Le juge plus sévère que la Couronne
Phénomène assez inhabituel alors que le juge de la Cour du Québec, Jules Berthelot, a imposé une peine plus sévère que la demande du ministère public à Patrick Chénard, ce massothérapeute rimouskois de 31 ans reconnu coupable de 17 agressions sexuelles dans l’exercice de ses fonctions sur 10 femmes, dont deux étaient mineures au moment des faits.
Le magistrat a imposé une peine de six ans et trois mois de prison à Chénard, le 15 juillet dernier au palais de justice de Rimouski. Il a qualifié l’accusé de prédateur et rappelé que le nombre de victimes constituait un facteur aggravant.
Dans son plaidoyer présenté le 24 mai au palais de justice de Rimouski, le procureur de la Couronne, maître Normand Morneau-Deschênes avait demandé une sentence de six ans de prison tandis que sa collègue en Défense, maître Caroline Bérubé, avait plaidé pour trois ans.
En plus de 20 ans de couverture judiciaire dans la région, l’auteur de ces lignes ne se souvient pas d’avoir vu un juge imposer une peine plus sévère que celle réclamée par le procureur de la Couronne. Le plus souvent, la peine se situe entre les deux propositions.
Entre 2015 et 2018
Patrick Chénard a été déclaré coupable le 31 janvier 2022 pour des événements survenus entre 2015 et 2018 à Trois-Rivières et à Rimouski. Les gestes reprochés à Patrick Chénard sont surtout des attouchements aux parties génitales lors de massages, mais aussi une pénétration digitale et un cunnilingus sur une des victimes.
Les représentations sur sentence ont eu lieu le 20 mai au palais de justice de Rimouski. Chénard a été arrêté le 1er juin 2018 et il a été remis en liberté dès le lendemain. Il a porté le verdict de culpabilité du juge Berthelot en appel.
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