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Les centres commerciaux comme solution

À la crise du logement
La Plaza Arthur-Buies, pourrait être un exemple de centre d’achat où des étages seraient ajoutés. (Photo: Journallesoir.ca, Véronique Bossé)

Alors que la Ville de Rimouski a récemment présenté son Plan de lutte contre la pénurie de logements, qui propose entre autres de jumeler résidentiel et commercial, l’ancien responsable de la division génie et travaux publics de Rimouski, Alain Tessier, se penche sur la question.

Monsieur Tessier, qui était en poste de 1978 à 2014, n’a pas pu se prononcer sur les réglementations qui accompagnent ce type de projet, mais il a été en mesure d’en présenter les bases.

Boutiques vs centres commerciaux

Tout d’abord, il explique la différence entre ce concept et celui qui s’applique aux boutiques, comme il est possible de le voir sur la Saint-Germain.

« Avant l’époque du développement des zones de bungalow, dans les années 1950 et 1960, dans les centres-villes traditionnels, il y avait souvent des logements au dessus des commerces. Souvent, le commerçant – propriétaire de son commerce – habitait l’étage au dessus et pouvait avoir des locataires. C’était une façon de faire qui prévalait dans le temps. »

Le Carrefour Rimouski (Crédit photo : Stéphane Groleau)

Cette mixité d’usage ne date donc pas d’hier.

« Maintenant, quand on veut prendre un centre d’achat, disons comme le Carrefour, c’est plus compliqué d’y construire du logement. Il ne s’agit pas seulement de bâtir des logements au dessus d’un bâtiment commercial, il faut aussi prévoir des espaces verts. C’est un défi de concept et d’aménagement, mais ça se fait. »

Plusieurs possibilités

Alain Tessier explique que malgré les contraintes, ce type de logement n’est pas nécessairement restreignant.

« Si des logements sont construit sur la structure d’un centre commercial, tout en gardant les commerces, il peut y avoir des bâtiments, mais aussi des parties qui pourraient être des terrasses. De cette façon, les gens auraient accès à des espaces de jeux et de divertissement. »

« Si on prend l’exemple du havre de l’estuaire, il y a deux tours, mais au rez-de-chaussée, entre les deux, il y a un stationnement. C’est une structure de béton et au dessus, il y a une grande terrasse pour les résidents. Il n’y a donc pas de limite, il faut seulement planifier. »

D’autres aspects à considérer

S’il faut faire preuve de créativité pour mener à terme un tel projet, ce n’est pas suffisant.

« Si on revient à l’exemple du Carrefour, si on veut y mettre du logement de sept ou huit étages, il pourrait y avoir des problèmes de structures, parce que le bâtiment n’est peut-être pas adapté pour ça. Il faudrait alors revoir la structure, ce qui constitue une opération complexe. »

« Ajouter des étages sur un bâtiment dont la surface est conçue pour supporter la neige et son toit, c’est d’ajouter beaucoup plus de poids que prévu au départ, mais ça se fait. Il faut évaluer la possibilité physique, mais aussi les coûts. Si avoir recours à ce type d’habitation fait en sorte que le coût du logement est deux fois le coût d’un logement régulier, ce ne serait pas avantageux. »

« Après, ça peut être différent. Le promoteur du centre commercial peut choisir de prendre une partie de son terrain, disons le stationnement, et d’y construire des logements. »

Ce dernier énoncé ressemble beaucoup à ce que propose la Ville à la cité des achats.

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