Actualités > Société > Le visage de Rimouski change
Société

Le visage de Rimouski change

Des membres de la formation des Pionniers du Cégep de Rimouski-football de cette année. (Photo courtoisie, Martin Boisvert)

Le portrait démographique de Rimouski a connu des changements importants au cours des cinq dernières années et la Ville tente de se montrer proactive en matière d’immigration.

C’est ce qui ressort notamment d’une entrevue avec le conseiller municipal responsable de ce dossier à la Ville de Rimouski, Jocelyn Pelletier, à l’occasion de la rencontre du Réseau des municipalités en immigration et en relations interculturelles (RÉMIRI) du Québec qui se tient chez nous pour une rare fois.

Conférence

Une conférence à ce sujet a lieu ce soir à 18 h 30, à la salle GI217 du Complexe sportif Desjardins. Des présentations seront effectuées par le directeur général du Laboratoire de recherche en relations interculturelles de l’Université de Montréal et anthropologue, Bob W. White, et par la coordonnatrice à la diversité sociale et culturelle de la Ville de Gatineau, Florina Gaborean.

La Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), la Ville de Rimouski et la Table régionale de concertation en immigration sont impliqués comme partenaires de l’événement. « C’est l’occasion d’apprendre ce que le fait d’être membre de ce Réseau rapporte à notre communauté », signale le conseiller Pelletier.

Améliorer l’accueil

« On se voit cinq fois par année au sein du RÉMIRI. Des élus municipaux en font partie, mais aussi des fonctionnaires et des intervenants. On échange sur ce qui se fait ici et ce qui se fait ailleurs en matière d’immigration. Rimouski est membre du RÉMIRI depuis cinq ans. Nous sommes aussi devenus membres du Conseil de l’Europe. Ça nous permet d’avoir de la formation et de l’information pour améliorer notre accueil des nouveaux arrivants, des réfugiés et des personnes issues de la diversité culturelle. Je suis un des rares élus à siéger sur le RÉMIRI. On nous a demandé si nous voulions organiser une rencontre ici et évidemment, j’ai dit oui », raconte Jocelyn Pelletier.

Droits de l’homme

« On accueille donc des gens d’un peu partout au Québec qui viennent à Rimouski. Les intéressés vont apprendre ce que ça nous donne d’être membre du RÉMIRI et du Conseil de l’Europe, un organisme de défense des droits de l’homme. Les gens vont être très intéressés, car Bob est un excellent orateur. L’écouter pendant une heure, c’est comme avoir un cours universitaire du l’immigration. Madame Gaborean est également très compétente », estime le conseiller municipal.

Changement radical

Jocelyn Pelletier observe un changement radical du portrait démographique rimouskois, depuis cinq ans.

« C’est simple : j’ai un excellent exemple sous les yeux, l’équipe de football des Pionniers. Dans cette équipe collégiale, si on prend la photo de 2017, on ne voit que des visages blancs de Québécois. Dans la photo de cette année, on a sept personnes issues des minorités visibles. On compte également sept personnes de la France et deux personnes de l’Afrique. Le portrait a vraiment changé. Dans mon district, Saint-Robert, on a fait une fête de quartier cet été et c’était complètement différent de 2019, avant la pandémie. On a vu beaucoup d’enfants provenant des minorités visibles et issus de la diversité culturelle. C’était fantastique, cette fête, l’été dernier. Notre chansonnier a fait découvrir des chansons québécoises aux enfants d’autres cultures. »

Pas que des bras

« Rimouski est de plus en plus une terre d’accueil. Notre communauté est gagnante sur le plan humain lorsqu’elle accueille de nouveaux arrivants. Un de mes mandats au RÉMIRI, c’est de monter une formation pour tous les élus du Québec sur la diversité culturelle. Il faut, justement, éviter de tomber dans des clichés comme « On a besoin de bras ». Nos immigrants ce sont plus que des bras. On veut humaniser le rapport avec les personnes issues de l’immigration. »

Jocelyn Pelletier (Photo: courtoisie)

« On veut que les élus soient des porte-parole positifs. Ce que les nouveaux venus nous apportent est vraiment fantastique. Quand on parle à des enfants issus de l’immigration, par exemple, on rentre dans un autre monde. C’est du partage, de la collaboration et ces personnes ont beaucoup à nous apporter, surtout sur le plan de l’humanité », conclut monsieur Pelletier.

Reconnaissance des acquis

Le problème de non reconnaissance des acquis de formation persiste. Il y a par exemple toujours des travailleurs de la santé dont la formation n’est pas reconnue, alors qu’on en a tant besoin.

Jocelyn Pelletier s’attend à des améliorations à ce sujet : « C’est au niveau des gouvernements. Il faudrait que la reconnaissance soit plus rapide, mais il faut aussi tenir compte de l’endroit d’où provient la personne, car il y a des pays qui n’ont vraiment pas les mêmes standards de formation qu’ici. Ce n’est pas toujours négatif. Il y en a, des infirmières et des ingénieurs qui reçoivent une formation d’appoint et qui peuvent demeurer et travailler ici. Il y a place à amélioration, mais je pense qu’on va dans la bonne direction. »

Facebook Twitter Reddit