L’histoire inspirante d’un jeune de la DPJ
La Fondation des jeunes de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) met en lumière l’histoire touchante d’un de ses jeunes, passé de la détermination à la dépression, puis enfin revenu dans le monde réel dans la confiance, grâce à un accompagnement adéquat.
« À 12 ans, Jacques vit isolé. Ses parents ont de graves problèmes de consommation. Souvent, il reste seul à la maison durant des semaines et doit rationner sa nourriture. Jacques est une force de la nature. Il a une volonté à toute épreuve. Mais il arrive que même les géants se brisent », raconte la Fondation.
Voici la touchante histoire d’un jeune homme courageux, soutenu grâce aux donateurs de la Fondation des jeunes de la DPJ, qui a su faire preuve d’une extrême résilience à travers les tempêtes.
« À 12 ans, j’avais peur et j’étais affamé »
Jacques est un enfant balloté d’un déménagement à l’autre, dans des appartements insalubres où l’alcool fait des ravages. Après le départ de sa mère, il habite chez son père, qui s’absente de la maison pour de longues périodes. « Mon père me laissait seul pendant deux ou trois semaines. J’ai souvent perdu connaissance à l’école parce que je n’avais pas mangé. Parfois, tout ce que je consommais, c’était un jus d’orange le matin. À 12 ans, j’avais peur et j’étais affamé! »
L’école comme un phare
Jacques est pris en charge par la Direction de la protection de la jeunesse à 14 ans. Il est placé en foyer de groupe. C’est un choc terrible : il réalise que jusque-là, sa vie n’avait rien de « normal ». Il prend conscience de la solitude, de la négligence et de l’abandon. Bien que l’adaptation à la vie en groupe ne soit pas facile, il rencontre des intervenants qui prennent le temps de l’écouter et de répondre à toutes ses questions. La seule constante dans la vie de Jacques, c’est l’école. Mais ses nombreuses absences mettent sa réussite en péril. Des cours d’été et de fin de semaine sont nécessaires pour rattraper le retard accumulé.
Point tournant
En 3e secondaire, une enseignante détecte son potentiel et l’inscrit au programme international de son école. C’est un point tournant dans son histoire. Pour la première fois, il est entouré de jeunes qui lui ressemblent et qui partagent ses intérêts. Pour la première fois, Jacques se sent accepté et compris. En terminant le cégep, il soumet sa candidature à l’université. Il reçoit la lettre tant attendue : il est bel et bien accepté en génie physique. Son rêve de devenir ingénieur pour contribuer à la lutte aux changements climatiques prend forme.
Une chute inattendue
Étant habitué à vivre de catastrophe en catastrophe, Jacques est constamment en « mode survie ». C’est au moment où tout semble enfin se placer pour lui, qu’il s’effondre.
« Le stress des études, les charges financières et les souffrances que je n’avais pas réglées ont eu raison de ma santé mentale. J’ai annulé des cours et j’ai fini par quitter l’Université. J’aurais préféré ne pas avoir à le faire, mais ce n’était pas possible de mener toutes les batailles de front », confie-t-il.
Il plonge dans une profonde dépression. Jacques doit alors faire un important travail pour comprendre et accepter ses blessures. Il suit une thérapie qui l’aide à surmonter ses traumatismes. Ne voulant pas perdre son objectif de vue, il s’inscrit au certificat en informatique. Moins exigeant que le baccaluréat en génie, ce diplôme lui permet d’ajouter une corde à son arc, mais surtout de rester dans le rythme des études.
N’a jamais abandonné
Jacques a beau travailler à temps plein, le coût de la vie actuelle et les dettes d’études accumulées sont un fardeau supplémentaire. Heureusement, grâce au programme de persévérance scolaire de la Fondation des jeunes de la DPJ, il reçoit toute l’aide nécessaire pour lui permettre de se concentrer sur ses études. Aujourd’hui, Jacques se porte mieux. Il n’a jamais abandonné son rêve, même dans les moments les plus sombres.
« Mon objectif est de réintégrer mes études en génie à l’automne prochain. Cette fois-ci, je suis beaucoup mieux outillé. Je ne serai plus seul. Je sais que la grande famille de la Fondation des jeunes de la DPJ est là pour m’aider. C’est plus qu’un soutien financier. C’est un soutien moral. Et ça, ça fait toute la différence! »
Profil
Depuis 1998, la Fondation soutient les jeunes de la DPJ en offrant une aide qui vient compléter celle de l’État et qui permet de répondre rapidement à des besoins précis et personnalisés. Dans un désir d’accroître l’impact de ses actions et pour répondre aux besoins criants toujours plus nombreux, la Fondation a élargi sa mission afin d’apporter une aide aux jeunes pris en charge par la DPJ, ailleurs au Québec.
Ayant pour port d’attache Montréal, la Fondation continue d’appuyer les jeunes de la métropole, tout en renouvelant à chaque année un appui aux initiatives régionales.