Des citoyens se mobilisent pour commémorer le souvenir de Francis Côté

Neuf citoyens rimouskois bien connus se mobilisent pour préserver la mémoire de Francis Côté, décédé il y a un mois, le 24 août, à l’âge de 53 ans.

Monsieur Côté était une personnalité unique en son genre, pour les citoyens de Rimouski. Débrouillard, il utilisait quotidiennement son vélo et une remorque spécialement adaptée par ses talents de mécanicien pour ramasser les cannettes et bouteilles vides qu’il recueillait ça et là, en ville. Démuni, c’était ni plus ni moins de que son gagne-pain pour ajouter à la pitance de l’aide sociale.

Dans des grands sacs en plastique, certains lui réservaient leur stock de cannettes vides pour son passage hebdomadaire ou mensuel dans leur secteur. Pendant sa cueillette, Francis Côté s’arrêtait pour discuter avec les gens qu’il connaissait. Un peu farouche, il fallait trouver le moyen de se rapprocher de lui, au sens figuré, pour pouvoir commencer à discuter. Une fois la barrière franchie, Francis pouvait se montrer philosophe et ouvert à la discussion. Il était conscient qu’il effectuait une tâche pour le bien commun en nettoyant la ville.

Vers une fondation

Alain Caron, anciennement réalisateur à Cogeco, bibliothécaire et semi-retraité, Luc Jobin et François-Xavier Bérubé-Dufour, enseignants impliqués dans l’organisme En Tout CAS; Luc Pichette, propriétaire d’un bar ou travaillait parfois Francis, Le Campus; Guillaume Sirois, marchand et ancien président de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette; Pierre Blier, huissier de justice et grand bénévole; Michel Dubé, coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette, Jocelyn Pelletier, animateur scolaire et conseiller municipal et Pierre Michaud, journaliste et rédacteur en chef du Journal Le Soir, font partie d’un comité qui confirme aujourd’hui le début des démarches pour la création de la Fondation Francis-Côté.

À la suite de leurs discussions, les neuf membres du comité et futurs administrateurs de la Fondation ont convenu de la mission de la Fondation.

Le vélo, c’est bon!

Le vélo, c’est bon. C’est bon pour la santé, mais c’est aussi un moyen de déplacement pour des besoins de tous les jours, par choix ou par manque de ressources.

La Fondation, en conformité avec le rôle qu’a joué Francis dans notre communauté, visera donc à recueillir des fonds pour procéder à l’aménagement de haltes de repos spécialement conçues et réservées aux cyclistes de Rimouski. Dans l’esprit des administrateurs de la Fondation, le tout sera minimalement agrémenté d’un stationnement à vélo et d’un banc. La collaboration de la Ville devrait être confirmée bientôt.

« J’ai remarqué que quand Francis faisait sa cueillette, il s’arrêtait souvent à mi-chemin d’une pente pour se reposer », se souvient François-Xavier, qui est a fait germer cette idée.

Élément déclencheur

L’élément déclencheur à l’origine du rassemblement de ces citoyens est Alain Caron.

Alain a contacté Pierre Michaud dans les jours précédant le décès de Francis pour lui demander s’il pouvait apprendre et rapporter des nouvelles sur l’état de santé de Francis dans le Journal Le Soir. Après 48 heures de réflexion et de recherche, un texte fut publié pour mentionner que Francis était sévèrement malade.

Le lendemain, Francis décédait.

Dans les jours suivants, des échanges de textos et de courriels entre amis et connaissances ont contribué à rassembler les futurs administrateurs de la Fondation Francis-Côté. Une première réunion a eu lieu le 8 septembre.

« J’ai tellement de respect pour la résilience et la dignité qu’a démontré Francis tout au long de sa vie que je m’implique dans ce projet avec beaucoup d’enthousiasme. Francis et toute sa famille méritent qu’on lui rende hommage. C’est un projet qui m’emballe », commente Alain Caron.

On peut affirmer au nom du groupe que Francis a démontré qu’une personne humble, aussi humble soit-elle, peut contribuer de manière significative au mieux-être de sa communauté.

Aujourd’hui, un mois après le décès de Francis, le groupe est résolu à aller de l’avant.

Une collaboration spéciale, menée avec l’aide d’un artiste local et réputé dont l’identité sera annoncée bientôt, permettra la création d’un logo qui caractérisera l’organisme. Les démarches pour officialiser la mise sur pied de la Fondation sont amorcées. La famille de Francis en a été avisée.