Un concepteur du « Quartier » s’explique
Les différences qui le caractérisent sont vouluesLa fermeture du café de Ma Cabane en Gaspésie, situé dans le Quartier D’Astous, a suscité des commentaires sur le concept de ce secteur commercial se voulant innovant, à Rimouski.
Des commentaires et des questions dont nous avons pris connaissance sur notre page Facebook pour tenter d’y répondre. Les principales critiques portent sur la circulation, le fait que cet espace, le quartier, est une enclave et le fait que l’ensemble n’est pas orienté vers l’avenue la plus passante, Léonidas, mais vers une cour intérieure qui communique également avec un dépanneur, un restaurant et les espaces de stationnement de chacun.
« Avec la pandémie, ça avait ralenti beaucoup. Au Quartier D’Astous, l’achalandage a été plus tranquille qu’au début. Nous étions limités dans nos possibilités pour trouver d’autres sources de revenus. Entre autres, nous ne pouvions pas servir de déjeuner parce que d’autres locataires en offrent. J’ai constaté que la circulation automobile est parfois difficile », commentait le président de Ma Cabane en Gaspésie, Gino Ouellet.
Serpentin et angle mort
« Les gens qui entrent dans le stationnement se retrouvent littéralement face à face avec ceux qui sortent du service à l’auto. Ensuite, la rue qui serpente et qui crée un angle mort, à quelques mètres d’une intersection achalandée… Et un sujet déjà traité : avoir reproduit les « murs aveugles » de la Grande Place sur l’édifice qui longe Léonidas. Cet endroit constitue un danger public, tant sur les lieux commerciaux que sur la rue, territoire de la Ville », croit un collaborateur du Journal Le Soir.
Pourtant un fleuron
Et pourtant, le promoteur Odacité, qui a lancé ce projet en 2017 avec l’homme d’affaires Martin D’Astous, présente toujours le Quartier D’Astous comme un fleuron parmi ses nombreuses réalisations aux quatre coins du Québec.
« Ce projet immobilier est situé au cœur du centre commercial de Rimouski et du nouveau développement résidentiel. Le terrain, facile d’accès, est idéal pour des services de proximité tels que pharmacie, institution bancaire, restaurants, salle d’entraînement, professionnels de la santé et plusieurs autres. Plusieurs locataires sont déjà présents tels que A&W, Couche-Tard, Chocolato, Copper Branch. Un local de 2 600 pi2 est disponible », indique l’entreprise sur son site Internet.
Des changements volontaires
Le journaliste du Soir avait déjà établi le contact avec le président d’Odacité, Steve Richard, lors des balbutiements du projet il y a six ou sept ans. Monsieur Richard a bien voulu nous rappeler pour apporter des éclaircissements sur le concept. Notamment en ce qui a trait aux différences qui sont caractéristiques du Quartier.
Il en ressort que si le Quartier D’Astous tourne le dos à l’avenue Léonidas, c’est parce que c’était déjà volontairement planifié dans la conception, même si ce sont les services techniques de la Ville qui ont le dernier mot. Aussi, le Quartier est un peu un quartier en lui-même, justement, et est organisé pour former un ensemble distinct des commerces environnants.
Nouvelle façon de faire
« Nous avons mené la démarche en collaboration avec Ville et dans le cadre de la réglementation municipale. C’est une nouvelle façon de faire en urbanisme apparue ces dernières années. L’idée est mettre plus sur la rue l’arrière du bâtiment plutôt que le stationnement, car c’est plus esthétique depuis la rue, que de voir des stationnements. Parfois, la réglementation nous oblige à faire des ajustements », commente d’abord monsieur Richard.
« Ce que je trouve positif, c’est qu’en encadrant la rue comme ça, c’est que ça rend la conduite automobile sécuritaire sur le site, parce que les gens arrivent moins vite que directement dans un stationnement. Il y a aussi la volonté de faire une entité avec le Quartier. Quand tu es sur une terrasse et que tu prends un café à l’extérieur, la vue ne donne pas sur la rue. C’est plus tranquille. Ça touche autant le son que l’aspect visuel », croit Steve Richard.
Le Journal Le Soir a interpellé la Ville pour obtenir des précisions sur les caractéristiques urbanistiques du secteur, mais n’avait pas obtenu de réponse au moment d’écrire ces lignes.