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Élections fédérales

Une réforme de l’assurance emploi est réclamée pour des milliers de travailleurs

Les candidats aux élections fédérales sont interpellés
La présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, Nancy Legendre (Photo journallesoir.ca- Pierre Michaud)

Des organisations qui représentent près de 20 000 travailleuses et travailleurs du Bas-Saint-Laurent profitent de la campagne électorale fédérale pour relancer leur demande de réforme de l’Assurance-emploi au Canada.

Il s’agit notamment des conseils régionaux des centrales syndicales CSN et FTQ et de l’organisme Action populaire Rimouski-Neigette. On relève notamment que l’application de normes par région est paradoxale et donne des résultats incongrus. Ils font partie de l’Alliance interprovinciale pour la réforme de l’assurance-emploi. Des conférences de presse avaient lieu simultanément à différents endroits du Québec et des Maritimes, ce matin, pour interpeller les candidats aux élections fédérales, prévues pour le 20 septembre.

« Nous en sommes à un point où le même employé de la même entreprise qui travaille sur la rive Sud n’a pas les mêmes conditions d’admissibilité à l’assurance-emploi que celui qui exécute le même travail pour la même entreprise sur la Côte-Nord. Ça n’a plus aucun sens », note la présidente du conseil central Bas-Saint-Laurent de la CSN, Nancy Legendre.

« L’Alliance va faire parvenir un questionnaire aux candidats pour les questions relatives à l’assurance-emploi », ajoute-t-elle. On demande notamment que cesse l’approche par régions et qu’elle devienne par province. Sans compter qu’il y a des distorsions sur les notions de région économique et région administrative, par exemple le fait que Matane est en Gaspésie touristiquement parlant, mais au Bas-Saint-Laurent administrativement parlant.

Payé à 100% par les travailleurs

« Il faut rappeler que ce sont les travailleurs qui paient les coûts du programme à 100%, alors que ce ne sont pas 100% des travailleurs qui y ont accès. Il faut que les candidats et que nos gouvernements répondent à nos demandes. Ce programme appartient aux travailleurs, mais 40% y ont réellement accès. Nous proposons de participer à l’exercice de la réforme. C’est un cri du cœur que nous lançons. Les gens qui ont besoin de l’assurance-emploi en ont vraiment besoin », dit le président du conseil central Bas-Saint-Laurent de la FTQ, Roger Harvey.

« Les travailleurs qui n’ont pas accès à l’assurance-emploi se retrouvent sur l’aide sociale et donc sous la juridiction du Québec. Autre exemple de ce qui ne va pas : il faut savoir aussi que ceux qui auront complété leur travail saisonnier avant le 25 septembre n’auront pas droit au même traitement que ceux qui termineront par la suite. Les uns auront droit à 50 semaines de chômage et les autres, à 14 seulement. Je constate avec grand plaisir que les deux organisations syndicales avec lesquelles nous collaborons dans ce dossier affirment qu’elles ne le font pas seulement pour leurs membres, mais pour tous les travailleurs. J’en suis très rassuré, car nous travaillons ensemble à faire reconnaître les droits de tous les travailleurs », estime Michel Dubé, d’Action populaire Rimouski-Neigette.

« On revendique des relations de travail décentes pour tout le monde », a confirmé madame Legendre.

Nécessité de réformer

Constituée de groupes de chômeurs et de syndicats de l’Est du Canada, l’Alliance interprovinciale « déplore que la question de l’assurance-emploi n’ait été débattue par aucun des partis jusqu’à maintenant, alors que la pandémie a révélé avec force les importantes lacunes de ce programme et la nécessité de le réformer. Les membres de l’Alliance interprovinciale réclament de leurs candidats qu’ils se prononcent sur le sujet et que ce dernier fasse partie du programme de campagne des chefs de leur parti. »

« Les différentes aides gouvernementales adoptées à la pièce par le gouvernement de Justin Trudeau dès le début de la pandémie ont permis de colmater les brèches du régime d’assurance-emploi. Ces aides ont été essentielles pour de nombreux Canadiens et Canadiennes qui ont vu leur revenu disparaître du jour au lendemain. Si le régime d’assurance-emploi du Canada avait été digne de ce nom, il aurait cependant pu à lui seul venir en aide à tous les Canadiens et Canadiennes dans le besoin », explique-t-on dans un communiqué.

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