Contourner le pont pour faire la 20
Une solution de l’ex-maire Éric ForestLe débat sur la nécessité de réaliser le prolongement de l’autoroute 20 jusqu’à Rimouski pour des raisons de sécurité a été relancé par l’accident de Saint-Fabien qui a fait deux décès sur la route 132, il y a une semaine.
Plusieurs intervenants se sont prononcés sur le sujet, dont la nouvelle députée et ministre de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina, qui a rappelé que le projet a été réintégré au Plan québécois des infrastructures, la liste prioritaire des travaux majeurs du gouvernement du Québec.
« L’autoroute 20 reste une priorité pour notre gouvernement. Je resterai en contact avec les élus locaux afin de faire avancer le dossier. Je reste également en contact avec mes collègues Geneviève Guilbault et Jonatan Julien (ministre responsable des Infrastructures) », déclarait notamment madame Blanchette Vézina dans nos pages.
Contexte de 2015
Il y a sept ans, le gouvernement libéral de Philippe Couillard retirait le projet de prolongement de la 20 de ce fameux PQI. D’une manière assez cavalière, puisque l’auteur de ces lignes avait reçu la confirmation de cette nouvelle par un obscur fonctionnaire. Le ministre régional, Jean D’Amour, avait expliqué qu’à 1 milliard de dollars du projet, le gouvernement avait choisi de prioriser l’autoroute 85 qui mène de Rivière-du-Loup au Nouveau-Brunswick.
Ce choix s’expliquait entre autres par le fait que la route 185 était plus mortelle que la 132, selon le ministre.
Le maire de Rimouski, à l’époque, était Éric Forest (2005-2016) et il avait confié à l’auteur de ces lignes qu’à son avis, certains problèmes techniques évoqués pour justifier le report des travaux pouvaient être contournés.
Pour prolonger la 20 de Notre-Dame-des-Neiges à Rimouski, il faudra traverser la rivière Trois-Pistoles. Or, en 2015, on estimait que ce pont accaparerait 20 % à 30 % du budget de 1 milliard de $. Si le problème qui ralentit le projet est le pont, alors pourquoi ne pas prendre le problème par « un autre bout? »
Le défi technique et budgétaire
« Oui, je me souviens très bien qu’on s’était parlé à ce sujet. Ma proposition était celle-ci. Si le défi technique, technologique et budgétaire était bien le pont de Trois-Pistoles, j’avais dit qu’on devrait démarrer le projet dans l’autre sens : partir les travaux du Bic et se rendre à Trois-Pistoles. Le temps de faire ce cheminement, il y aurait de nouvelles solutions techniques qui apparaîtraient. On pourrait trouver des façons de faire différentes. »
Dossier très sensible
« On se bute à ce défi technique régulièrement, alors pourquoi ne pas se concentrer sur ce qui est réalisable à court terme? Le retrait du projet du PQI avait été fait unilatéralement par le gouvernement de l’époque. C’est sûr que c’est un dossier qui a toujours été très sensible. Il revient régulièrement dans l’actualité, notamment quand il y a un accident comme celui de Saint-Fabien », commente monsieur Forest, aujourd’hui sénateur canadien.
Et en bout de course, s’il faut attendre encore davantage, on pourrait faire un détour par le pont et revenir sur la 20 par la suite. Une simple affiche du type « ralentissez, détour par la route 132 », pourrait faire l’affaire.
Salutations
Maintenant établi à Québec en raison des nécessités de son travail, monsieur Forest se tient au courant de l’actualité régionale quotidiennement par le biais du Journal Le Soir. Il fait parvenir ses salutations « À « toute la gang » de Rimouski ».
À Trois-Pistoles
Par ailleurs, si jamais le projet est lancé concrètement dans les prochains mois, il faudra s’attendre à une opposition de citoyens de Trois-Pistoles et de son maire, Philippe Guilbert, qui considère que l’autoroute 20 n’est pas nécessaire, entre autres sur le plan économique. Du côté des citoyens, des préoccupations environnementales sont évoquées.
À consulter, un excellent dossier du grand quotidien Le Devoir, à ce sujet.