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« Je n’ai jamais fait ça » – Harold Lebel

Harold Lebel au palais de justice aujourd’hui. (Photo: Alexandre D’Astous)

La deuxième semaine s’est amorcée lundi matin au procès pour agression sexuelle de l’ex-député de Rimouski, Harold Lebel, par le témoignage de l’accusé qui a nié à plusieurs reprises les gestes qui lui sont reprochés.

Après une première semaine chargée, son avocat, Me Maxime Roy, a commencé son interrogatoire par la question avez-vous touché ou serré les fesses de la victime? « Non, je n’ai jamais fait ça ».

Il a admis un baiser, mais il réfute le fait de lui avoir enlevé son soutien-gorge ou d’avoir été insistant. « Après nous être embrassés, nous nous sommes tous les deux reculés parce qu’on ne voulait pas ça ».

Me Roy a par la suite interrogé son client sur son parcours jusqu’à son retrait de la politique.

« Ça m’a fait mal au cœur de ne pas me présenter en 2022, mais je ne me voyais pas faire campagne avec ses accusations. On m’aurait parlé uniquement de ça et ça m’aurait empêché de traiter des enjeux importants », a-t-il déclaré.

Le fil des événements

Me Roy est ensuite revenu sur les événements ayant mené au dépôt des accusations contre son client. Il a mentionné que la plaignante et une amie avaient couché deux soirs à son condo de Rimouski en octobre 2017.

Le premier soir, ils ont soupé au Pub St-Barnabé et ils se sont couchés tôt. Le lendemain, les trois avaient plus de temps. « Comme je suis fier de mon coin de pays, j’offre toujours du Gin St-Laurent à mes invités. Nous avons pris quatre ou cinq verres en discutant », raconte-t-il.

À un moment donné, l’amie de la plaignante va se coucher dans la chambre de l’accusé.

« La discussion est alors devenue plus tendre et émotive. C’est là qu’on s’est embrassé une vingtaine de secondes. Nous avons été surpris tous les deux. Elle est alors allée à la salle de bain. Je lui ai alors dit qu’on pouvait continuer à jaser. Comme j’étais inquiet, je me suis levé de la table et je suis allé à la porte de la salle de bain pour lui demander si tout allait bien. Je n’ai jamais essayé d’entrer. Quand elle est ressortie, elle s’est installée dans le lit escamotable. Je suis allé à la salle de bain me brosser les dents et j’ai réalisé que je n’avais plus de lit. Je lui ai demandé si je pouvais dormir à côté d’elle. J’étais fatigué et j’avais juste l’intention de dormir », assure-t-il.

« Je voulais juste dormir »

Lorsque son avocat lui demande pourquoi il n’a pas demandé à la plaignante d’aller retrouver son amie, il répond.

L’ex-député de Rimouski, Harold Lebel (Photo courtoisie)

« Oui, c’est ce que j’aurais dû faire. Je voulais juste dormir. Je n’ai jamais fait ça (les gestes qui lui sont reprochés) jamais, jamais. Je me suis endormi rapidement. À mon réveil, j’avais le nez dans ses cheveux. Je me suis reculé tout de suite, je n’étais pas à l’aise avec ça », mentionne-t-il.

L’accusé est allé porter les deux femmes tôt le matin chez Amigo. À propos des textos qu’il a échangés avec la plaignante, il dit qu’il n’était pas à l’aise de s’être réveillé près d’elle et qu’il voulait lui dire.

L’accusé dit qu’il n’en revenait pas de ce que la plaignante racontait dans un courriel, le 22 février 2020.

« J’ai répondu comme quelqu’un qui cherchait à comprendre. Je n’ai pas voulu couper les ponts, car je n’aurais pas pu en savoir plus. C’est pour ça que j’ai parlé d’aller luncher. Je voulais comprendre pourquoi elle disait ça. Je n’ai jamais fait ça ».

Une arrestation difficile

Le procureur de la Couronne, Me Jérôme Simard, dit avoir noté quelques discordances avec les propos de l’accusé lors de son arrestation et de son interrogatoire au poste de police, le 15 décembre 2020.

« Ça surprend se faire réveiller par les policiers à 6 h 45. Je vivais un gros stress. J’ai répondu le plus honnêtement possible. Je n’avais rien à cacher et je n’ai toujours rien à cacher. On m’a amené là et on m’a enfermé. Je leur ai dit que j’étais claustrophobe et que j’allais mourir s’il me laissait là. J’ai répondu du mieux que je pouvais », a déclaré l’ancien député péquiste.

Quand Me Simard lui demande pourquoi il a parlé de black-out aux policiers, l’accusé dit qu’il voulait dire qu’il dormait, pas qu’il ne se rappelait pas en raison de l’alcool.

Le contre-interrogatoire d’Harold Lebel devrait se poursuivre mardi matin.

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