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Coroners en moyens de pression

L’avocate de l’accusé a demandé le report du dossier au 20 juin pour en disposer. Généralement, la façon de disposer d’un dossier en chambre criminelle est par l’enregistrement d’un plaidoyer de culpabilité avant le procès. (Photo: Unsplash photo)

Pour la première fois en 35 ans, les coroners à temps partiel du Québec entament des moyens de pression.

L’Association des coroners du Québec soutient que ce n’est pas de gaieté de cœur qu’elle entame des moyens de pression, mais bien « par exaspération devant le silence de l’État québécois. »

Dès demain, dans une décision unanime, les coroners comptent rappeler à l’État qu’il a une responsabilité incontournable dans le maintien de la qualité du travail des coroners. De façon graduelle, les coroners à temps partiel comptent limiter leur disponibilité jusqu’à ce que l’État démontre son intention de véritablement négocier afin d’arriver à des modifications déterminantes pour l’exerce de la charge du coroner à temps partiel.

98% des investigations

« Les coroners adorent leur travail et l’exercent avec professionnalisme et passion. Plus de 5000 investigations de décès sont réalisées annuellement, plusieurs s’accompagnant de recommandations destinées à rendre notre société et nos milieux de vie plus sûrs. Les coroners à temps partiel effectuent 98% des investigations pour le Bureau du coroner », précise un communiqué de l’organisme.

« Néanmoins, bon an, mal an, la dégradation de leurs conditions de travail fait en sorte qu’environ 15 % des coroners à temps partiel quittent le Bureau. Que le gouvernement ne fasse rien pour endiguer un tel taux de roulement de ses coroners montre éloquemment le peu de considération qu’il fait d’une institution pour laquelle la société québécoise a pourtant un énorme respect », ajoute-t-on.

Tâche alourdie

Les coroners quittent la table des négociations déçus de constater qu’ « alors que les exigences entourant leur tâche ne cessent de s’alourdir, l’organisation du travail, la rémunération et les avantages sociaux ne sont, eux, jamais révisés. »

L’Association fait valoir que « Faute de connaître l’interlocuteur valable, les demandes des coroners ont, pendant toutes ces années, transité par le Bureau du coroner en espérant qu’elles se rendent jusqu’aux instances décisionnelles. Cette façon de procéder s’est avérée inefficace. De sorte que, sauf pour de légers aménagements, la rémunération du coroner à temps partiel s’appuie toujours sur un règlement datant de 1987. »

L’Association des coroners du Québec demande donc que le gouvernement convienne sans délai d’un mécanisme de négociation statutaire composé d’une table paritaire et d’un échéancier serré, vu l’urgence de la situation.

Différence de 5 M$

Calculé per capita ou au prorata des investigations réalisées, l’Ontario dispose d’un budget de 5 M$ de plus que celui du Québec. Ces économies que réalise l’État québécois « se font essentiellement au détriment de ses coroners. »

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