires les plus représentatifs de sa biodiversité. Je suis fière que notre gouvernement ait officiellement mis en réserve ces territoires additionnels pour agrandir le réseau d’aires protégées du Bas-Saint-Laurent et, par conséquent, du Québec. Je remercie et félicite celles et ceux qui ont fait la promotion de ces projets très légitimes pour notre plus grand bien à toutes et à tous », a déclaré  Caroline Proulx, ministre du Tourisme et ministre du Bas-Saint-Laurent

En résumé :

  • Le pouvoir de mise en réserve de territoires a été introduit le 19 mars 2021 dans la Loi sur la conservation du patrimoine naturel. Il permet au gouvernement d’assurer la protection légale de territoires par leur soustraction à certaines nouvelles activités industrielles d’exploitation des ressources naturelles, et ce, jusqu’à l’octroi d’un statut de protection.
  • Concernant les autres projets actifs d’aire protégée, ils continuent d’être évalués par le gouvernement du Québec. Ils pourraient s’inscrire dans la poursuite des futures cibles dont se dotera le Québec à la lumière des objectifs internationaux 2021-2030 qui devraient être adoptés cette année dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies.
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