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Les petits bonheurs de LouLou

Développer son pouce vert: jardinage 101

Développer son pouce vert, jardinage 101

« Vous savez que vous êtes accro du jardinage quand… vous avez un désir fou d’arracher les mauvaises herbes dans les jardins des autres ».  –LARRY HODGSON

Janvier

Dès les premiers jours de ce mois terne, mes doigts commencent à fourmiller. Je me couche le soir avec une pensée, je me lève avec la douceur d’un rêve: le jardinage. Parmi tous les bonheurs de la vie, c’est celui qui me procure la plus grande satisfaction. 

Dans ma chronique Le cercle, je vous explique comment mon aventure et ma passion pour le jardinage ont débuté.

Un changement dans la perception de la vie, dans mon besoin de mettre de côté des implications devenues futiles pour me consacrer à un lot de terre, le numéro 13, 12 pieds par cinq pieds, au jardin communautaire, à Sainte-Luce.

Photo jardin de Loulou

La découverte

Après l’élaboration d’un plan bien réfléchi, je sème. Sur trois jours. Intensité: l’une de mes plus grandes qualités ou parmi mes pires défauts.

Chaque espace est utilisé. Semis achetés en magasin, tomates, aubergines, melons, piments, poivrons, céleris. Le reste est semé en graine. Pour me souvenir des types de légumes semés, j’utilise l’enveloppe de semence que j’installe sur un pic à brochette. Première erreur : ce papier ne résiste pas au vent, ni à la pluie.

Ne sachant plus ce qui est sous terre, je me mets à avoir peur des mauvaises herbes. J’ai donc arraché toutes les petites pousses de carotte qui pointaient le bout de leur nez.

Heureusement, j’ai la chance d’avoir croisé le chemin de jardiniers expérimentés qui m’ont partagé leur savoir. C’est la joie des jardins communautaires. Ça devient une famille. Tout le monde veut que la récolte soit fertile. On veut aussi le plus beau jardin, mais ça, on ne le dit pas!

Semer les carottes

Réussir la semence de ses carottes. Elles aiment la profondeur. Directement en terre, elle vous offriront une belle grande longueur.

Étalez vos semences sur un espace et recouvrer d’une légère couche de terre. Ensuite on arrose. Je recouvre le tout d’une once de couche de paillis que je trouve dans la nature. Foin, herbe de tonte de gazon.

Tout ce qui est naturel et qui permet à l’eau de passer.

Photo courtoisie

Lorsque les semences pointent, on dégage le paillis et le tour est joué. J’aime planter des laitues, de l’épinard tout autour.

Le temps que les carottes poussent, puisqu’elles se récoltent tard, l’espace est utilisé pour les légumes qui se consomment plus tôt!

Le matin, avant la journée de travail, j’arrête arroser mon jardin, portant mes talons et ma jupe. Quelques années plus tard, on m’avoua en avoir bien rigolé de cette drôle de petite jardinière chic, aux ongles noirs de terre.

Le soir, avant même d’aller à la maison, j’arrête à mon jardin et je fais le tour de chaque plant, en étudiant son évolution.

Le résultat

Beaucoup de connaissances acquises lors de ce premier été de jardinage. Humblement, je suis satisfaite.

Ce fut le début de l’étude de cet art. Elle existe depuis la nuit des temps. Elle nourrit tout un peuple par un travail acharné, dont on dépend pour survivre.

« Vous considérez les zones de rusticité comme un défi plutôt que comme une barrière. »
LARRY HODGSON

Mes astuces

Faire ses propres semis

C’est économique, car une semence se récolte. Conservez vos graines de poivrons, piments et tomates. Ça ne coûte rien. Vigilance aux plans hybrides qui ne donneront pas le même résultat que le plan original. Je préconise les semences ancestrales.

Photo semis

Il faut un très bon éclairage et surtout de l’espace. Je débute le tout sous des lumières adaptées à la croissance dans une serre intérieure.

