Actualités > Santé > Tenter l’expérience du Nord (2e partie)
Santé

Tenter l’expérience du Nord (2e partie)

En route pour le travail, il y a quand même du trafic (photo courtoisie)

Une infirmière de la région, Marie-Claude Duguay, raconte son mode de vie hors du commun en tant qu’infirmière qui travaille dans le Nord de la provincedans un reportage en deux parties.

Lors de la première portion du reportage, madame Duguay aborde comment elle en est venue à travailler dans le Nord du Québec. Cette deuxième portion porte davantage sur son travail en soi.

Waskaganish

Après s’être promenée beaucoup dans les différents villages du Nord, Marie-Claude Duguay travaille maintenant à Waskaganish. Il s’agit d’un village Cris de 2500 habitants.

Elle travaille dans un secteur particulier, qui regroupe les suivis de grossesse, les soins prénataux et post-partum et tout ce qui se rattache aux dossiers pédiatriques. Elle fait également des heures de garde à ce qui correspond à la « mini-urgence » du village : l’infirmière ne manque pas de travail, surtout qu’il n’y a pas encore de sage femme à Waskaganish.

« Dans le Sud, ce qui devenait vraiment irritant, c’était qu’on se perdait dans les procédures, tandis que dans le Nord, tu t’arranges avec ce que tu as. Tu travailles vraiment avec l’humain, pour l’humain. On a aussi un plus grand pouvoir décisionnel : par exemple je peux prescrire des antibiotiques. »

Revaloriser la profession d’infirmière

« C’est stimulant et on apprend beaucoup, donc ça me parle vraiment plus que le système hiérarchique en place au Sud. Les médecins y ont tous les droits et pourtant, on fait un cours d’infirmière clinicienne. On évalue notre patient à l’hôpital et le médecin repasse derrière nous, comme si ce qu’on fait n’est pas important. »

Elle possède alors plus d’autonomie dans le Nord, ce qui aide à la collaboration dans le travail : « quand les patients viennent à la clinique, ils demandent à voir une infirmière et non pas le médecin. »

Un autre côté du travail

S’il est certain que Marie-Claude Duguay adore son travail, elle ne se cache pas qu’il comporte des aspects bien moins plaisants.

« C’est très exigeant parce qu’il n’y a pas d’urgence et on peut être témoin de choses vraiment difficiles. Quand il y a des urgences, on transfère les patients en avion. Parfois, ça peut prendre jusqu’à 24 heures avant d’avoir un avion, alors il arrive qu’entretemps des patients décèdent. C’est très dure moralement, mais j’adore tout de même mon travail. »

S’imprégner d’une autre culturelle est un autre élément qu’elle apprécie de son mode de vie (photo courtoisie)

Elle mentionne aussi un manque flagrant de personnel médical autres que des infirmières et des médecins. Il lui est déjà arrivé qu’un patient la menace au couteau, ou encore qu’elle soigne des patients pas plus vieux que 18 mois, qui avait été battus et défigurés. Dans leur ensemble, ces aspects rendent le travail difficile.

« Il faut avoir une certaine force et il faut être ouvert à la différence. C’est important de prendre le temps de connaitre ces gens. »

Aucun regret

Il arrive à Marie-Claude de se faire dire qu’elle est courageuse de faire ce qu’elle fait. De son côté, elle estime que ce sont les infirmières qui travaillent au Sud de la province qui sont les plus braves. Elle ne regrette pas son choix.

Quand elle ne travaille pas à Waskaganish, Marie-Claude aime se garder occupée et profiter de la proximité de la nature (photo courtoisie)

«  N’avoir rien à prouver à personne, sauf à soi même. Arrêter d’imaginer ce que pourrait être sa vie, se lancer dans l’univers de ses rêves et … Vivre. »

Facebook Twitter Reddit