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Économie

Un autre restaurant ferme ses portes

Une cliente qui ignorait la fermeture de l’établissement se bute le nez contre une porte close, lors de notre visite sur le lieux, lundi midi. (Photo: Journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Après Poulet Frit Kentucky la semaine dernière, un autre établissement de restauration a fermé ses portes hier, à Rimouski.

Il s’agit du café de Ma Cabane en Gaspésie, situé au 371 avenue Léonidas Sud, dans le Quartier D’Astous.

Un aîné et féru de littérature bien connu, Daniel Projean, qui organisait des rencontres dans ce café, est très déçu. « Ça semble une fermeture définitive. Nous trouvons ça décevant. Nous étions une quinzaine et peut-être même une vingtaine de personnes qui se retrouvaient là pour échanger, deux ou trois fois par semaine. On jasait. Des gens changeaient de table et venaient nous retrouver. C’était plaisant. Il y avait plusieurs discussions intéressantes avec des gens dans la cinquantaine et plus. C’était un beau lieu de rencontre. »

Daniel Projean (Photo: courtoisie)

Sortir de l’isolement

« La dame qui travaillait là, Monique Proulx, était très appréciée de notre groupe. Elle avait un entregent exceptionnel. Au point où nous avons organisé une fête d’adieu, hier. Elle préparait de la tire d’érable tous les jours et la servait avec un café ou une brioche. Les gens se sentaient privilégiés de se rencontrer là. C’était un endroit accessible et tranquille, où on pouvait échanger. C’était un beau lieu de rencontres. Je suis surtout déçu pour les personnes auxquelles cela permettait de sortir de leur isolement », commente monsieur Projean.

Des habitués tiennent à rendre hommage à Monique, une employée du café. (Photo: courtoisie Daniel Projean)

Choix d’affaires

Le propriétaire de Ma Cabane en Gaspésie, Gino Ouellet, est bien désolé pour sa clientèle, mais explique qu’il s’agit d’une décision d’affaires, dans un contexte qui n’a pas favorisé le lancement de nouvelles entreprises, notamment celui de la pandémie.

« Avec la pandémie, ça avait ralenti beaucoup. Au Quartier D’Astous, l’achalandage a été plus tranquille qu’au début. Nous étions aussi un peu limités dans nos possibilités pour trouver d’autres sources de revenus. Entre autres, nous ne pouvions pas servir de déjeuner parce que d’autres locataires en offraient. J’ai aussi constaté que la circulation automobile est parfois difficile dans le secteur. »

Monique a fermé les portes du commerce pour une dernière fois hier, à 17 h. (Photo: courtoisie Daniel Projean)

Manque de personnel

« C’est l’ensemble de tout ça qui nous entraîne à fermer cette succursale. Par ailleurs, on était déjà présent à Rimouski, aux Halles Saint-Germain, et cette succursale roule très bien. À Mont-Joli, ça fonctionne aussi, c’est fou raide! Nous allons nous concentrer là. Notre bail de l’avenue Léonidas vient à échéance bientôt et il ne sera donc pas renouvelé. On se doutait que l’hiver serait tranquille avec le contexte économique. Nous avons aussi eu des difficultés à recruter du personnel. De ce côté là c’est vraiment l’enfer. Nous étions en solde négatif côté personnel, alors nous récupérons une employée pour les Halles Saint-Germain », explique monsieur Ouellet.

On a profité des lieux une dernière fois, hier. (Photo: courtoisie, Daniel Projean)
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