Ensuite, ils envahissent ma cuisine et la salle à manger jusqu’à la plantation. Si vous achetez en magasin ou si ce sont vos semis, il est primordial de les acclimater à l’extérieur avant de les semer.

Je recommande d’attendre la pleine lune de juin. Je sais, on a tous hâte, mais les risques de gel pourraient être pires. Attendez une petite semaine de patience!

Les tomates

Voici le plus grand débat des jardiniers. Doit-on retirer les gourmands? Les gourmands sont de petites tiges secondaires qui poussent entre deux tiges majeures.

Puisque personne ne semblait avoir la vérité infuse, j’ai fait une rangée ou j’ai retiré des gourmands et une autre où les tiges ont poussé.

Voici ma conclusion. Les plants ou j’ai retiré les gourmands (seulement après que le plan ait une taille jugée raisonnable), j’ai eu moins de fruits, mais des tomates rouges plus tôt dans la saison.

Photo courtoisie

Alors, j’ai eu le plaisir d’en déguster la chair avant le temps. Pour les plants où j’ai laissé poussé les gourmands, j’ai obtenu une plus grande récolte, mais de nombreuses tomates étaient encore vertes en septembre. Entre ces deux possibilités, c’est à vous de décider!

La saison dans le Bas-Saint-Laurent est courte. Je préconise la récolte et même en août, je coupe la croissance en taillant la tête du plan.

Les tomates adorent être entourées de certains autres légumes. Donc, autour de mes plants, je sème du basilic, une magnifique bourrache au centre (la meilleure amie des abeilles), des haricots du côté Nord. Un merveilleux compagnonnage. Il est également intéressant d’y déposer l’ail pour la saison suivante.

Les aubergines

Quand j’ai exprimé le désir de cultiver ce légume, on m’a souhaité la meilleure des chances. Pourquoi? Bien, c’est un légume qui demande beaucoup d’attention.

Voici ma recette pour la réussite de cette culture capricieuse. Elle s’enracine profondément. C’est ce qui prend le plus de son énergie au début de sa croissance.

Photo jardin de Loulou

Faites un cercle un peu plus creux autour de votre plant pour y cueillir le maximum d’eau de pluie. Arrosez au pied, pas sur les feuilles. Un arrosage abondant. Donc, si vous prévoyez deux semaines de vacances, trouvez une personne pour arroser.

Je dépose un système de filet transparent permettant au vent et au soleil d’entrer autour de mon plan, car certains insectes sont attirés par le nectar sucré de la fleur.

Ainsi, aucun légume ne pousse. Étant asexué et auto fertile, le fruit pousse tout de même sans avoir besoin de l’aide de nos précieuses abeilles. Compte tenu de sa croissance lente, j’arrête la croissance du plant lorsque quatre fruits apparaissent en coupant la tête.

La permaculture

La permaculture est, à l’origine, une conception de l’agriculture et de l’horticulture durable fondée sur l’observation minutieuse des écosystèmes et des cycles naturels et leur imitation.

Elle a été élaborée dans les années 1970 par le biologiste australien Bill Mollison et son élève David Holmgren. Wikipédia

Photo courtoisie

Exemple: créer une butte sous le principe de la Permaculture

  • Créez une zone de terre surélevée de 15 à 30cm par rapport au sol.
  • Placez vos plantes afin que les grandes pousses fassent de l’ombre aux plus petites plantes, souvent fragiles face à l’exposition du soleil.
  • Regroupez les plantes avec le même besoin en eau et en engrais dans les mêmes buttes. Pensez aussi aux plantes qui agissent comme des insecticides. Développez des relations entre les plantes de vos buttes. Intégrer des fleurs pour les pollinisateurs.
  • Étalez du paillis afin d’empêcher les mauvaises herbes de proliférer.
  • Compostez et prenez soin de l’arrosage.

En conclusion, la permaculture est une conception éthique et design qui prend en compte l’écosystème dans son intégralité. Son utilisation en agriculture sera de plus en plus appliquée, car elle prend en compte le respect de l’humain et de l’écologie.

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