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La pelouse passée de mode?

Un règlement dû pour être changé
Une partie de la Place des Anciens combattants qui est aussi un espace vert sur lequel il y a beaucoup de pelouse. (Photo: Ville de Rimouski)

La réglementation entourant l’allure et la taille des pelouses qui existe actuellement à Rimouski constitue un bel exemple de ce qui pourrait changer à l’issue de la consultation Rimouski 2030 qui s’amorcera bientôt.

C’est ce qui ressort de l’intervention d’une citoyenne, Aimée Lévesque, à l’assemblée ordinaire du conseil municipal, mardi soir dernier. Celle-ci s’interroge sur le bien-fondé d’une réglementation qui semble encourager l’entretien des pelouses selon un modèle qui semble dépassé, qui n’aide pas les insectes à survivre et qui fait souvent appel à des engrais et à des produits chimiques somme toute néfastes pour l’environnement.

Hauteur de 20 cm

« L’article 966-2016 sur les arbres, broussailles et végétaux nous dit que « constitue une nuisance et est interdit par le propriétaire, le locataire ou l’occupant de laisser pousser ou subsister des herbes ou des broussailles dont la hauteur est plus de 20 cm. » Avec ce qu’on connaît actuellement sur la biodiversité qui décline de façon grave et exponentielle, je ne comprends pas en quoi ce règlement est encore nécessaire. »

« Ça correspond à une vision très esthétique, disons, de la pelouse et de l’aménagement paysager devant les maisons, mais ça ne correspond pas du tout à ce qui est nécessaire pour que nos insectes puissent butiner et que nos plantes locales puissent proliférer. Je pense qu’on pourrait avoir autre chose que du gazon devant sa maison, en 2022. Je me demande en quoi ce règlement est toujours pertinent », fait remarquer madame Lévesque.

Aimée Lévesque lors de sa prise de parole devant le conseil municipal. (Photo: capture d’écran-Ville de Rimouski)

Bien d’accord

« Honnêtement, je dois dire que je ne suis pas en désaccord avec vous. Ce serait vraiment un élément intéressant à soulever, dans la perspective où on veut voir Rimouski croître vers 2030. C’est le genre d’élément qui serait pertinent à soulever et j’en prends bonne note. Ce serait intéressant que vous le présentiez dans la consultation Rimouski 2030. Déjà, on a commencé à soutenir le Défi des pissenlits pour les abeilles cette année. »

« On a encouragé les gens à le faire, mais nous allons aussi donner l’exemple à ce chapitre à partir de l’an prochain. On va encourager les gens à participer et pas seulement en mai et en juin, mais aussi en juillet et en août. Ce qui est important pour un beau terrain, ce n’est pas tant d’avoir une belle pelouse comme telle, c’est aussi de s’assurer qu’il n’y ait pas d’espèces nuisibles. Il y a une bonne latitude à se donner entre des terrains qui sont acceptables et ne pas avoir de pelouse du tout. C’est le genre d’élément qu’on peut regarder pour l’avenir, qu’on peut encadrer d’une manière efficace. Il y a effectivement place à l’amélioration », a répondu monsieur Caron.

Lancement

Les démarches vers la grande consultation Rimouski 2030 vont se poursuivre mardi prochain avec un lancement officiel.

« La réglementation est plutôt basée sur les préoccupations des années 1970-1980 alors qu’on était orientés de plus en plus vers les pelouses. De plus en plus, aujourd’hui, les gens veulent avoir la liberté de faire des jardins, de faire autre chose, mais il y a des éléments de la réglementation qui limitent les possibilités. Nous sommes dans un contexte où on aimerait avoir plus de diversité sur le plan de la flore, pour nous ou pour les abeilles. C’est le genre d’élément qu’on peut réviser », précise Guy Caron.

C’est donc un concept un peu dépassé? a-t-on demandé au maire.

Dépassé?

« On voit de plus en plus, à travers le Québec, des endroits où il n’y a pas de pelouse du tout : on met du trèfle ou on fait des jardins. Ce qui est essentiel, c’est qu’il n’y ait pas de nuisances, genre de la végétation qui cache des panneaux de circulation. L’autre élément, c’est d’éviter la végétation nuisible, comme l’herbe à poux et l’herbe à puces, mais si on veut avoir un jardin, ou quelque chose de différend qu’une pelouse, il faudrait avoir la possibilité de le faire », indique monsieur Caron.

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