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Des oubliés malgré 9 M$ en contributions

Une reconnaissance est réclamée
Quand le communautaire est à bout de souffle, le privé prend parfois le relais. Ici, des mets cuisinés par l’équipe de la Maison du spaghetti pour des personnes en situation de pauvreté pendant les Fêtes, il y a deux ans. Cette activité a été aussi rendue possible grâce à la Fondation Marcel-Gagné. (Photo: courtoisie)

Un travailleur communautaire revendique une reconnaissance distinctive pour les organismes à but non lucratif comme le sien, au lendemain du dépôt du budget de Rimouski pour 2023.

On remarque, dans le budget, sous le thème « dépenses par nature », que la contribution aux organismes augmentera de 494 000 $ dans les prévisions de la Ville. Les organismes reconnus par la Ville recevront 9,037 M$ au cours de la prochaine année, contre 8,54 M$ en 2022.

Pourtant, un organisme comme Action Populaire Rimouski Neigette n’en fait pas partie. C’est ce que constate son coordonnateur, Michel Dubé, lorsqu’interrogé sur le nouveau budget municipal.

Promis

Il rappelle : « Le maire, Guy Caron, a promis, en campagne électorale il y a un peu plus d’un an, que les organismes communautaires auraient droit à une reconnaissance de la part de la Ville. On n’en a pas entendu parler depuis ce temps. Je vous donne un exemple du déséquilibre qui persiste: lors d’une récente activité du Service des loisirs et de la vie communautaire destinée aux bénévoles de Rimouski, les bénévoles des organismes reconnus par la Ville ont été invités, mais pas les nôtres. Pourtant, nous avons des bénévoles bien mobilisés qui méritent d’être encouragés et formés. »

Le coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé. (Photo Alexandre D’Astous archives – Journal Le Soir)

Héritage sauvé

Pour donner un exemple des services qu’Action Populaire Rimouski-Neigette est en mesure de rendre aux citoyens en situation de pauvreté, Michel Dubé signale que les efforts de son organisme ont permis récemment à une femme injustement accusée d’avoir fraudé l’assurance-emploi d’éviter une dette de 9 500 $ qu’on lui réclamait, au fédéral. « La dame venait de perdre son père et tout ce qu’il lui avait légué en héritage risquait d’y passer », note monsieur Dubé.

Il y a aujourd’hui plus de 8 000 personnes en situation de pauvreté, dans Rimouski-Neigette.

Équité

Michel Dubé demande l’équité pour des organismes comme le sien comparativement aux organismes reconnus par la Ville. « Ce sont surtout des organismes qui soutiennent les activités pour les jeunes, comme les clubs sportifs, ou socioculturels. Pour vous donner un exemple des services qu’on aimerait avoir au même titre que les autres, il y a les locations de salles communautaires. Elles sont prêtées gracieusement aux organismes reconnus, mais pour nous, il faut payer et le système de réservation est compliqué. Ils ont droit à plusieurs autres services gratuits, comme pour leur papeterie, par exemple. Ce n’est même pas une question d’argent. »

Partenaire

« Nous démontrons régulièrement à la Ville que nous pouvons être des partenaires efficaces. Par exemple, nous faisons présentement la promotion du programme Accès-Loisirs pour recueillir des inscriptions », constate monsieur Dubé.

Dîner de la Chambre de commerce

Michel Dubé rappelle par ailleurs à monsieur le maire qu’il s’attend de recevoir une invitation à la conférence qu’il prononcera devant la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette concernant les prévisions budgétaires. « Il y avait eu tout un débat l’année dernière autour de l’accessibilité à cet événement. Je pense que ce sera en janvier, cette année. Monsieur Caron m’a déjà dit qu’il voyait d’un bon œil à ce que les organismes comme le nôtre puissent être présents. Je lui rappelle ses bons mots! »

Le maire Guy Caron (Photo: Ville de Rimouski)

Assurance-emploi

Par ailleurs, le gouvernement fédéral a annoncé il y a deux semaines des améliorations au volet assurance-maladie de l’assurance-emploi qui ne sont pas suffisantes aux yeux de monsieur Dubé.

« On passe de 15 à 26 semaines de prestations, mais il en faudrait 52. Pensons aux gens qui sont notamment atteints du cancer. De plus, les prestations représentent 55% du salaire, ce qui est insuffisant. Nous demandons une vraie réforme qui aille davantage en profondeur », conclut-il.

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