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Économie - Emploi

La monarchie occulte l’assurance emploi

« C’est urgent! Des gens n’ont pas d’argent pour passer l’hiver! »
La délégation régionale rencontre des députés du Bloc Québécois. (Photo: courtoisie)

Le coordonnateur du groupe de défense des personnes en situation de pauvreté Action Populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, affirme être resté sur sa faim lorsqu’il a assisté aux débats de la Chambre des communes, à Ottawa, mardi.

Monsieur Dubé faisait partie d’une délégation régionale comptant aussi des représentants de la Côte-Nord et de la Gaspésie/Iles de la Madeleine réunis au sein de l’Alliance interprovinciale, un regroupement de vingt syndicats et organismes de défense des chômeurs qui représentent les travailleurs de plusieurs secteurs de l’industrie saisonnière régionale présente à Ottawa pour faire la démonstration des besoins de réforme de l’assurance-emploi.

« J’ai adoré ma visite à Ottawa et l’accueil que nous a réservé le député Maxime Blanchette Joncas et les autres députés du Bloc qui ont fait preuve d’intérêt et d’écoute. Notre député a été un hôte de premier choix. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’il prenne une heure de son temps pour me faire visiter le parlement canadien. J’ai aussi eu droit à un repas avec la députée d’Avignon-Matane-La Mitis-Matapédia, Kristina Michaud. Nous avons aussi pu rencontrer Alexandre Boulerice et Jagmeed Singh, du NPD », indique monsieur Dubé.

La délégation régionale et des députés s’adressent aux médias à Ottawa. (Photo: courtoisie)

Là où le bât blesse, c’est que les députés libéraux et conservateurs n’ont pas eu l’air intéressés par le sujet. Un débat sur la monarchie a plutôt occulté l’assurance-emploi.

« Cette visite est organisée depuis le mois de juin et la plupart des parlementaires devaient être au courant que cette journée aurait dû être dédiée aux problèmes de chômeurs. À la place, les libéraux et les conservateurs nous ont démontré qu’ils n’ont pas à cœur le sort des travailleurs du pays. En plus, la ministre responsable, Carla Qualtrough, a refusé de nous rencontrer pour une troisième fois », déplore monsieur Dubé.

Cri du cœur

Il lance un cri du cœur, pour une enième fois : « C’est urgent! Comment se fait-il qu’ils ne comprennent pas ça?  On est rendu, à Rimouski, à plus de 8 000 personnes en situation de pauvreté et ça augmente toujours. Je vous jure que ça fait dur. Avec l’hiver qui vient, des gens qui occupent un emploi saisonnier seront sans ressources et n’auront pas de chauffage, pas de téléphone et des difficultés à même se payer un logis. Nous connaissons malheureusement le scénario à l’avance : plusieurs de ces personnes vont devoir se trouver un emploi pour combler leurs besoins et lorsque leur entreprise à vocation saisonnière reprendra ses activités, elle devra affronter un manque de personnel. »

La délégation régionale et les députés Michaud et Blanchette Joncas, entre autres. (Photo: courtoisie)

Démonstration faite

« On sait que la réforme s’en vient et que c’est une question probablement de semaines, mais on aimerait pouvoir dire notre mot. On ne sait pas quand. On aimerait avoir des détails. Nos demandes ne semblent pas aboutir. Nous souhaitons que les mesures instaurées en raison de la pandémie demeurent effectives. On nous a fait la démonstration que ça pouvait fonctionner, mais maintenant, on nous dit que c’est trop lourd pour la structure informatique d’accueillir une réforme. Pour moi, ce sont des mensonges. »

« Quand il y avait la pandémie, les mesures et leur application se sont faites en claquant des doigts. Pourtant, on vient de passer à 420 heures de travail nécessaires à 700 heures pour avoir droit des prestations, les anciennes mesures et on oublie rapidement que le système informatique n’est pas adéquat », déclare monsieur Dubé.

Michel Dubé (Photo: journallesoir.ca, Véronique Bossé)

Monarchie

Pour en revenir au débat sur la monarchie, le Bloc Québécois a diffusé hier soir un communiqué confirmant que la Chambre des communes du Canada a massivement rejeté sa motion qui proposait de mettre fin aux liens entre l’État canadien et la Couronne britannique.

« Les partis fédéraux, à l’exception de douze députés de différentes allégeances, qui ont voté en faveur de la motion du Bloc, ont ainsi raté une occasion de se libérer de la monarchie, institution vétuste allant littéralement à l’encontre des valeurs de démocratie portées par le Québec et le Canada », signale le Bloc Québécois.

Servir davantage

« Il est navrant que les partis fédéralistes ne soient pas au diapason de leur population et qu’ils préfèrent rester attachés à de coûteux symboles, plutôt que de saisir l’occasion de moderniser le système politique canadien. Le Bloc, pour sa part, partage l’avis de la majorité des Québécois qui veulent que cesse notre assujettissement à une monarchie à l’égard de laquelle, au mieux, ils éprouvent une totale indifférence. Les fédéralistes ont parlé de priorités : justement! Les millions de dollars que les contribuables québécois voient disparaître chaque année pour le maintien de cet encombrant lien monarchique devraient être injectés dans des priorités qui les servent davantage », déplore le chef du Bloc Québécois, Yves‑François Blanchet.

Préséance à la Couronne

« Notre proposition était simple : elle consistait à s’affranchir de la Couronne britannique. Cela va dans le sens de la volonté d’une très forte proportion de Québécoises et de Québécois qui souhaite se libérer d’un système monarchique qui ne correspond pas du tout à leurs valeurs ni à leur conception d’une démocratie fondée sur le principe d’égalité de tous. Le vote d’aujourd’hui révèle une fois de plus à quel point les partis fédéraux sont éloignés de la volonté du Québec. Pire, confrontés au choix entre le peuple et la Couronne, ils ont donné préséance à la Couronne », constate le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.

Maxime Blanchette-Joncas (© HOC-CDC Credit: Bernard Thibodeau, House of Commons Photo Services)
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