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Nouvelle de 17 h

Opération charme pour les requins du Saint-Laurent

(Photo: Observatoire des requins du Saint-Laurent)

Les requins sont bien présents dans le fleuve Saint-Laurent et des scientifiques souhaitent valoriser leur présence.

Un grand requin blanc d’une longueur de 11 pieds a été observé aux Îles de la Madeleine une première fois cette année, le 13 juillet dernier. Puis hier, on précisait qu’il s’était éloigné de l’archipel. Un autre requin a été vu dans la baie des Chaleurs.

Mais plutôt que de perpétuer l’aversion qu’éprouvent les humains envers les requins, des organismes et des scientifiques tentent de valoriser leur présence dans le fleuve Saint-Laurent et leur importance écologique. Le musée Exploramer de Sainte-Anne-des-Monts planche sur un projet global de développement de 16 M$ incluant la construction d’un nouveau pavillon de 7 M$ dédié entièrement aux requins, qui devrait être prêt dans deux ans. Un aquarium permettra de voir des requins vivants.

Réchauffement

L’Observatoire des requins du Saint-Laurent (ORS) travaille aussi à protéger et à faire connaître les requins.

« Au moins sept espèces de requins fréquentent le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent, mais seul le requin du Groenland et l’aiguillat noir y demeurent à l’année. Les sept espèces fréquentent probablement le Saint-Laurent depuis la fin de la période glaciaire, il y a environ 10 000 ans. Le Saint-Laurent compte au moins huit espèces de raie. De nouvelles espèces d’élasmobranche seront probablement signalées dans un proche avenir, car le Saint-Laurent continue de se réchauffer en raison des changements climatiques », indique l’organisme qui porte aussi le nom de Groupe d’étude sur les élasmobranches et les requins du Groenland (GEERG).

Femelle de 12 pieds à Baie-Comeau

La taille des requins du Saint-Laurent varie de trois à 40 pieds. Le requin du Groenland peut vivre jusqu’à 300 ans et peut-être même 400 ans, selon les divers experts.

Jeffrey Gallant, un explorateur et plongeur ayant œuvré au sein de la fabuleuse équipe de Jacques-Yves Cousteau, est le fondateur du GEERG. En 2003, il a observé une femelle de 12 pieds à Baie-Comeau. En 2006, au Saguenay, une femme a pêché un requin de quelque 500 livres.

(Photo: Observatoire des requins du Saint-Laurent)

Écosystème

« Je ne vois pas de mauvaise nouvelle, en ce sens que le requin blanc joue un rôle critique très important pour le maintien écosystémique de la biodiversité dans le golfe, dans l’Atlantique Nord et qu’ils reviennent, c’est une bonne chose. Surtout qu’on sait que le requin s’intéresse très peu ou pas beaucoup aux êtres humains. Donc, il y a seulement un risque quand il est en présence d’une proie naturelle, donc si des êtres humains vont s’aventurer près des phoques. […] Ils s’exposent à un risque plus élevé, parce que le requin est à la recherche de proies », a confié celui que l’on qualifie d’ami des requins, avant-hier, sur les ondes de la radio 98,5.

« La population de requins est en croissance. Le risque d’incident a augmenté, mais il est encore très faible », a aussi mentionné Jeffrey Gallant à Radio-Canada.

Déséquilibre

« Le fait que l’humain ait peur des requins n’aide en rien les efforts de conservation des plus de 500 espèces de requins vivants sur la planète, dont le tiers sont en danger à l’heure actuelle. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : les requins tuent environ 10 personnes par année, tandis que les humains causent la mort de jusqu’à 100 millions d’entre eux », a écrit la scientifique rimouskoise Lyne Morissette dans le magazine l’Actualité. 

Subventions touristiques

Par ailleurs, Diane Lebouthillier, députée de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine et ministre du Revenu national, a annoncé hier des contributions totalisant 6 595 376 $ à 11 entreprises et organismes de la Haute-Gaspésie.

Exploramer et son projet de nouveau pavillon pour les requins est au nombre des bénéficiaires pour 2,5 M$. Les autres bénéficiaires sont la Coopérative de solidarité de développement touristique, économique et social de Mont-Saint-Pierre, la Distillerie Cap-Chat, la Société d’histoire de la Haute-Gaspésie, Panora Loges Fluviales, Auberge du Cap, Énergie Cap-Chat, Auberge La Seigneurie des Monts, Concept Innovaciel, Monde Sauvage et le Carrefour socio-culturel des Caps.

Ces investissements de DEC leur permettront de démarrer leur projet, d’améliorer ou de moderniser leur offre touristique. Le complément d’information sur chacun des projets est fourni dans le document connexe.

Rôle crucial

« Le tourisme joue un rôle crucial dans l’économie gaspésienne. Je suis ravie que notre gouvernement soutienne 11 organismes et entreprises de la Haute-Gaspésie. Grâce à l’appui de DEC, 13 nouveaux projets voient le jour et permettront de bonifier l’offre touristique de la région afin d’attirer encore plus de visiteurs et de mieux les accueillir. Que ce soit par la création d’une nouvelle offre ou bien l’amélioration ou la modernisation de son offre actuelle, je suis convaincue que chacun de ces projets contribuera à sa façon au développement économique de la région », a déclaré madame Lebouthillier.

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