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Hommage du 8 mars à Elsie Reford

La fondatrice des Jardins de Métis, Elsie Reford (photo courtoisie)

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, les Jardins de Métis et les Éditions Umanium lancent ce mercredi le livre « Elsie Reford : 150 objets de passion. »

Un lancement officiel aura lieu ce soir à 19 h à Bibliothèque et Archives Canada avec Alexander Reford, auteur, historien, directeur des Jardins de Métis, également arrière-petit-fils d’Elsie Reford.

Métal du Golfe_VF

Fondatrice des Jardins

Elsie Reford, née Mary Elsie Stephen Meighen, en 1872, est surtout connue pour avoir fondé les Jardins de Métis dans le Bas-St-Laurent.

Autodidacte, elle entreprend en 1926, à l’âge de 54 ans, l’élaboration de jardins thématiques autour de la Villa Estevan, un domaine de plus de 20 hectares. Passionnée et méticuleuse, elle devient une spécialise des plantes et en vient à publier dans de nombreuses revues horticoles au Canada et à l’étranger.

Ouverts au public depuis 1962, ses jardins sont classés comme site patrimonial en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec depuis 2012. Les visiteurs peuvent y admirer plus de 3000 espèces et variété de plantes, dont le fameux pavot bleu de l’Himalaya.

Du travail à souligner

Pour le lancement du livre et la journée du 8 mars, le sénateur Éric Forest, anciennement maire de Rimouski, a pris la parole au Sénat cet après-midi.

« Je m’en voudrais de passer sous silence le travail du directeur actuel des Jardins, monsieur Alexander Reford, qui donne un second souffle au domaine depuis 1995. »

Crédit photo Facebook
Éric Forest (Photo: courtoisie)

« Monsieur Reford a d’ailleurs été nommé en 2021 membre de l’Ordre du Canada pour souligner son leadership dans la communauté horticole canadienne, son soutien au développement du tourisme régional et sa contribution à la conservation du patrimoine et de l’environnement. »

Engagement sociopolitique

« On connait l’héritage horticole de madame Reford, mais j’aimerais aussi souligner en cette journée spéciale sa contribution à l’avancement de la condition des femmes. Préoccupée par le manque d’opportunités pour les femmes de s’informer sur les débats politiques, économiques et sociaux de son époque, madame Reford a fondé en 1907 le Women’s Canadian Club, en collaboration avec Julia Drummond. »

« Ce Club avait pour objectif de promouvoir l’unité canadienne et de fournir des informations aux femmes.   Au fil des ans, des personnalités éminentes telles que le gouverneur général, Lord Grey, des politiciens et des premiers ministres tels que Wilfrid Laurier et Arthur Meighen, des écrivains illustres et des philanthropes ont été invités à s’exprimer devant le Women’s Canadian Club. »

« L’engagement politique et social d’Elsie Reford s’est exprimé sous plusieurs formes : discours, bénévolat, lobbying, écriture. Elle prendra notamment la plume pour dénoncer le Traité de libre-échange Canada-États-Unis de 1911 et participera à différentes tribunes publiques pour défendre la conscription en 1917. »

Elle avait confiance en ses moyens

« On raconte qu’elle a même tenté de convaincre Henri Bourassa (un ardent défenseur de l’indépendance politique du Canada par rapport au Royaume-Uni) des mérites du mouvement fédératif de l’Empire britannique! On peut certainement dire qu’elle avait confiance en ses moyens pour s’attaquer à pareille tâche! Impliquée socialement, elle participe notamment au financement du tricentenaire de Québec et au projet de création de parcs nationaux sur les Plaines d’Abraham. Elle aidera aussi les familles de militaires canadiens éprouvées par la guerre en s’impliquant dans le Patriotic Relief Fund. »

« Personnellement, je retiens aussi ses efforts soutenus pour rapprocher les communautés linguistiques du Canada. Et, en cette Journée internationale des femmes, je trouvais particulièrement intéressant de souligner le cheminement de cette femme du Bas-St-Laurent. »

« Féministe avant l’heure, Elsie Reford, née il y a plus de 150 ans, comme plusieurs femmes à son époque, n’a pas hésité à occuper chaque parcelle de la liberté d’action qui lui était accordée. Un peu comme ses magnifiques jardins, qui ont fini par faire leur place à travers une forêt d’épinettes », conclut le sénateur.

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