Nouvelle de 19 h > L’initiative en santé mentale d’une jeune infirmière d’Amqui
Nouvelle de 19 h

L’initiative en santé mentale d’une jeune infirmière d’Amqui

Marie-Ève Caron (crédit photo : Audrey Boivin)

Marie-Ève Caron est une jeune infirmière d’Amqui, très impliquée dans son milieu qui a fondé une ressource sur la santé mentale en ligne : celle qui a remporté le prix Florence de la relève la semaine dernière a accordé une entrevue au Journal Le Soir pour raconter son parcours et ce qui l’a mené à la création de SantéFamille.

En contact avec le milieu de la santé depuis toujours, à travers son père ambulancier ainsi que des parents d’ami(e)s travaillant dans le milieu, Marie-Ève Caron avait pour but de devenir médecin.

« Quand j’étais au secondaire, j’ai eu la chance d’aller en milieu clinique pour faire des journées d’observation. Par exemple, la mère de mon meilleur ami m’emmenait travailler avec elle à l’urgence d’Amqui pendant les journées de tempête à l’école », raconte Marie-Ève Caron.

« Les infirmières à l’urgence d’Amqui m’ont demandé pourquoi je voulais être docteure. Je leur ai répondu que je voulais aider les gens quand ils sont en difficulté et quand ils vivent des moments difficiles. Que j’avais envie d’être près d’eux. C’est là qu’elles m’ont dit : ce n’est pas docteure que tu veux être Marie-Ève, c’est infirmière. J’ai demandé à mon père si les infirmières connaissaient autant de choses que les médecins, parce que moi les connaissances c’est très important. Mon père m’a répondu que oui et même que des fois plus. »

Début de ses études supérieures

Avec un nouvel objectif de carrière en tête, Marie-Ève Caron a quitté Amqui pour faire son Cégep à Rimouski, puis son baccalauréat à l’Université du Québec à Rimouski. Sa carrière d’infirmière a pris son envol à l’hôpital d’Amqui, à l’unité multiclientèle. Elle a ensuite été transférée à Rimouski où elle a été envoyée en psychiatrie, puisque c’est là que les besoins étaient.

« Ce n’était vraiment pas mon premier choix, j’y allais un peu à contrecœur, mais ensuite j’ai eu une équipe en or qui m’a aidé à développer mon aisance à être dans ce milieu déstabilisant et ensuite à surmonter les préjugés que je pouvais avoir. Finalement, j’ai développé une vraie passion pour le milieu de la santé mentale et de la psychiatrie. »

Elle a travaillé en psychiatrie pendant environ trois ans avant de commencer sa maitrise en recherche en sciences infirmières à temps plein. Elle a également commencé à enseigner à l’UQAR. Ainsi, elle a dû quitter le milieu clinique pour se concentrer davantage sur les aspects de recherche et d’enseignement de sa carrière.

La création de SantéFamille

Si Marie-Ève Caron ne travaillait plus en milieu clinique, sa passion pour la santé mentale l’habitait toujours. En observant l’impact de la pandémie sur la santé mentale de plusieurs et en constatant la désinformation et les préjugés qui circulaient à ce sujet, la jeune femme a voulu faire quelque chose pour aider.

« Je me suis demandé comment je pouvais faire une différence avec les moyens que j’avais et à ce moment-là, un proche a développé un problème de santé mentale, ce qui m’a fait un déclic. Encore une fois, ç’a confirmé ce que j’avais pu voir avant : les familles sont extrêmement délaissées et déresponsabilisées dans les soins de leurs proches en santé mentale. »

Se rappelant alors son amour pour les connaissances, elle a eu l’idée de fonder une plateforme éducative en ligne, pour les familles qui ont un proche avec un problème de santé mentale.

« Parce que venant d’une petite région comme Amqui ou Rimouski, je sais à quel point l’accès aux services peut être limité. Le côté virtuel était donc très important pour moi pour que ça soit accessible en tout temps, et ce, pour tous. Le parcours utilisateur est super simple. On se présente sur le site www.santefamille.ca et nos services y sont affichés. Il suffit de se créer un compte. Le premier service qui est accessible en tout temps, c’est la formation en ligne. Il n’y a pas de contact direct avec un professionnel de la santé, c’est vraiment un parcours utilisateur autonome. En complément, nous offrons les tables rondes qui sont des rencontres qui ont lieu aux deux semaines, pour n’importe qui qui veut échanger sur la santé mentale, sur une thématique en particulier. »

Mettre le référencement de l’avant

En plus des deux services principaux offerts par SantéFamille, la plateforme a également pour but de faire du référencement vers les autres organismes : « les gens ne vont pas beaucoup consulter dans les organismes communautaires de leur région. C’est vraiment dur d’assumer le fait d’avoir besoin de soutien. Déjà que pour soi-même c’est difficile alors pour un proche c’est difficile de se dire, moi aussi j’ai le droit à un soutien dans ces défis-là. »

SantéFamille invite donc les gens à aller consulter et s’assure de les outiller pour le faire. C’est d’ailleurs toute une équipe qui fait fonctionner la plateforme.

Facebook Twitter Reddit