« La Place est bien à nous! »
Pas de débat en vue sur la propriété, mais des négociationsParole de président de la Fabrique Saint-Germain, Jean-Paul Heppell, les discussions sur le droit de propriété de la Place des Anciens combattants avec la Ville de Rimouski ne risquent pas de durer très longtemps.
C’est en ce sens que monsieur Heppell réagit à une question du Journal Le Soir, à savoir si un litige important se dessine avec la Ville de Rimouski, sur le sort de la Place des Anciens combattants.
L’historique légal et parfois informel des relations entre l’Archevêché, la Fabrique et la Ville fait en sorte qu’il règne une certaine incertitude sur la propriété de la Place des Anciens combattants, située tout juste devant la cathédrale de Rimouski. Or, la Place des Anciens combattants représente une pièce importante de la revitalisation du centre-ville et du projet du maire Guy Caron de faire un quartier de la culture.
Nouvelle vocation
Évidemment, pour donner une nouvelle vocation à la Place des Anciens combattants, encore faut-il que la Ville en soit propriétaire ou réalise une entente spécifique avec la Fabrique. Dans une entrevue avec Le Soir, le maire Caron a indiqué avant-hier que les discussions amorcées récemment entre la Ville et la Fabrique sont cordiales et d’ordre très général. Aux dires de monsieur Caron, on est encore loin d’amorcer des négociations sur la Place des Anciens combattants.
Compliqué?
Pouvez-vous nous confirmer qu’il y a bien des échanges avec la Ville ces temps-ci?
« Ça dépend de quoi l’on parle. On discute de plusieurs sujets. Je me demande de quoi vous parlez en particulier », commence par dire monsieur Heppell, qui semble marcher sur des œufs, comme le maire Caron.
Pensez-vous, monsieur Heppell, que ce sera compliqué d’établir les droits de propriété de la Fabrique sur la Place des Anciens combattants?
Le président de la Fabrique, répond par un rire. « Pour moi, il n’y a rien de compliqué. C’est clair et net. Par contre, c’est sûr que la Ville n’est pas obligée de prendre ma parole pour du comptant. Mais j’ai des documents qui démontrent ce que j’avance. Et pour le moment, ce n’est pas un sujet de conversation avec la Ville. »
Pas d’avocats dans le dossier
« Souvenez-vous! Vous nous avez déjà appelés pour savoir si la Place des Vétérans (nom commun) appartenait à la Fabrique et je vous avais répondu que oui, c’est à nous. J’ai eu des appels de la Ville, après, et j’ai répété ce que je vous ai déjà dit : oui, la Place des Anciens combattants est bien à nous. »
« Les gens de la Ville ne sont pas capables de prouver leurs prétentions, moi je peux. Par contre, je peux vous jurer que les deux parties n’ont pas mis des avocats dans le dossier. Nous ne sommes vraiment pas dans une période, ni nous ni la Ville, où l’on peut se permettre financièrement d’engager des avocats », commente Jean-Paul Heppell.
Bail
Lors de cet entretien avec Le Soir, en juillet, le président de la Fabrique précisait qu’un bail emphytéotique liant la Ville comme locataire et la Fabrique comme propriétaire est en vigueur jusqu’en 2039. Il n’entrevoyait pas de problème, mais n’accepterait pas que la Ville commence des travaux sans en discuter au préalable avec la Fabrique.
La nouvelle vocation de la Place des Anciens combattants sera réalisée dans le cadre du plan de revitalisation du centre-ville. Dans son programme quinquennal, la Ville prévoit consacrer 20 M$ au projet en entier.
Plusieurs réclament plus de verdure dans ce site unique, en bord de mer, mais des enjeux de stationnement sont aussi à considérer, car il y a plus de 100 cases de stationnement dans le secteur. Toutefois, le maire, Guy Caron, a déjà indiqué que ça n’irait probablement pas avant deux ans pour que la Ville intervienne physiquement sur la Place des Anciens combattants.
La raison est que la Ville ne veut pas avoir deux chantiers face à face se dérouler en même temps. On souhaite que le projet de la phase III du Havre de l’Estuaire, sur le site de la Grande Place, soit complété avant.
Se concentrer là-dessus
Monsieur Heppell croit que la Ville devrait se concentrer sur la réalisation du projet de Groupe Sélection avant de songer à transformer la Place des Anciens combattants.
« Qu’est-ce qui va se passer avec le projet de Groupe Sélection? Il va advenir quoi du stationnement qui est là? Si la Ville veut faire un parc avec la Place des Anciens combattants, elle devrait prévoir du stationnement (qu’il faudra relocaliser) pour les usagers du centre-ville. Groupe Sélection est pratiquement en faillite. La Ville a tout un travail à faire de ce côté avant de nous revenir avec un projet pour la Place des Vétérans. Il y a tout un cheminement à faire avec le projet de Groupe Sélection avant de décider de faire un parc au centre-ville. »
Du positif
Parmi les autres sujets liant les deux parties, la Fabrique vient de s’affranchir de la Ville en ce qui a trait au chauffage de la cathédrale.
« Nous ne sommes pas dans une dynamique d’affrontement, au contraire. Nous sommes dans des démarches très positives avec la Ville. Par exemple, on est en train d’installer un nouveau système de chauffage dans la cathédrale. C’est maintenant complètement indépendant du système qu’on utilisait auparavant. »
« Il reste environ 50% du travail à faire pour l’installation. Ça va très bien de ce côté-là. Tous les contrats sont accordés et on a l’argent pour payer ces travaux. C’est ce qui retient notre attention ces temps-ci. Le stationnement (de la Place des Anciens combattants), il n’en est pas question pour l’instant. La Ville ne nous a même pas approchés. »